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Deux semaines après une fuite sur les réseaux sociaux, le rapport sur le programme de la citoyenneté économique refait parler de lui. Cette fois, c’est l’authenticité de ce document qui a été remise en cause dans une conférence de presse tenue hier au Palais du peuple par le député Abdallah Tocha Djohar.
Cet élu de la nation parle d’un faux rapport rendu public sciemment pour nuire et agir à charge. A en croire ses propos, la responsabilité de la fuite de ce rapport ne peut échapper à deux personnes à savoir les assistants engagés par la commission parlementaire chargée de l’enquête.
Les cinq membres de la commission parlementaire reconnaissent que ce rapport n’est pas authentique et aucun d’eux n’est à l’origine de cette fuite. Il s’agit bien d’une fuite et non d’un piratage comme on a voulu le faire croire. Deux personnes à savoir le conseiller juridique à l’Assemblée, Saïd Idrissa et le conseiller Abdallah Halifa avaient accès à ce rapport et connaissaient le contenu des auditions. Cette fuite que je qualifie de méthode de mercenaires ne peut provenir que de ces assistants, a accusé Abdallah Tocha Djohar.
S’il reconnait des informations véridiques qui se trouvent dans le rapport qui circule sur les réseaux sociaux, il pointe du doigt plusieurs données qui seraient erronées “donc insérées pour nuire” ou encore falsifiées “comme lorsqu’on affirme que le régime actuel n’a vendu aucun passeport alors que les données que nous avons, attestent de la vente de 304 passeports et plus de 1500 renouvelés”.
Cibles en vue
Pour Tocha Djohar, puisque “tous les membres de la commission se disent ne pas être à l’origine du rapport publié, ne l’ont pas vu encore moins lu”, ladite commission devra siéger pour trouver une solution à défaut, la question atterrira en plénière.
Si des actes pareils tombent dans l’oubli, je m’engage à poursuivre ce combat pour obtenir un châtiment sévère à l’encontre de ces deux personnes, a-t-il promis.
Si l’élu d’Itsandra nord récuse le rapport parlementaire, c’est qu’il constate “de nombreuses et graves insuffisances à commencer par des déclarations des auditionnées qui n’apparaissent nulle part et d’autres informations mentionnées et attribuées à des personnes qui ne les ont jamais tenues”.Selon le conférencier, la commission parlementaire est partie à Dubaï le 9 décembre pourtant, l’on se rend compte que “des informations obtenues à Dubaï, apparaissent dans un rapport censé être fini le 8 décembre à en croire la signature”.
Tocha Djohar se montre également intrigué de constater que le rapport sorti est signé par le président “alors que dans la culture parlementaire, seul le rapporteur pouvait signer et divulguer le document”.
Le parlementaire explique qu’ “en modifiant les éléments de l’enquête, les responsables de cette entorse grave ont provoqué une crise diplomatique dans la mesure où, elles ont accusé les Emirats arabes-unis de corruption”.
En effet, on peut lire sur ce fameux rapport que le programme de la citoyenneté économique portait sur 200 millions de dollars et que ce pays du Golf a accepté de payer un pot de vin de 105 millions de dollars au profit de l’ancien président Ahmed Abdallah Sambi. Nous avons contacté Saïd Idrissa pour réagir aux accusations du député Tocha mais l’intéressé a botté en touche.