Le président de la République a exprimé, vendredi dernier à Bruxelles, sa reconnaissance à la Fondation Crans Montana après avoir reçu le prix du même nom en présence d’importantes hautes personnalités dont Miguel Ángel Moratinos, haut-représentant des Nations Unies pour l’Alliance des Civilisations et le commissaire européen à la Justice, Didier Reynders. La séance de remise du prix bouclait les travaux du 36eme Forum, entamés deux jours plutôt.
Entre février 2023 et février 2024
Azali Assoumani a rendu hommage aux précurseurs de la fondation et aux architectes de ce prix, décerné à de nombreux chefs d’Etat des cinq continents et des personnalités d’envergure internationale ayant contribué à améliorer, à divers égards, les conditions de l’Humanité. «Je voudrais au nom de mon pays, l’Union des Comores, de son gouvernement et de son peuple ainsi qu’au nom de mon épouse ici présente et en mon nom personnel, vous remercier très sincèrement pour cette marque de reconnaissance et de confiance», a-t-il exprimé. Et de formuler : «J’apprécie à sa juste valeur, le grand honneur qui m’est ainsi fait, au regard des illustres personnalités qui ont reçu ce Prix avant moi, ces 3 dernières décennies».
Le chef de l’Etat comorien a été honoré en grande partie, suite aux actions posées et à son engagement pendant 12 mois à la tête de l’Union africaine entre février 2023 et février 2024. La Fondation Crans Montana qui s’efforce, depuis trente-six ans, à influer sur les décideurs à agir et à prendre des mesures contribuant à la marche des continents et du monde, a été séduit par l’activisme de l’ancien président en exercice de l’UA. «C’est en effet un honneur pour moi, de représenter mon pays, l’Union des Comores, pour parler d’espoir et de perspectives, dans un monde où la réalité quotidienne est synonyme de lutte contre les effets néfastes du changement climatique, des pandémies et des conflits», a mentionné Azali Assoumani.
Les responsables de la Fondation Crans Montana citeront, entre autres, l’entrée en vigueur de la Zone de libre-échange continentale en Afrique (Zlecaf), l’adhésion de l’Afrique au sein du G20 en tant que membre à part entière, le plaidoyer pour la réforme de l’architecture financière internationale, les demandes incessantes pour le statut de l’Afrique au Conseil de sécurité des Nations-Unies, la formalisation des politiques de financements verts (les Greens Bonds) avec la Banque africaine de développement (Bad), le plan d’urgence en faveur de l’agriculture africaine à Dakar, l’adoption aux Comores en juin 2023 de « la Déclaration de Moroni » pour des actions en faveur des Petits Etats insulaires en développement (Peid) face aux changements climatiques et la promotion de l’Economie bleue. Tout comme les actions ayant permis d’accélérer le projet sur « la Grande muraille verte », considérée comme une alternative pour mieux protéger des millions d’Africains contre les effets néfastes des changements climatiques.La Fondation dit avoir suivi « avec un grand intérêt » les efforts de médiation de l’Union africaine sous mandat des Comores sur le conflit russo-ukrainien, qui a permis de briser la glace en ouvrant la voie à d’éventuels pourparlers entre la Russie et l’Ukraine.
Des programmes engagés dans ce sens aux Comores
Une initiative de paix portée, pour une fois, par l’Afrique pour tâter le terrain au moment où, l’Occident, partie prenante indirecte au conflit, s’est soustraite de ce rôle qui a été le sien dans de nombreuses zones de conflits. Les deux missions de paix à Kiev et à Saint-Pétersbourg en novembre 2023 ont atténué les égos des protagonistes et ravivé les pourparlers d’Istanbul. Mais aussi les efforts entrepris par l’Union africaine pour pousser au règlement de nombreux conflits (Soudan, Rdc, Grand Barrage de la Renaissance…).
La Fondation, consciente des fragilités économiques de certains pays et des défis auxquels ceux-ci devraient relever pour se maintenir debout, a été marquée, entre autres, par les programmes engagés dans ce sens aux Comores notamment l’élaboration et l’approbation d’une vision nationale de développement, les fonds promis par les ailleurs à Paris en décembre 2019, les mesures prises en interne pour protéger au mieux la population contre la Covid-19, le dialogue Public-Privé, les mesures internes prises pour soutenir les opérateurs économiques, la tenue des élections, la conclusion d’un programme triennal avec le Fonds monétaire international (Fmi) qui se matérialise à travers différentes réformes structurelles et la consolidation de la confiance avec les partenaires ayant permis de mobiliser en trois ans plus de 800 millions de dollars en faveur du développement socio-économique du pays.
Un prix déjà décerné à de nombreux chefs d’Etat et hautes personnalités
Le Prix de la Fondation Crans Montana récompense, depuis trente ans, des acteurs dont les actions posées contribuent à rendre le monde plus pacifique, réconcilier avec lui-même et tourner vers le développement. Ci-dessous, les noms de quelques chefs d’Etat et de gouvernements mais aussi d’illustres personnalités de renommée internationale, l’ayant reçu par le passé.
Sa Majesté́ Mohammed Vi, (Roi du Maroc), Barack Hussein Obama, (Ancien Président des Etats-Unis d’Amérique), Yasser Arafat, ancien Président de l’Organisation pour la libération de la Palestine (Olp), Yitzhak Rabin, (ancien Premier Ministre d’Israël), Mahmoud Abbas, (Président de l’Autorité palestinienne), Alpha Oumar Konaré, (ancien Président de la République du Mali et ancien Président de la Commission de l’Union Africaine), Kofi Annan, (Ancien Secrétaire Général des Nations Unies), Mikhaïl Gorbatchev ancien Président de l’Union des Républiques Socialistes et Soviétiques (Urss), Michelle Bachelet, (Ancienne Présidente de la République du Chili, et ancienne Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme), Rupiah Banda, (Ancien Président de la République de Zambie), Jose Manuel Barroso, (Ancien Premier Ministre du Portugal, et ancien Président de la Commission de l’Union Européenne), Alassane Ouattara, (Président de la République de Côte d’Ivoire), Jerry Rawlings, (Ancien Président de la République du Ghana), Angela Merkel, (Ancienne Chancelière Fédérale de l’Allemagne), Sar Sheika Sabeeka Bint Ibrahim Al Khalifa, (Reine du Royaume de Bahreïn), Jean-Claude Juncker, (Ancien Premier Ministre du Luxembourg, et ancien Président de la Commission Européenne), Alain Juppé, (Ancien Premier Ministre de la France et ancien Ministre d’État, Ministre des Affaires Étrangères), Mathieu Kerekou, (Ancien Président de la République du Bénin).