En marge de la conférence des leaders dans le cadre de la COP30, le président Azali Assoumani a rencontré son homologue brésilien Luiz Inácio Lula da Silva pour relancer une coopération Sud-Sud ambitieuse, centrée sur l’agriculture durable, la transition énergétique et la gestion des déchets. À un moment où les petits états insulaires cherchent à améliorer et sécuriser leurs approvisionnements alimentaires et à accélérer leur transition écologique, l’Union des Comores a mis à profit cette rencontre pour affermir un partenariat jugé stratégique avec le géant sud-américain.

Le président Azali Assoumani a salué un « pays frère », rappelant le rôle majeur du Brésil en Amérique latine et son engagement renouvelé envers l’Afrique depuis le retour de Lula au pouvoir. De son côté, le chef de l’État brésilien a réaffirmé sa volonté de soutenir le transfert de compétences et de mettre l’expertise brésilienne au service du continent africain. Les discussions ont notamment porté sur le Programme impératif vert (Gip), un mécanisme brésilien de coopération destiné à appuyer les politiques agricoles durables et à renforcer l’autosuffisance alimentaire.
Moroni espère que cette expertise contribuera à moderniser ses filières agricoles et à améliorer la productivité locale, notamment à travers le développement de nouvelles pratiques agro écologiques.

La coopération entre les deux pays s’appuie sur un accord technique signé en 2011 et ratifié en 2021, mais les deux gouvernements souhaitent désormais accélérer la mise en œuvre d’une nouvelle génération de projets concrets.
Selon les services de communication de Beit-Salam, l’Agence de coopération brésilienne (Abc) et l’Agence comorienne de coopération internationale (Acci) travaillent sur deux initiatives majeures : un programme agricole pilote, prévu dès décembre 2025 ou au premier trimestre 2026, incluant un volet sur l’amélioration de l’élevage bovin grâce à l’introduction de races à haut rendement. Et un projet national de gestion intégrée des déchets, visant le tri, le recyclage et le traitement des déchets dangereux, notamment hospitaliers.

Pour le gouvernement comorien, il s’agit de poser les bases d’une feuille de route nationale pour la gestion durable des déchets, inspirée de l’expérience brésilienne, reconnue mondialement pour ses programmes municipaux intégrés. Au-delà de ces priorités, les Comores souhaitent intensifier leur coopération avec le Brésil dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la formation professionnelle. Des échanges de médecins, des programmes de formation spécialisés et un soutien en équipements médicaux ont été évoqués parmi les pistes de collaboration.Les deux dirigeants ont convenu de renforcer la coopération Sud-Sud, un instrument clé pour mobiliser des ressources et partager les expériences au service du développement.

Pour les Comores, cette dynamique s’inscrit dans une vision plus large : diversifier ses partenariats, garantir sa souveraineté alimentaire et accélérer ses projets structurants dans les secteurs agricole, énergétique et environnemental.
Il reste désormais à traduire cette volonté politique en réalisations durables sur le terrain. Une étape cruciale pour faire de ce rapprochement entre Moroni et Brasilia un véritable moteur de développement partagé.