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Premier sommet Afrique-Corée du sud I Le chef de l’Etat salue l’engagement de Séoul à investir dans le continent

Premier sommet Afrique-Corée du sud I Le chef de l’Etat salue l’engagement de Séoul à investir dans le continent

Politique | -   A.S. Kemba

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Plus d’une vingtaine de chefs d’Etat africains souhaitent que les investissements de la Corée du sud, 13eme puissance économique mondiale, soient bien orientés principalement dans les secteurs productifs et que Séoul accélère son plan de transfert des technologies pour accompagner l’Afrique à réussir sa transition énergétique, industrielle et technologique. Des accords bilatéraux spécifiques avec chaque pays ont été signés en marge du sommet qui a mobilisé une cinquantaine de pays.

 


Le président de la République, Azali Assoumani, a salué, mardi, l’engagement de la Corée du sud à relever son niveau d’intérêt pour l’Afrique à l’occasion de son premier sommet avec les dirigeants du continent organisé les 4 et 5 juin à Séoul.

Les chefs d’Etat et de gouvernement étaient invités au même titre que de délégués d’organisations internationales et de nombreux lobbyistes, tous réunis autour du président sud-coréen, Yoon Suk-yeol, du président mauritanien en exercice de l’Union africaine, Mohamed Ghazouani et du président de la commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat. Le thème central retenu est «Croissance partagée, durabilité et solidarité».

La diversification des échanges commerciaux

«Je voudrais (…) vous dire, Monsieur le Président, que nous apprécions à sa juste valeur votre attachement au développement du continent africain», a souligné Azali Assoumani, aux côtés de son épouse, Ambari Darouech, accompagné des ministres de l’Agriculture et de l’Economie, Houmed M’saidie et Ahmed Ali Bazi. «Nous sommes disposés à travailler, main dans la main, avec vous, pour faire de cette relation, un réel levier de développement, fait de solidarité et de respect mutuel, et ce Sommet en constitue un bel exemple», a-t-il ajouté, précisant que « l’esprit du thème » du sommet «reflète bien la prise en compte des préoccupations du moment».


Le président de la République, a évoqué le travail entrepris par le continent visant à mieux s’arrimer aux normes sud-coréennes pour bénéficier des facilités d’investissements. Mais aussi les instruments mis en place, dont l’Agenda 2063 et la Zlecaf, pour capter les fonds annoncés par Séoul afin d’intensifier encore davantage les échanges commerciaux entre « le pays du matin calme » et le continent africain.

Azali Assoumani citera, par ailleurs, les «immenses potentialités de tout genre, notamment des terres arables, des énergies de toutes sortes, des atouts considérables pour les investisseurs étrangers » avant de rappeler que « pour pouvoir jouer pleinement son rôle dans l’économie mondiale, l’Afrique a aussi besoin d’importants investissements dans ces domaines structurants qui sont les infrastructures, l’énergie, la sécurité alimentaire et la technologie».

Des relations qui datent des années 1960

Les autorités sud-coréennes, qui visent les matières premières en Afrique pour pouvoir se projeter à l’avenir dans le but de maintenir voire doubler le niveau de leur production industrielle et assurer l’innovation des technologies du futur, annoncent un plan d’aide en faveur du continent en mouvement.

«La relation entre la Corée et notre Continent africain remonte aux années 60, après les indépendances, et a été renforcée par la participation de l’Afrique aux Jeux olympiques de Séoul de 1988 et l’obtention par la Corée, du Statut d’observateur au sein de l’Union Africaine, en 2005», a dit Azali Assoumani, se félicitant que «toutes ces étapes ont permis à la Corée et à l’Afrique de renforcer et diversifier leur coopération dans des domaines aussi variés que l’éducation, l’agriculture, l’énergie et les technologies ».

La transition énergétique, industrielle et technologique

Le président Azali Assoumani a exhorté un partenariat « gagnant-gagnant » qui aidera le continent à relever ses défis immédiats. «En alliant la grande expérience de la Corée en termes de technologies, d’industrialisation et d’investissements aux immenses ressources de l’Afrique, nous parviendrons à une coopération gagnant-gagnant, en faveur de nos peuples respectifs», a souligné Azali Assoumani devant ses homologues du continent. «Nous sollicitons, ainsi, s’agissant de l’énergie, le soutien de la Corée à l’initiative lancée par la Banque mondiale, en coopération avec la Bad, pour favoriser l’accès à l’énergie au profit de 300 millions de personnes», a-t-il plaidé.


La Corée du Sud a promis des grands programmes d’investissements, annonçant, par exemple, l’équivalent de 24 milliards de dollars dont 10 milliards sous forme d’aide au développement et 14 milliards en soutien à ses entreprises pour diversifier d’ici à 2030 leurs interventions dans les quatre coins du continent. Les chefs d’Etat africains ont demandé à Séoul d’accélérer son plan de transferts des technologies pour accompagner l’Afrique à réussir sa transition énergétique, industrielle et technologique.

Des garanties d’investissements aux Comores

Des accords bilatéraux spécifiques avec chaque pays ont été signés en marge du sommet qui a mobilisé une cinquantaine de pays. Des Etats comme le Kenya ou la Tanzanie ont été des cibles prioritaires avec des investissements directs annoncés dans la foulée dans divers domaines touchant des infrastructures stratégiques comme la transformation des eaux et la construction des centrales solaires.


L’Union des Comores a réussi à obtenir des garanties d’investissements dans certains secteurs comme l’agriculture, le Numérique, le traitement et la gestion des déchets ménagers et industriels ainsi que l’adaptation aux changements climatiques. Rappelant «le cas précis de l’Union des Comores», le président est revenu sur sa vulnérabilité climatique et géologique. «Nous sommes exposés à de nombreux défis naturels, notamment les tempêtes, les cyclones, les inondations, les tremblements de terre et autres activités volcaniques, ce qui freine la croissance économique de notre pays, sans parler de la montée du niveau de la mer», a-t-il souligné.


Azali Assoumani, toujours dans le côté bilatéral, a évoqué les efforts de stabilisation de l’énergie, soulignant la vision du mix énergétique et son ambition à alléger voire réduire drastiquement les coûts d’exploitation de l’entreprise, principale source de ses contreperformances.

«Je voudrais rappeler que mon pays dispose d’un potentiel appréciable en sources d’énergies renouvelables et notamment le photovoltaïque et la géothermie et, nous avons amorcé notre transition vers des sources d’énergies plus propres et moins onéreuses», a-t-il mentionné, ajoutant que «le gouvernement travaille actuellement à améliorer le cadre d’intervention dans le secteur de l’énergie pour attirer les investissements du secteur privé, et je suis convaincu que la Corée dispose de l’expérience et l’expertise nécessaires pour accompagner de tels projets».

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