Pour lui, il est carrément temps de repenser notre relation avec la France, car parler encore d’amitié paraît pour lui illusoire. “Il faut discuter entre Comoriens pour trouver une solution à la question de Mayotte”, tels sont les termes prononcés par le gouverneur de Ndzuani, Anissi Chamssidine, peu après son retour d’Arabie Saoudite, le vendredi 21 avril dernier, l’avant-veille du début de l’opération «Wuambushu» à Mayotte. «La France est l’amie des Comores, on ne peut pas le nier car cela est ancré dans l’esprit de tous… Elle a réduit les Comores à l’esclavage, mais c’est notre amie, elle les a colonisées, mais c’est notre amie, elle a divisé les Comoriens, mais c’est toujours notre amie ! Il nous faut aujourd’hui redéfinir notre relation avec la France», a-t-il déclaré.
L’exécutif de l’île de Ndzuani, sous la houlette de son chef, a en effet occupé les devants de la scène contre le projet du gouvernement français de décaser et de déporter à Ndzuani des milliers de Comoriens sur leur propre territoire de Mayotte. Sur ce sujet, Anissi Chamssidine s’est d’abord largement exprimé sur les colonnes d’un quotidien indépendant de la place le mois dernier, avant d’organiser une conférence-débat sur la question au gouvernorat début avril, suivie d’une conférence de presse une semaine plus tard, tenue par son cabinet, toujours au sujet de “Wuambushu”, ses conséquences et ce que devait être la riposte de notre gouvernement.
Et pour couronner le tout, cette dernière intervention, remarquable par sa tonalité. «Nous devons savoir pourquoi la France ne veut pas nous lâcher d’une semelle ! Nous devons savoir quel bénéfice tire-t-elle ou cherche-t-elle, pour que nous puissions réclamer notre part dans ce qu’elle cherche. Car elle ne peut pas demeurer la source de nos malheurs, et nous, de notre côté, continuer de croire qu’elle peut en être la solution», a-t-il asséné.