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Retraite ministérielle de Moroni : La Coi à la recherche d’une nouvelle identité

Retraite ministérielle de Moroni : La Coi à la recherche d’une nouvelle identité

Politique | -   Abdallah Mzembaba

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Après la retraite ministérielle sur le devenir de la Commission de l’Océan indien, les ministres des Affaires étrangères et chefs de délégations ont organisé une conférence de presse pour revenir sur ces trois jours de travaux et ce qui en est ressorti avec notamment la Déclaration de Moroni constituée de dix-sept points. Changement d’appellation, libre-circulation, pêche illégale, rayonnement politique et diplomatique, ouverture à d’autres pays ou encore implication des chefs d’Etats et de gouvernements, les conférenciers ont fait le tour en attendant l’adoption de la Déclaration de Moroni en octobre prochain aux Seychelles.

 

Trois jours de travaux, du 1er au 3 août derniers au Retaj, ont permis d’aboutir à «La Déclaration de Moroni» qui jette les bases de ce que va être la nouvelle Commission de l’Océan indien. A l’issue de ces trois jours et quelques minutes après la cérémonie de fermeture de cette retraite ministérielle, les ministres des Affaires étrangères et chefs de délégations ont organisé une conférence de presse pour notamment réagir sur ce document de cinq pages et dix-sept points qui redessine l’organisation régionale et jette les bases d’une nouvelle politique axée, entre autres, sur plus d’implications des chefs d’Etats et de gouvernements. Il faut dire qu’actuellement il n’y a qu’un Conseil de ministres par an. Désormais, il y en aura deux par an en plus un Sommet présidentiel «tous les 4 ou 5 ans». On notera que le premier sommet de la nouvelle Coi aura lieu à Madagascar lors du soixantième anniversaire de l’indépendance malgache.


Il a été aussi admis que parmi les changements à apporter figure le changement d’appellation. Selon le secrétaire général de la Coi, Hamada Madi Boléro, ce changement sera une des preuves de ce nouvel élan qui aura notamment pour impact d’apporter plus de poids politique à l’organisation. Dans cette quête de rayonnement politique et diplomatique, la Coi va désormais s’occuper de la paix, de la sécurité et de la démocratie qui sont pour l’heure des domaines politiques jusqu’ici «confiées» de la Sadc dans la région. Désormais, «il faut que les Etats contribuent aux projets de la Coi puisque jusqu’ici les membres de l’organisation se contentaient de la cotisation qui, elle, ne sert qu’à payer les fonctionnaires de l’institution. Les projets eux étaient financés par les partenaires de la Coi comme l’Union européenne, la Banque mondiale, l’Afd et d’autres pays qui sont des partenaires», poursuit le secrétaire général de l’organisation.

Un comité technique sera nécessairement mis en place

Vincent Meriton, vice-président de la République des Seychelles et président du Conseil des ministres de la Coi rappellera qu’une retraite n’est pas une instance de décision et que c’est le Conseil des ministres qui décide. La Déclaration de Moroni ne sera d’ailleurs adoptée qu’en octobre prochain aux Seychelles lors du Conseil ordinaire des ministres. Ça sera ensuite la présidence comorienne qui prendra le relai et mettra en œuvre les décisions prises. Une fois la déclaration adoptée, un comité technique sera nécessairement mis en place pour revisiter les textes, les réadapter et faire des propositions. «Et d’ici la fin de la présidence des Comores lors du 35ème conseil des ministres à Moroni nous verrons les textes qui institueront la nouvelle Coi». «Je me réjouis de la Déclaration de Moroni qui a rendre la Coi encore plus professionnel et plus performante. La vision commune est celle d’une Océan indien prospère, stable et démocratique», affirme Vincent Meriton.
Ce dernier citera quelques défis dont doit faire face la Coi comme le changement climatique, la préservation de la biodiversité, la sécurité alimentaire et maritime ou encore l’intégration économique. Répondant aux questions des journalistes sur la pêche illégale qui est un fléau notamment au niveau national, Vincent Meriton explique que le phénomène est la cause de la perte de plusieurs milliards de dollars chaque année. La réponse de la Coi est de travailler en symbiose avec les partenaires et partager les données afin de mieux lutter contre ce fléau en collaboration avec les centres opérationnels notamment pour mettre les acteurs de cette pratique devant la justice.

 

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