Lancé dans les préparatifs préalables à l’organisation des élections anticipées du president de l’Union et des gouverneurs, le chef de l’Etat, Azali Assoumani a reçu, hier matin, les gouverneurs de Ndzuani, Salami Abdou Salami, de Mwali Mohamed Saïd Fazul et Saïd Ahamada Youssouf qui assume l’intérim du gouverneur de Ngazidja, ainsi que président de l’Assemblée nationale, Abdou Ousseni.
Selon le directeur de cabinet chargé de la Défense, Youssoufa Mohamed Ali, l’objet de la rencontre portait sur la «volonté d’amorcer le dialogue devant permettre la mise en œuvre» de la nouvelle constitution issue du référendum du 30 juillet dernier. «Le chef de l’Etat a une tradition qui consiste à informer les grands élus lorsqu’il a pris ou s’apprête à prendre une grande décision à l’image des Assises ou encore du référendum. Il a expliqué aux gouverneurs et au président de l’Assemblée qu’on va vers les préparatifs des élections présidentielles et des gouverneurs. Il s’estime ouvert au dialogue sur tous les plans tout en sachant que l’on ne reviendra pas sur la nouvelle constitution, votée et promulguée», a expliqué aux journalistes, Youssoufa Mohamed Ali avant de se pencher sur les positions des gouverneurs en particulier.
«Seul Salami»
D’après lui, «seul le gouverneur Salami campe sur sa position qui consiste à ne pas reconnaitre le référendum. Par contre, le gouverneur de Mwali a bien pris part au processus et celui de Ngazidja à travers son représentant trouve qu’il faut procéder en douceur, prôner les discussions pour avoir une transition apaisée». Notons qu’une heure plus tard, Said Ahamada Youssouf n’a pas été sur la même ligne avec les déclarations du Directeur de Cabinet du président de la République. Pour Beit-salam «nous devons avancer parce qu’il n’est pas question de revenir en arrière». Si le directeur de cabinet conçoit l’idée qu’il y ait des divergences de vision et que le dialogue est primordial, il affirme que «dans tous les cas, les institutions doivent fonctionner». «Nous devons travailler ensemble tout en sachant que l’on n’est pas obligé de se congratuler. Si l’on est voté, on doit donner une priorité aux discussions parce que le dialogue et les contradictions sont naturels. Malgré les divergences, l’on ne doit pas oublier qu’on est élu non pas pour discourir mais pour agir».
Le moins que l’on puisse dire et selon l’intervention du gouverneur Salami Abdou Salami, les divergences ne sont pas prêtes de s’estomper. En effet, l’édile de Ndzuani trouve que la rencontre avec le chef de l’Etat n’aura pas permis de revenir sur les sujets qui fâchent. «Le président Azali Assoumani a voulu nous rencontrer pour nous informer de son intention quant aux prochaines échéances. À vrai dire, il a voulu nous informer que l’on peut aborder tous les sujets sauf ceux qui posent problèmes. Cependant, on ne perd pas l’espoir de parvenir à un dialogue sur les points d’achoppement», affirme le gouverneur de Ndzuani qui réitère sa conviction selon laquelle «il n’y a pas eu d’élection référendaire dans le pays».
«Lever l’immunité»
Répondant à une question portant sur l’éventualité de son arrestation, Salami Abdou Salami a dit qu’il n’était «pas du genre à fuir mes responsabilités». Partie prenante aux échanges, le président de l’Assemblée, pour sa part, met l’accent sur la «coordination» en vue de mettre en œuvre la nouvelle loi fondamentale. S’il reconnait le référendum, Abdou Ousseni estime que la démocratie veut que certains «puissent approuver l’élection référendaire et que d’autres le rejettent et/ou le boycottent». Revenant sur le fonctionnement de son institution, Abdou Ousseni affirme que l’Assemblée de l’Union fonctionnera avec vingt-quatre députés «une conséquence de la disparition des institutions insulaires» et que l’immunité de «quatre députés va vraisemblablement être levée».