Le président de l’Assemblée de l’Union des Comores, Moustadroine Abdou, a dirigé, jeudi dernier à l’hémicycle, la session plénière des questions orales au gouvernement. Le ministre de l’Agriculture en charge du Tourisme, Houmed M’saidie, et son collègue de l’Economie, Ahmed Ali Bazi, ont répondu aux questions des parlementaires. A la question du député Saïd Ali Bakary sur les mesures d’accompagnement du gouvernement pour amortir le choc de la hausse des prix des produits pétroliers, Ahmed Ali Bazi a reafirmé l’engagement des autorités à accompagner le pays à tous les niveaux.
Outre la subvention des boulangeries par les pouvoirs publics, le ministre a avancé «un processus consultatif visant à modérer les prix suite à la hausse des prix des produits pétroliers et du coût de la fourniture de l’énergie». Par la suite, l’ancien ministre des Transports s’est exprimé sur un sujet qui préoccupe la population en ce moment : la pénurie du riz ordinaire et le silence jugé assourdissant de l’Office national d’importation et de commercialisation du riz (Onicor).A en croire Ahmed Ali Bazi, l’Etat viserait «un blocage du prix du riz ordinaire. Mais là aussi une subvention est à l’étude pour soutenir la mesure et compenser la perte de recettes pour l’Etat et les pertes cumulées de l’Onicor et qui affectent déjà la solvabilité de l’entreprise publique».
La question du pouvoir d’achat
Matière à de nombreuses réflexions, le pouvoir d’achat a occupé une bonne partie de l’exposé du ministre de l’Economie. A l’entendre, la question se subdiviserait en deux parties. La première concerne les employés du secteur public, et «la question du coût budgétaire et à la contrainte budgétaire pesante» ne serait, selon Ahmed Ali Bazi, plus à présenter.La deuxième partie concerne le secteur privé et «la réponse doit provenir des opérateurs économiques quant à leurs capacités à valoriser les salaires de leurs employés dans un contexte qui affecte les employeurs et les employés». La solution avancée par le ministre, c’est «la nécessité de fixer un salaire minimum (Salaire minimum interprofessionnel garanti ou Smig, ndlr)». La convention d’établissement conformément à la loi du 30 août 2007 est signée le 17 juillet 2019 entre le gouvernement comorien et la société Vigor.
Des projets en stand-by
Evalué à 100 millions d’euros sur une période de 20 ans, le projet visait à réaliser des chantiers structurants dans les secteurs énergétique et touristique. Force est de constater que depuis, les résultats sont peu reluisants. «La construction d’un complexe d’hôtellerie à Mwali, la construction et l’exploitation d’une zone franche et commerciale à Moroni et la reprise de la rénovation de l’hôtel Al Amal de Mutsamudu n’ont point avancé», a déploré Houmed M’saidie.
Le ministre fera savoir, néanmoins que s’agissant de «la rénovation et l’extension de l’hôtel Itsandra», des progrès ont été constatés, avec «l’ajout de nouvelles chambres». Sans doute trop peu. «Compte tenu de la portée de notre convention, il y avait un manque d’équilibre. Nous les avons, de ce fait, interpellés à plusieurs reprises. Sans succès. S’ils n’arrivent plus à le faire, qu’ils nous le disent», devait pester Houmed M’saidie avant d’ajouter que le gouvernement pourrait se résoudre à résilier les contrats, les investisseurs ne manquant pas.
S’agissant du projet Mcp group Comoros holding, les travaux sont aussi au point mort. Signé en 2018 pour une période de 5 ans, le projet n’a toujours pas vu le jour, malgré des «courriels envoyés au boss». De ce fait, «le prometteur n’ayant pas fait suivre ces recommandations d’effets et n’ayant à ce jour procédé à aucun investissement visible, le gouvernement entend procéder à la résiliation formelle du contrat», devait conclure Houmed M’saidie.