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Refus d’accueillir les expulsés de Mayotte : Les politiques applaudissent la décision gouvernementale

Refus d’accueillir les expulsés de Mayotte : Les politiques applaudissent la décision gouvernementale

Politique | -   Mohamed Youssouf

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Le gouvernement a décidé de prendre le problème à bras le corps en refusant que des Comoriens expulsés de chez eux soient débarqués dans les autres îles. Cette décision fait l’unanimité auprès du peuple, des leaders et des partis politiques. Pour l’Union de l’opposition à travers Moustoifa Said Cheikh, “le gouvernement démontre par cet acte, une attitude qui correspond aux intérêts du pays. Une position de principe qui doit s’affirmer dans la durée” tandis que Houmed Msaidié parle “d’inacceptables expulsions”. M’madi Ali quant à lui prêche la création d’un secrétariat d’Etat ou d’un commissariat pour la question de Mayotte.

 

Suite à la crise qui sévit à Mayotte depuis plusieurs semaines, la France a multiplié les expulsions de Comoriens. Le journal Le Monde parle même de 20 000 expulsions par an et près de 600 rien qu’en dix jours depuis la crise qui a débuté depuis plus de un mois. Face à cette position française, le gouvernement comorien, par une note circulaire du mercredi 21 mars dernier, a décidé d’interdire aux compagnies maritimes et aériennes de transporter vers les trois autres îles comoriennes, des personnes jugées en situation irrégulière par la force occupante qui administre Mayotte.

Après la population qui approuve sans aucune réserve la position de l’Etat, les leaders politiques saluent également “une décision salutaire” du gouvernement comorien. Pour l’Union de l’opposition à travers Moustoifa Said Cheikh joint au téléphone,

 

le gouvernement démontre par cet acte, une attitude qui correspond aux intérêts du pays. Une position de principe qui doit s’affirmer dans la durée.


“Inacceptables expulsions”

Pour plus de visibilité sur ce combat, l’opposition appelle tout de même à une concertation de toutes les forces vives du pays.
Le leader du parti Radhi, Houmed Msaidié, tout en approuvant la démarche comorienne, rappelle la position du droit international qui reconnait une Mayotte comorienne.

 

C’est inacceptable d’expulser des Comoriens de chez eux. Si les Mahorais ont choisi, ce n’est pas une raison pour développer la xénophobie, le racisme, commettre des exactions ou appeler au nettoyage. Une personne comme Mansour Kamardine n’est pas à la hauteur des attentes des Mahorais et est devenue le porte-voix de la haine et de la xénophobie, a-t-il réagi.

 

Le député Oumouri M’madi Hassane concentre également ses tirs sur le député Mahorais.
Pour l’élu d’Itsandra Sud, Mansour Kamardine se trompe de combat lorsqu’il appelle à la suspension des visas et des titres de séjours au profit des ressortissants comoriens. “Je soutiens la position de la diplomatie comorienne. Quand j’entends les déclarations du député mahorais, je me dis qu’il est indigne de présider le groupe d’amitié France-Comores. Il s’identifie en député mahorais alors qu’il siège en tant que député français. Il se substitue aux fonctions du ministre français des Affaires étrangères et c’est du jamais vu”, a argumenté, Oumouri M’madi Hassane.

Devant l’agitation autour de la crise mahoraise, certains appellent à la mise en place d’une structure dédiée à la question. C’est le cas de l’ancien ministre de la Justice M’madi Ali. Ce dernier propose la mise en place d’un secrétariat d’Etat ou d’un commissariat consacré à la lutte pour recouvrer Mayotte. “Je m’identifie personnellement à la décision du gouvernement comorien de refuser d’accueillir les Comoriens expulsés de chez eux à Mayotte. Personne ne doit être contraint de se déplacer d’un point à un autre sur son propre territoire. Je regrette toutefois le manque de constance et d’une politique nationale sur Mayotte. Chaque régime vient avec une nouvelle politique qui ne ramène rien au final. Il faudrait commencer par mettre en place une structure dédiée à la question”, a-t-il proposé avant de jeter la responsabilité de ce qui se passe à Mayotte exclusivement sur la France.

“Je ne suis pas de ceux qui pointent du doigt le gouvernement comorien. N’oublions pas que Mayotte est administrée par la France depuis 1975. Au même titre que l’Algérie qui fut un département français, Mayotte reviendra un jour ou l’autre. Pourvu que la position de notre gouvernement ne fléchisse pas”, a-t-il conclu.



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