logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Recalé, Soilih Mohamed Soilih parle d’une «décision incompréhensible»

Recalé, Soilih Mohamed Soilih parle d’une «décision incompréhensible»

Politique | -   Abdallah Mzembaba

image article une
Candidat indépendant, Soilih Mohamed Soilih a, comme trois autres prétendants à la présidence de la République, vu sa candidature invalidée par la Cour suprême. Il lui est reproché d’avoir livré deux documents «en contradiction avec l’article 53 de la Constitution», d’après l’arrêt N°19/003/Cs. L’intéressé lui, a fait appel et parle de «deux certificats de résidence complémentaires».

 

Soilih Mohamed Soilih fait partie des quatre candidats dont les dossiers de candidature ont été rejetés par la Cour suprême mardi dernier, à travers l’arrêt N°19-003/Cs. Dans une conférence de presse, organisée hier à Moroni, l’ambassadeur plénipotentiaire des Comores aux Etats-Unis a annoncé sa volonté de déposer un recours à la Cour suprême. La haute juridiction reproche au diplomate d’avoir présenté «deux certificats de résidence contradictoires» dans son dossier de candidature. Pour la Cour suprême, ces «documents sont en contradiction manifeste avec les conditions prévues par l’article  53 de la Constitution, lesquelles obligent le candidat à la Présidence de l’Union à résider d’une manière effective et permanente sur le territoire national, au cours des douze mois précédant l’élection», indique la Cour dans son arrêt.
Mais, pour le candidat, il n’y a aucune contradiction bien au contraire «ils sont complémentaires». À l’en croire, «la question de ma résidence n’est pas uniquement celle du candidat que je suis ; elle révèle la défiance que les Comoriens ont envers le système judiciaire et les instances en charge de l’organisation de ces élections. Avec cette décision, cette défiance est aujourd’hui totale». Il appelle toutefois ses électeurs, ses partisans et sympathisants à «garder leur sang-froid». Soilih Mohamed Soilih dira ensuite, que les documents qu’il a joints au dossier sont conformes à la loi. «Bien avant le dépôt de ma candidature, j’ai eu l’avis de juristes expérimentés qui ont fait état du respect des conditions d’éligibilité de ma candidature, malgré ma présence à New-York en tant qu’ambassadeur», affirme-t-il.



Toujours selon lui, présenter deux certificats n’est pas interdit par la Constitution. L’article 53 «n’interdit pas le dépôt de deux certificats seule l’omission d’un document exigé peut être sanctionnée». Et «contrairement à la décision de la Cour, les deux documents ne sont nullement contradictoires mais complémentaires car ils informent précisément de la situation particulière des diplomates et agents en mission pour les Comores à l’étranger», explique Soilih Mohamed Soilih avant d’ajouter : «les diplomates et autres agents internationaux sont des citoyens comme les autres et ils ne doivent pas être victimes des exigences de leurs fonctions pour les empêcher de participer, soit en tant qu’électeurs, soit en tant que citoyens éligibles à toutes les élections de notre pays».
D’autant plus que cette élection «est anticipée et donc non prévue comme un scrutin normal. À un scrutin exceptionnel, des mesures exceptionnelles». Selon lui, depuis l’annonce officielle de la tenue de cette élection jusqu’au dernier jour du dépôt des candidatures, il ne s’est pas écoulé les douze mois de résidence au pays exigés par la loi pour candidater.
Fahmi Saïd Ibrahim et Salim Saandi «ne sont pas ici depuis douze mois pourtant leurs candidatures ont été validées». «Un ambassadeur dispose dans les faits et en droit de deux résidences, une résidence fonctionnelle liée à son lieu d’affectation et une autre personnelle sur le territoire de son pays», déclare le conférencier. Par conséquent, ses avocats vont essayer de convaincre le juge électoral de revoir sa décision en rappelant que «le rejet d’une candidature d’un diplomate aura des effets juridiques, administratifs susceptibles de jeter du discrédit sur les Comores ; seule l’omission ou la falsification d’un document demandé par la Cour est susceptible d’une invalidation ; la présence de deux documents atteste la situation particulière en étant complémentaires et non contradictoires ; la notion de résidence ne peut être limitée au lieu d’habitation, mais peut aussi être une résidence fiscale ou électorale ; l’attestation d’inscription sur les listes électorales atteste que lors de la révision les autorités ont validé la résidence principale et non fonctionnelle».
Enfin, à ceux qui avancent qu’il est le candidat d’Azali Assoumani ou Mohamed Ali Soilihi pour contrecarrer ceux qui, à Moroni, voudraient voter Ibrahim Mohamed Soulé, Soilih Mohamed Soilih leur répond «si j’avais été le candidat d’Azali mon dossier n’aurait pas été rejeté. Je ne suis le candidat de personne».


  • Cet article est protégé par le droit d’auteur et ne peut être utilisé ou diffusé sans l’obtention du consentement des titulaires de ces droits à savoir l’auteur et Al-watwan Presse Edition.  Peuvent être autorisées les courtes citations justifiées par le caractère critique, pédagogique, scientifique ou d’information à la condition que soient indiqués clairement le nom de l’auteur et la source.

Commentaires