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Un rapport qui semble être celui de la commission parlementaire chargée d’enquêter sur le programme de la citoyenneté économique circule, depuis la semaine dernière, sur les réseaux sociaux. L’ancien président Ahmed Abdallah Sambi, dont le programme a été signé lors de son mandat, y est notamment accusé d’avoir touché une gratification de 105 000 000 de dollars. Ce dernier ne s’était pas jusqu’ici exprimé sur le sujet.
Je n’avais pas cru nécessaire de m’exprimer, mais vu que certaines personnes croient en ce qui se dit, il fallait que je sorte du silence, justifie-t-il, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.
Ahmed Abdallah Sambi explique qu’il n’est pas là pour décortiquer le rapport en question car “cela se fera au moment venu”, mais qu’il est là pour demander aux Comoriens de ne pas s’y fier. “Il est écrit sur le rapport que moi, Ahmed Abdallah Sambi, au moment où j’étais président de l’Union des Comores, j’ai reçu une somme d’argent s’élevant à 105 millions de dollars, venant des autorités émiraties, pour le lancement du programme relatif à la citoyenneté économique”, introduit-il.
Penser avant tout au pays
De graves accusations, selon l’ancien président. Je suis là aujourd’hui pour vous dire que ce ne sont que des mensonges, de grossiers mensonges. De la même façon que ces accusations m’ont fortement affectées, je suis certain qu’elles affecteront les autorités émiraties, dont on dit qu’elles m’ont donné cet argent, poursuit-il.
Ahmed Abdallah Sambi considère ces accusations comme une “insulte” non seulement envers sa personne mais, surtout, envers les autorités émiraties. Il reste persuadé que “toute personne qui a lu le rapport, a compris que ce qui a été écrit sur ce rapport ne vise que (sa) personne”.
Il appelle à “ne pas croire en ces mensonges”, étant persuadé que ceux qui l’accusent “ne seront jamais en mesure de fournir une preuve, quelle qu’elle soit, sur les accusations qu’ils portent à (son) égard”.
L’ancien président rappellera que le rapport a été établi par une commission parlementaire, composée de quelques députés, dont certains (le député Abdallah Tocha Djohar, ndlr) “affirment qu’ils n’ont pas connaissance de ce rapport et ne savent d’où il sort”. Il dit attendre la sortie du rapport officiel, signé par les députés, pour s’étaler de manière exhaustive sur le sujet.
Il expliquera que quand il était président, ne voulant pas être accusé plus tard de détournement de fonds, il s’est “toujours mis à l’écart des histoires d’argent”.
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Vous pouvez demander à tous ceux qui ont travaillé à mes côtés. Aujourd’hui c’est arrivé, je tiens cela comme un examen de Dieu. Et Dieu fera en sorte que la verité se sache sur cette affaire, que vous sachiez que je suis sans reproches, avance-t-il.
Cette histoire, selon l’ancien président, ne viserait qu’à salir sa personne. “Je tiens à dire à ceux qui ont une dent contre moi, de penser avant tout au pays et de ne pas faire quelque chose qui peut porter atteinte à ce dernier, qui peut détruire les relations avec un pays ami”, lâche-t-il.