L’entente harmonieuse entre les deux formations politiques, Juwa et Crc qui, il y a un peu plus d’un an, avait donné la victoire au président Azali Assoumani, a rendu l’âme.
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Cette coalition avait permis au président de faire face aux redoutables adversaires qui étaient prêts à tout pour lui ravir un deuxième mandat.
La crise du golfe constitue la dernière goutte d’eau qui a précipité cette rupture qui se murmurait depuis fort longtemps et longtemps émaillé par des crises parlementaires à répétition.
On comprenait, même si on jugeait hasardeuse cette nouvelle approche, qu’en rompant avec son allié principal, le président allait composer de nouvelles alliances capables de faire le poids.
On parlait de Msaidié, de Saïd Larifou, mais visiblement en un an les plaies ne sont pas toutes refermées et certains caciques de la Crc, prenaient un malin plaisir à rappeler les “ hauts faits” de la dernière élection pour l’en dissuader.
Le président recompose avec ses fidèles n’hésitant pas à rappeler son ancien ministre des Affaires étrangères, Soeuf Mohamed El Amine qui occupait pourtant un poste prestigieux et convoité d’une mission des Nations unies en Afrique.
Dans ce gouvernement, il garde ses proches, l’indéboulonnable ministre des Finances. Celui de l’Intérieur fait désormais son entrée dans ce cercle très fermé. Nostalgique, le président souhaite retrouver des automatismes de gestion politique qu’il avait du mal à découvrir avec ses nouveaux alliés du Juwa.
Amine soeuf est apparemment pressenti pour pouvoir mener avec aisance et jusqu’au bout la politique du président dans le Golfe. Parce que tout l’enjeu de ce remaniement est là.
Mais ce choix politique du président n’est pas sans risque. Il trouve désormais en face de lui, des adversaires sérieux, et pousse l’opposition à des recompositions délicates.
Dans la nouvelle donne politique, les grands perdants restent les dissidents du parti Juwa qui après avoir fragilisé leur parti se retrouvent dans une mauvaise posture.
Quoi que l’on dise, les assises ne sont pas étrangères à ce remaniement. Les déplacements du président dans les îles autonomes et l’adhésion qu’il semble recueillir auprès de nombreuses formations le confortent. En acceptant de les parrainer, le président prend des initiatives et pose ses pions.
Entre le bilan des quarante deux ans d’indépendance, le bilan de la présidence tournante, Il y a deux visions qui s’affrontent.
L’enjeu des prochaines élections sera sans nul doute au centre des ces assises, qu’on le veuille ou non. Mais le succès ou l’échec des réalisations programmées pour atteindre l’émergence risque aussi de peser.
Le pari de ce gouvernement sera donc de pouvoir réussir les deux : organiser des assises apaisées et prendre à bras-le-corps le programme ambitieux de l’émergence chère au président.