Lassés par l’attitude et la situation qui prévalent dans leur (ex) formation politique depuis un an et demi, les quatorze démissionnaires disent ne plus pouvoir “continuer à observer la dérive du parti et le piétinement permanent des statuts qui nous lient tous”. Fatigués d’assister à des prises de décisions jugées unilatérales et d’être acteurs d’un parti sans orientation, les quatorze membres de la Fédération Radhi-France préfèrent donc quitter le navire et ce avec effet immédiat.
Parmi les signataires de cette démission on retrouve Jaffar Abdellahi, ex secrétaire fédéral Radhi-France, Omar Ahamada secrétaire de la section parisienne ou encore Mahmoud Ibrahime lui aussi ex-secrétaire fédéral Radhi-France.
A les en croire, il n’y a pas eu de bilan après les dernières élections présidentielles. Et depuis, c’est une situation de crise qui règne poussant plusieurs membres du Bureau national à ne participer aux réunions que d’une façon “épisodique”.
La lettre explique aussi que depuis la démission d’Abidhar Abdallah de son poste de président du Radhi [il a depuis créé sa propre formation politique : Front républicain], “aucune explication n’a été donnée aux militants et la direction n’éprouve pas le besoin de procéder à son remplacement”. Il en est de même pour le secrétaire fédéral Radhi-France, le poste étant toujours vacant.
Ainsi, “cette désorganisation s’accompagne d’une perte de repères”. En ligne de mire, c’est l’absence de directive et de positionnement du parti qui sont notamment critiqués. En effet, depuis les dernières élections, le parti est tantôt “dans l’opposition” tantôt “tout près d’entrer au gouvernement”. La situation n’a guère évolué puisque désormais le Radhi est “neutre”.”Maintenant, nous serions revenus à la politique du NiNi, c’est-à-dire une politique du ni gouvernement ni opposition. Cette politique n’est pas digne d’un parti comme Radhi” lit-on dans la lettre de démission.
Ces changements incessants de politique sont la conséquence du refus d’organiser un congrès pour élire de nouveaux responsables, rajeunir le Bureau fédéral en y mettant des gens qui sont capables de travailler sur le terrain et qui maîtrisent les outils de communication.
Le bureau national en prend pour son grade “les mandats du Bureau national et du secrétaire général sont arrivés à échéance depuis six mois, pourtant des décisions unilatérales sont prises sans consultation ni des cadres ni des militants et sans tenir compte des statuts du parti”. Les démissionnaires citeront en exemple “le rapprochement progressif vers le président Azali et la Crc”.
Ils ne sont plus “Radhi”
On apprend que ce rapprochement n’a pas été “validé” par les militants. Plusieurs cadres s’y seraient opposés aussi “mais ils sont ignorés”. Conséquence “nous nous retrouvons à soutenir des assises qui contiennent des germes d’une nouvelle déstabilisation du pays, sans avoir consulté les militants”.
La Fédération Radhi-France opposée à ce processus de soutien des décisions du gouvernement a été ignorée, au mépris des statuts, comme les nombreuses lettres, propositions et demandes d’explications régulièrement adressées au secrétariat national”.
Houmed Msaidié se retrouve donc dépourvu de nombreux acteurs influents dans l’Hexagone au sein de la communauté comorienne. Les démissionnaires ont “après un an et demi à tenter de trouver des solutions à un retour à la légalité au sein du parti” préféré partir n’étant plus “Radhi” de la tournure des choses.