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Rassemblement du Rdc Mouigni Baraka : «les stratégies de l’opposition profitent au pouvoir»

Rassemblement du Rdc Mouigni Baraka : «les stratégies de l’opposition profitent au pouvoir»

Politique | -

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Outre les prochaines échéances électorales, l’ancien gouverneur de Ngazidja est revenu sur la crise qui sévit au Soudan, l’opération «Wuambushu» à Mayotte ou encore l’affaire Nazra. Sur les prochaines échéances électorales, l’ancien gouverneur de l’île reste convaincu que le chef de l’Etat, Azali Assoumani, a déjà tracé son agenda électoral dans l’objectif de se maintenir au pouvoir en 2024.

 

L’ancien gouverneur de l’île autonome de Ngazidja, Mouigni Baraka Saïd Soilihi, leader du parti Rassemblement démocratique des Comores (Rdc), a réuni ses partisans mercredi dernier au foyer Awulad el Komor de Moroni, pour aborder la situation politique du pays, à l’approche des prochaines échéances électorales. Censé être un rassemblement de l’opposition au régime en place, le foyer, rempli comme un œuf, a vu la participation des militants des partis Rdc, Rdr, Crcm, Fd, Mda, Hury, Nekebahi ainsi que le parti Shuma.

La forte inflation, la crise économique, la pénurie alimentaire…

Saluant «l’exemplarité de piété » dont le peuple comorien a fait preuve tout au long du mois béni de Ramadhwani, et ce malgré les difficultés multiformes liées à la forte inflation, à la crise économique, à la pénurie alimentaire et énergétique, aux longues files d’attente devant les stations-service, à la perturbation du transport en commun, Mouigni Baraka Saïd Soilihi s’est réjoui de constater que «la solidarité légendaire et de partage puisée dans nos valeurs islamiques nous ont permis de surmonter dignement toutes ces difficultés liées à des facteurs exogènes mais aussi et surtout à la mauvaise gestion du pays».


L’ancien gouverneur a eu une forte pensée au peuple soudanais qui fait face depuis le 15 avril dernier à une guerre entre factions militaires. Il saluera au passage la solidarité manifestée par l’Arabie Saoudite et les autorités comoriennes pour l’évacuation des ressortissants comoriens en détresse vers Djeddah, en attendant leur retour au pays. «J’appelle et prie que le conseil de paix et de sécurité de l’Ua puisse saisir l’occasion de la trêve accordée pour parvenir à un arrêt définitif du conflit», a-t-il lancé.

Préserver l’amitié

Abordant la question de l’opération «Wuambushu» à Mayotte, l’ancien locataire de Mrodju a fait savoir que l’heure est grave. Pour Mouigni Baraka Said Soilihi, «cette opération d’une extrême violence est vécue par le peuple comorien comme une agression et une violation des droits humains et de la souveraineté nationale de l’Etat comorien, conformément aux multiples résolutions des Nations unies qui ont consacré l’indépendance de l’archipel des Comores dans le respect des frontières héritées de la colonisation, à savoir Maore, Mwali, Ndzuani et Ngazidja»

. «Nous devons nous convenir que ces extrémistes salissent l’image républicaine et humaniste de la France et mettent de l’huile sur le feu afin d’embrouiller l’amitié historique qui lie la France et les Comores. Une amitié de deux siècles réconfortée aujourd’hui par la présence de 400 000 franco-comoriens en France à travers lesquels les deux pays consolident leur amitié inébranlable», a-t-il ajouté, se désolidarisant au passage des médias et de tous ceux qui appellent à la réciprocité de la haine contre les français établis aux Comores.


Dans un autre volet, Mouigni Baraka devait revenir sur l’actualité qui a longuement animé les débats au cours de ces dernières semaines, à savoir l’affaireNazra. «Une affaire gravissime, au point que nous avons demandé, à travers un communiqué rendu public le 10 avril dernier, qu’une justice impartiale clarifie. Elle est ressentie comme une affaire d’Etat, compte tenu des éléments versés dans la presse par les journalistes»,a-t-il déclaré.

Une opposition déboussolée ?

Sur les prochaines échéances électorales, l’ancien gouverneur de l’île de Ngazidja reste convaincu que le chef de l’Etat, Azali Assoumani, a déjà tracé son agenda électoral, dans l’objectif de se maintenir au pouvoir en 2024. «Il a fait voter ses lois électorales sur mesure et bientôt il va nous communiquer précisément son agenda», a-t-il soutenu, méfiant. Et d’enchainer avec cette remarque tout aussi surprenante : «Les stratégies de l’opposition se contredisent et profitent manifestement au pouvoir».

Deux conditions préalables

A titre d’illustration, il citera la récente lettre de l’opposition adressée au chef de l’Etat, lui signifiant des conditions acceptables pour un dialogue et une participation probable aux élections. «Le lendemain, il y a eu un retournement. Comment pouvons-nous être crédibles auprès de l’opinion nationale et internationale», s’est-il interrogé.


Pour l’ancien gouverneur, deux conditions préalables se posent pour une participation aux échéances électorales, à savoir la libération des prisonniers politiques et le retour des exilés au pays. Si vraiment le camp Azali veut adhérer à l’initiative d’apaisement politique, au cœur de nos préoccupations, comme l’atteste notre audience du 10 septembre 2022 à Beit-salam», a-t-il déclaré.

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