La Convention pour le renouveau des Comores (Crc) a tenu une conférence de presse hier jeudi à son quartier général de Maluzini. Trois thèmes ont été à l’ordre du jour : l’accession des Comores à la présidence de l’Union africaine, la hausse des salaires des fonctionnaires et la mise en place de la troisième génération du Conseil national de la presse et de l’audiovisuel (Cnpa). Le principal conférencier reviendra sur «l’appréciation de l’ensemble des pays de l’Afrique» qui parlent «d’un grand succès pour les Comores en accédant à la présidence de l’Union africaine».
Youssoufa Mohamed Ali a salué, au nom des membres de la Crc, «ce grand pas franchi par les Comores et qui prouve la maturité politique et diplomatique de notre pays». Un avis partagé par l’autre membre du bureau national, Abdallah Mohamed Sinani. «Nous sommes désormais devenus un pays modèle en matière d’alternance démocratique et politique. Chacun de nous devrait se réjouir des initiatives prônées par le chef de l’Etat, Azali Assoumani, aujourd’hui reconnues à l’échelle africaine et mondiale», a-t-il insisté, précisant que désormais «les Comores ont tourné les pages sombres des coups d’Etat militaires orchestrés par Bob Denard et ses hommes». M. Sinane a soutenu sa position en s’appuyant, entre autres, sur la présence aux Comores ces derniers jours d’une mission du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (Maep) à Moroni qui sollicite l’adhésion des Comores à cette institution.
L’accompagnement de la population
Le chef du parti au pouvoir n’a pas manqué de saluer l’initiative prise par le chef de l’Etat, Azali Assoumani, de procéder à la hausse du point d’indice qui passe de 1.600 à 1.800. «C’est une preuve supplémentaire de la volonté du président de la République d’améliorer les conditions de vie des citoyens», a souligné Youssoufa Mohamed Ali. «Depuis environ 27 ans aucun gouvernement n’a revu la valeur indiciaire des fonctionnaires, cela après les avancements procédés par le président Azali en 2003, et les avancements ordonnés par lui-même en 2021», a-t-il rappelé, saluant «la maturité des syndicalistes comoriens qui ont accepté un cadre de concertation avec les autorités».
Le conférencier a indiqué que le gouvernement ne cesse d’investir pour accompagner la population à faire face aux crises mondiales qui impactent les Comores. «D’importants fonds ont été mobilisés par le gouvernement pour amortir les chocs exogènes. Il y a des subventions accordées à des opérateurs économiques pour bloquer toute hausse de certains produits comme le pain. Ce sont des mesures prises pour accompagner la population. La hausse du point d’indice participe à cet élan de soutien à la population», a expliqué Youssoufa Mohamed Ali.
Le secrétaire général de la Crc reviendra enfin sur la nomination des nouveaux membres du Conseil national de la Presse et de l’Audiovisuel (Cnpa). «Une étape importante du processus de professionnalisation du métier de journaliste», a-t-il indiqué. «C’est une doléance exprimée en vue de poursuivre le plan de structuration et de régulation des médias. Le Cnpa assure la promotion de la démocratie, elle devrait ainsi réguler la profession et mettre de l’ordre dans le métier.
Les nouveaux membres nouvellement nommés sont des professionnels qui ont les compétences requises et choisis sans aucune pression politique mais par leurs expériences avérées». Youssoufa Mohamed Ali a rebondi sur un autre sujet : les accusations faites contre l’ambassadeur de France au sujet d’un match de foot contre nature organisé au stade de Mirontsy à Ndzuani. «Nous condamnons d’abord l’organisation de cette rencontre sportive qui n’a rien à voir avec les normes classiques du sport. Les matchs se disputent entre des hommes ou entre des femmes. Mirontsy est une ville respectable. Il y a des religieux et des responsables bien connus pour leur attachement à la religion et à nos traditions. Ils devraient dénoncer cette activité et sanctionner les auteurs», a-t-il réagi.
«Il n’y a aucune preuve sur les accusations en question. Celui qui n’a pas fait une enquête n’a pas droit à la parole. Aucune enquête n’a été faite dans ce sens. Tout ce qui se dit ici et là ne sont que des insanités et des accusations gratuites. J’ai moi-même diligenté une enquête dans ce sens», a-t-il ajouté. Le ministère des Affaires étrangères a rendu public un communiqué, dénonçant «les accusations sans fondement» faites contre le diplomate français.