logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Réforme constitutionnelle: Pour un choix éclairé et responsable

Réforme constitutionnelle: Pour un choix éclairé et responsable

Politique | -   Ahmed Ali Amir

image article une
Editorial / "Nous avons le devoir de placer sur le devant de la scène les débats importants portés par les partis majoritaires. Nous avons aussi l’obligation de ne pas occulter les idées et projets véhiculés par les minorités. "

 

La campagne pour la réforme de la Constitution est officiellement ouverte depuis le 30 juin. La Constitution consacre le pluralisme politique comme un principe à hauteur constitutionnel. Le Conseil national de la presse et de l’audiovisuel (Cnpa) fixe les règles du traitement de la campagne par les stations de radio et les chaînes de télévision (nationale, insulaire et communautaire). .

Ces règles concernent les temps de parole (interventions) et les temps d’antenne (interventions, reportages, analyse, etc.) des six partis reconnus légalement (du moins les partis qui ont signé l’acte avec la Commission électorale nationale indépendante). Si la presse écrite indépendante n’est soumise à aucune obligation, il n’en est pas de même pour le journal Al-watwan, média public, qui obéit aux règles d’équité et d’équilibre.

Les médias vont devoir jouer un rôle déterminant dans la campagne pour une réforme constitutionnelle aux enjeux majeurs. Une consultation qui creuse et élargit le fossé qui sépare le pouvoir et l’opposition. Un référendum qui a vu la communauté internationale s’immiscer pour plaider au consensus national.

Avec les manifestations, l’opposition installe l’affrontement dans la durée. Avec Sambi en résidence surveillée, Moustoifa, Wadaane et Razida en détention, le gouvernement durcit le régime et ne joue pas à l’apaisement.

Face aux positions tranchées, les électeurs ne peuvent compter que sur le regard critique des journalistes sur le projet de réforme, une évaluation sans complaisance sur les échecs et les succès du gouvernement.

Observer les règles d’éthique et de déontologie

Durant ce mois, un effort doit être consenti pour juger de l’efficacité de ses représentants, en exigeant des comptes sur la gestion de leur département pour jauger de la sincérité de la démarche de la révision de la constitution et de l’influence réelle des réformes proposées sur l’économie et le développement.

On ne peut faciliter et encourager la pleine participation de tous aux élections que si l’on privilégie dans nos reportages et analyses, les hauts-faits et les contre-performances du gouvernement, mais aussi en couvrant largement, la campagne électorale y compris dans les régions les plus reculées.

Le but est d’offrir aux partis politiques la possibilité de communiquer leur message à l’électorat. La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) ne doit plus dresser des obstructions aux journalistes. Elle doit plutôt apprendre à faire confiance, si la transparence des opérations fait partie de leur crédo. La Ceni doit comprendre que notre rôle est de suivre le processus électoral luimême dans le but d’évaluer son équité, son efficacité et son intégrité.

C’est dans cet esprit qu’il est impératif pour les directeurs de publication, les directeurs de rédaction, les rédacteurs en chef, et les journalistes, conscients du rôle primordial et déterminant de la presse dans le bon déroulement des élections, de signer la CHARTE D’ENGAGEMENTS DE LA PRESSE COMORIENNE élaborée par le Cnpa à chaque élection.

Le OUI et le NON

Par cette adhésion, on s’engage à observer les règles d’éthique et de déontologie : l’exactitude et l’équilibre de l’information, la probité morale, le respect de la dignité humaine, le sens de la responsabilité. Si la loi est restrictive ou sélective sur la participation des acteurs à la campagne, la presse a le devoir de s’ouvrir aux citoyens ordinaires, aux compétences diverses, aux personnes ressources, aux organisations de la société civile qui souhaitent s’exprimer, en mettant en place un mécanisme leur permettant de se faire entendre et donc de pouvoir agir sur les agendas des ensembles politiques et le contenu des projets constitutionnels.

Nous avons le devoir de placer sur le devant de la scène les débats importants portés par les partis majoritaires. Nous avons aussi l’obligation de ne pas occulter les idées et projets véhiculés par les minorités. Nous avons mis à la disposition de nos lecteurs le projet de référendum. Nous sommes confrontés à des choix divers dont les plus importants sont le OUI et le NON.

L’appel au boycott pour violation des procédures constitutionnelles, notamment du transfert des compétences de la Cour constitutionnelle à la Cour suprême aura aussi voix au chapitre. Pour l’heure, le débat se focalise sur «le renouvelable une fois» dans l’île de la présidence tournante et la gestion de la transition en cas d’élection anticipée de la présidence en 2019.

La campagne ne fait que commencer… Notre rôle essentiel va se limiter à livrer aux électeurs comoriens les arguments des uns et des autres et de leur laisser le libre choix. Un choix éclairé et responsable.

Ahmed Ali Amir

Commentaires