La première dame de l’Union des Comores, Ambari Daroueche, a reçu mercredi dernier, dans l’après-midi, la directrice régionale de l’Unfpa de l’Afrique de l’Est et Australe, Dr Julitta Onabanjo. La rencontre a eu lieu à l’hôtel Lexington, en présence du directeur pays de l’Unfpa aux Comores, Serge Bounda, et la gouverneure de Ngazidja, Sitty Farouata Mhoudine. La première dame a, de prime abord, remercié les fonctionnaires des Nations unies pour avoir répondu favorablement à cette invitation. Ambari Daroueche a abordé avec son hôte le projet des cliniques mobiles aux Comores, une meilleure solution pour s’approcher des femmes et des citoyens qui rencontrent des problèmes de santé et qui n’ont pas les moyens pour se rendre à l’hôpital. Pendant cette rencontre qui a duré plus d’une heure de temps, la première dame des Comores n’a cessé de plaider pour la femme comorienne, que ce soit dans le domaine de la santé, du leadership, de son autonomisation ou la santé maternelle et infantile, l’allaitement maternel, entre autres. Pour la première dame, «la caravane des cliniques mobiles aidera beaucoup les femmes car avant qu’elles soient transportées à l’hôpital, on doit connaitre de quoi elles souffrent, ce qui permettra de les stabiliser et si besoin est, les transporter».
Les femmes en cas de grossesse
A propos de l’allaitement maternel et de la malnutrition, Ambari Daroueche a indiqué que la femme doit être bien nourrie pour pouvoir bien allaiter son enfant. Estimant que «notre pays dispose d’une terre fertile, mais que nous ne savons pas nous en servir», elle a plaidé pour la mise en place d’un centre de formation sur la nutrition et la transformation «afin de manger bio». «L’autonomisation de la femme à travers la création d’emplois générateurs de revenus limiterait la délinquance juvénile», dit-elle. Ambari Daroueche a par ailleurs évoqué la recrudescence des violences dont les femmes sont les premières victimes aux Comores. Ainsi, elle sollicitera l’appui des Nations unies pour la mise en place et le renforcement d’une stratégie de lutte contre les violences faites aux femmes. La question de la protection maternelle et infantile s’est également invitée au débat. Les problèmes que rencontrent les femmes en cas de grossesse, le service néonatal du Chn El-Maarouf défaillant, le manque de matériel pour prendre en charge le nouveau-né, particulièrement l’absence d’oxygène au service de néonatologie ont été tous évoqués. Pour sa part, la gouverneure de l’île de Ngazidja a plaidé pour la formation des femmes désirant se présenter aux élections et leur accompagnement, une fois élues.
Dans son intervention, la directrice régionale de l’Unfpa, Dr Julitta Onabanjo, a indiqué qu’elle portera ces doléances auprès des Nations unies et qu’ensemble ils allaient étudier les problèmes afin d’apporter des solutions au fur et à mesure. «Pour une première action, le directeur pays va travailler avec le représentant résident et passer toutes les étapes et coordonner avec les Nations unies et chacun de ces problèmes sera pris en compte», a-t-elle rassuré. Au sujet de la nutrition, Dr Julitta Onabanjo a rassuré qu’elle en fera une priorité car «si la femme est anémique, elle ne peut pas porter sa grossesse à termes ni accoucher d’un enfant en bonne santé».Concernant les violences faites aux femmes, la directrice régionale de l’Unfpa indiquera que «c’est un problème qui nous touche et a été contente que la première dame ait abordé le sujet». Elle recommande l’application des lois et stratégies pour lutter contre ce fléau. A propos de leadership la fonctionnaire des Nations unies dit être contente que les Comores veulent mettre la femme en avant. Elle fera le plaidoyer auprès de l’agence onusienne pour la formation des femmes leaders.
Bientôt des cliniques mobiles
De son côté, le directeur pays de l’Unfpa aux Comores, Serge Bounda, a annoncé l’arrivée de la première clinique mobile au mois de novembre prochain, à Mwali, et l’année prochaine sur les deux autres îles, à savoir Ndzuani et Ngazidja. «Il reste à réfléchir sur le mode de gestion», devait-il préciser. Serge Bounda a tenu également à annoncer deux bonnes nouvelles : «la signature avec le Japon d’un fonds de 96 millions de dollars pour l’allaitement maternel le 2 octobre prochain», «l’équipement du bloc opératoire et la création cette année d’un centre de réanimation à Mwali, mais également la mise en marche d’une ambulance dans cette île». Le directeur pays entend également faire le plaidoyer pour que Mercy Ships, vienne aux Comores après Madagascar.
Abouhariat Said Abdallah,
depuis New York