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Relations Comores-Italie I Giuseppe Sean Coppola : «Le caractère hospitalier des Comoriens est une excellente base pour renforcer la coopération entre nos deux pays»

Relations Comores-Italie I Giuseppe Sean Coppola : «Le caractère hospitalier des Comoriens est une excellente base pour renforcer la coopération entre nos deux pays»

Politique | -   Chamsoudine Said Mhadji

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Dans une interview exclusive accordée à Al-watwan, quelques heures après avoir présenté ses lettres de créance au président Azali Assoumani, l’ambassadeur d’Italie auprès des Comores, résidant à Dar es-Salaam, Giuseppe Sean Coppola, a évoqué les relations entre l’Italie et les Comores. Il a exprimé la volonté de son pays d’investir et de soutenir les Comores dans plusieurs domaines, notamment l’énergie renouvelable et la gestion des déchets.

 

Vous venez de présenter vos lettres de créance au président Azali Assoumani et de découvrir les Comores. Quelles sont vos premières impressions sur le pays et ses habitants ?

Mes premières impressions sont très positives. J’ai eu une réunion très intéressante avec le président Azali Assoumani ce matin pour présenter mes lettres de créance. J’ai également rencontré le ministre de l’Énergie, qui assure l’intérim du ministre des Affaires étrangères. Je suis agréablement surpris par la beauté des paysages comoriens. La mer est magnifique et riche en poissons. Hier, j’ai profité de mon séjour avec ma famille pour me baigner sur une plage. Le paysage volcanique est impressionnant. En Italie, nous avons aussi des îles volcaniques, ce qui me rappelle un peu les Comores. J’apprécie beaucoup le caractère très hospitalier des Comoriens. C’est une excellente base pour renforcer la coopération entre nos deux pays.

Sur quels piliers repose actuellement la coopération entre l’Italie et l’Union des Comores ?

Actuellement, la coopération est axée sur le secteur de l’énergie. Une entreprise italienne a construit une station solaire sur l’île de Ndzuani il y a quelques années, avec des résultats très positifs. Un autre domaine de coopération concerne la protection de l’environnement et le développement durable. Un protocole d’accord a été signé en 2015 entre les ministères de l’Environnement italien et comorien, puis renouvelé en 2022. Ce mémorandum constitue la base de notre coopération bilatérale.

L’un de mes objectifs dans les semaines et mois à venir est d’approfondir ma connaissance des besoins des Comores afin de renforcer notre partenariat, notamment en matière de gestion des déchets. Nous avons déjà entamé des travaux en commun, et je pense qu’il est nécessaire d’améliorer encore notre collaboration de manière efficace. Ce projet bénéficie du soutien du ministère italien de l’Environnement. Dans le passé, nous avons également œuvré dans le secteur de la santé. Notre consul honoraire, Dr Grillone Saverio, est présent aux Comores depuis 1978. Il est arrivé trois ans après l’indépendance du pays dans le cadre d’un projet de coopération bilatérale dans le domaine de la santé.

 

Un autre axe de coopération existe entre l’Université des Comores et l’Université de Turin, en particulier dans les domaines des sciences de la vie et de la terre. Ce partenariat vise à protéger l’environnement marin. Enfin, une présence italienne importante aux Comores est celle de Stefano Cusin, l’entraîneur de l’équipe nationale des Cœlacanthes. Nous sommes très heureux qu’un entraîneur italien puisse contribuer au succès de l’équipe comorienne. Je lui souhaite ainsi qu’à l’équipe nationale beaucoup de réussite. L’Italie, en tant que pays fondateur de l’Union européenne, soutient également toutes les initiatives et programmes d’aide de l’Union européenne aux Comores.

 

Ces programmes ambitieux jouent un rôle clé, et une partie de l’aide italienne transite par l’Union européenne, ce qui rend notre coopération fondamentale. Sur le plan multilatéral, la première ministre italienne, Giorgia Meloni, a invité le président Azali Assoumani en Italie au sommet Italie-Afrique qui s’est tenu à Rome en janvier 2024. En tant que président de l’Union africaine, le président Azali y a joué un rôle important. Ce cadre de dialogue entre l’Italie et l’Union africaine, dans lequel la présidence comorienne a eu une influence significative, a eu des répercussions positives sur la coopération entre la présidence italienne du G7 et l’Union africaine. C’est une marque importante de notre engagement bilatéral.

Quels sont les domaines prioritaires pour renforcer cette relation ?

Je pense que l’énergie renouvelable est un secteur clé. Les Comores disposent d’un potentiel énorme qui mérite d’être exploité. Un autre domaine stratégique est l’environnement, notamment la gestion des déchets et le développement de l’économie bleue. Il serait également intéressant d’explorer le potentiel touristique des Comores. L’Italie a une grande expérience dans ce secteur, mais pour développer un tourisme durable, il est essentiel d’assurer un approvisionnement stable en énergie et une bonne protection de l’environnement. À court terme, nous nous concentrons donc sur l’énergie et l’environnement, tandis que le tourisme et d’autres secteurs sont des perspectives de long terme.

En juillet 2019, lors d’une rencontre avec le président Azali Assoumani, l’ancien ambassadeur d’Italie, Roberto Mengoni, avait évoqué plusieurs projets d’investissement italiens aux Comores, notamment dans l’énergie solaire, la gestion des déchets, la pêche et le tourisme. Où en est la mise en œuvre de ces initiatives ? De nouveaux projets sont-ils envisagés ?

Oui, tout à fait. Une station solaire a été réalisée en un temps record et fonctionne parfaitement. Il s’agit d’un investissement privé d’une entreprise italienne sur l’île d’Anjouan. Avec le ministre comorien de l’Énergie, nous avons discuté des moyens d’exploiter pleinement le potentiel de cet investissement dans l’énergie solaire. Concernant la gestion des déchets, nous travaillons en collaboration avec le Pnud et l’Agence nationale des déchets.

Notre objectif est d’améliorer la gestion des déchets aux Comores grâce à un partenariat entre le gouvernement comorien, les Nations unies et nos experts. D’autres projets sont en cours de discussion, notamment dans le domaine de la géothermie. L’Italie possède une grande expertise en la matière, et nous envisageons de travailler avec le Pnud et le ministère italien de l’Environnement pour explorer cette ressource naturelle aux Comores. Ce matin encore, j’ai échangé avec des responsables des Nations unies à Moroni, et la géothermie faisait partie des sujets abordés. Enfin, nous nous intéressons aussi aux petites et moyennes entreprises (Pme). En Italie, elles jouent un rôle fondamental dans la création de richesses et d’emplois. Nous allons examiner les moyens de partager notre expérience et notre savoir-faire dans ce domaine avec les Comores.

 

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