C’est dans une salle d’audience comble du tribunal de première instance de Fomboni que les nouveaux membres de la Commission électorale insulaire ont prêté serment, jeudi. Outre le représentant de la justice, ses pairs et la représentante du président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), se sont les politiques, au détriment de la société civile, qui se sont taillé la part du lion avec des membres désignés par le gouverneur, le président du conseil de l’île, et le secrétaire local de la Crc.
Sous la présidence du grand cadi, la cérémonie a vu, en outre, la présence du directeur du cabinet du ministère de l’Intérieur en charge des élections.
La commission insulaire n’est nouvelle que par le nom puisque la plupart de membres à savoir, Hania Boina Imane, Nachmi, Assane Maoulana, Anfane Msoili ou Salime Djabire sont des vieilles connaissances du grand public et beaucoup d’entre eux ont déjà été membres de précédentes commissions.
Alors qu’elle vient juste de voir le jour, cette nouvelle commission est pointée du doigt, entre autres, par le député Hachime Ramiara, qui s’est étonné, sur les réseaux sociaux, de l’absence d’un membre issu du Mledjele, une des trois régions historiques et administratives de l’île. Il est vrai que, sur le plan du dosage politique, cela peut passer pour de l’amateurisme.
On peut, par ailleurs, penser tout à fait raisonnablement qu’elle va se déchirer autour de la mise en place de son bureau avec une présidence que convoitent, notamment, Adani Abdou de la Crc et le fazuliste Anfane Msoili, un homme du «système». Face à ces frères-ennemis qui n’arrivent pas à s’entendre, les partisans de Mohamed Ali Saïd pourraient avoir un beau coup à faire en jouant un rôle d’arbitrage. En attendant, le référendum lui-même ne semble pas soulever beaucoup d’enthousiasme au sein de la population et beaucoup craignent un taux d’abstention record.