L’opération Wuambushu suscite de plus en plus d’inquiétudes parmi les autorités de Ndzuani, qui estiment être en première ligne, aux côtés de la population de l’île, face à ses conséquences, notamment la déportation d’une partie des habitants de Maore vers Ndzuani. Hier mercredi, le cabinet du gouverneur de Ndzuani a convoqué les acteurs clés du pays pour « une discussion ouverte sur les événements passés et présents, afin d’imaginer de nouvelles perspectives pour notre communauté archipélagique».
Selon les responsables de l’exécutif de Ndzuani, l’opération Wuambushu oblige les Comoriens à «envisager une autre réalité pour ce pays». «Aujourd’hui, des Comoriens des trois îles seront expulsés de l’île comorienne de Mayotte. Comment ferons-nous face à l’opération Wuambushu qui évolue ? », s’est interrogé le gouverneur Anissi Chamssiddine devant un parterre de personnalités, comprenant des autorités locales, des représentants de partis politiques et de la société civile.
Le gouverneur Anissi Chamssiddine reconnaît que le refus du président de la République, Azali Assoumani, d’accueillir les personnes en situation irrégulière à Mayotte est un soutien du chef de l’État à la population. «Nous avons obtenu notre indépendance il y a près d’un demi-siècle. Revendiquer la souveraineté des Comores sur Mayotte est un combat de tout le peuple comorien, où qu’il se trouve. Je suis fier et je remercie le chef de l’État Azali Assoumani pour son refus d’accueillir les Comoriens de Mayotte en situation irrégulière. C’est un signe que le chef de l’État soutient sa population. Il sait que notre victoire est la victoire de l’État. Je remercie les Comoriens pour leur implication et leur rejet de l’opération Wuambushu, menée par le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin», s’est-il réjoui.
Parmi les personnalités présentes à cette rencontre, Djaanfar Salim Allaoui, le ministre de la Jeunesse et des Sports. Pour lui, sortir de cette impasse nécessite des échanges inclusifs. «Toutes les organisations internationales impliquées dans le conflit entre les Comores et Mayotte préconisent le dialogue. Nous sommes conscients des tensions qui règnent à Mayotte et du risque de génocide.
«Nous ne voulons pas la guerre»
C’est ce qui nous interpelle et nous pousse à engager des discussions. Le dialogue doit être maintenu et permanent, même avec les extrémistes», a prévenu le représentant du gouvernement.«Nous partageons la même géographie, la même histoire, le même sang, les mêmes coutumes, la même culture, la même langue et, surtout, le même sang. Même si nous avions la force de combattre la France à Mayotte, nous ne devrions pas le faire, car nous avons tous un frère, une sœur, un cousin ou un parent là-bas. Nous ne voulons pas la guerre, mais une bonne entente. Il faut demander à la France de ne pas nous déchirer. Nous devons être derrière notre gouvernement. Seulement 70 kilomètres nous séparent de cette île», a souligné de son côté le célèbre uléma, Asnad Saïd Nadhir.