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Rassemblement de Dar-nadjah : Une salve de critiques

Rassemblement de Dar-nadjah : Une salve de critiques

Politique | -   Sardou Moussa

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Selon le gouverneur Abdou Salami, l’actuel président de la république – alors en campagne pour la présidentielle – avait fait «le serment et signé l’engagement de ne pas réviser la constitution depuis sa prise de fonction jusqu’en 2031».

 

Un grand rassemblement a eu lieu à Dar-nadjah, le siège de l’exécutif de l’île de Ndzuani, le lendemain du jour de l’Aïd, auquel avaient pris part plusieurs personnalités politiques issues de l’Union des partis de l’opposition, venues également de Ngazidja et de Mwali.

Les discours successifs, tous centrés sur le projet de révision constitutionnelle et le référendum y afférent, ont été très véhéments.  Le même Archad lancera : «Implorons Dieu pour qu’il guide le gouverneur Fazul à nous rejoindre dans ce combat».  Lorsqu’il prendra la parole – et alors que le bilan l’anniversaire de ses deux ans à la tête de l’exécutif de l’île était annoncé pour ce jour – le gouverneur Abdou Salami s’attellera à celui du président Azali.

Celui qui encensait, hier, ses relations avec ce dernier, et vouait même aux gémonies «ceux qui veulent semer la zizanie» entre eux deux, s’interroge aujourd’hui sur «ce que nous a vraiment apporté Azali». Selon lui, les nouveaux générateurs dont ont été dotés les centrales électriques du pays n’ont pas, comme l’a soutenu le régime, été achetés avec «des fonds propres», mais grâce à un don de huit milliards de francs de l’Emirat de Sharjah, qui n’aurait d’ailleurs pas entièrement été dépensés dans leur achat.

Le gouverneur enchainera plus largement avec ce qu’il considère comme une exclusion de l’île de Ndzuani du plan d’investissement quinquennal du gouvernement. Il a alors cité, en exemple, le projet de construction d’un nouveau port à Ngazidja, évalué à dix milliards de francs, «alors que celui de Ndzuani devrait être rénové et étendu».

«Mépris»

Il s’est aussi demandé où est passé l’argent destiné à la réfection de la route Mtsamdu-Sima, provenant du dixième Fed (Fonds européen de développement) au même titre que celui de l’axe Washili-Dimani. Enfin il reprochera aux «Anjouanais» qui gravitent autour du pouvoir central de «n’avoir rien d’autre à faire à part dresser des listes de gens à arrêter», et rappellera au président Azali «le serment et l’engagement qu’il a signé à l’hôtel Al-amal, dans lequel il a promis de ne pas réviser la constitution depuis sa prise de fonctions jusqu’en 2031».

Avant Salami, le président du parti Rifaid et secrétaire général de l’Union des partis de l’opposition, Wadaane Ahmed Mahamoud, a appelé «l’ensemble des leaders politiques anjouanais à s’unir pour défendre la tournante de 2021». Il a qualifié la mise en résidence surveillée de l’ex-président Sambi de «mépris» qu’il «ne faut pas accepter». Il s’en est ensuite pris aux religieux, «de plus en plus politisés», disant que s’ils sont tentés par la politique, ils n’avaient qu’à adhérer à l’un des soixante-sept partis politiques qui existent aux Comores, au lieu de «nous éberluer avec des versets coraniques».


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