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Rupture du dialogue inter-comorien : L’opposition pose ses conditions avant de rejoindre la table

Rupture du dialogue inter-comorien : L’opposition pose ses conditions avant de rejoindre la table

Politique | -

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Au lendemain de la rupture des négociations entre les acteurs politiques comoriens intervenue avant-hier, l’union de l’opposition a réuni la presse hier, au domicile du chef de l’opposition à Iconi, pour rendre publique sa version des faits.

 

 De prime abord, le député Oumouri M’madi Hassane est revenu, dans son intervention,  sur les trois points de discorde qui ont précipité le divorce, tout en laissant planer la possibilité d’un possible retour de l’opposition à de meilleurs sentiments. Il n’exclut pas, cependant, la possibilité que «les discussions se poursuivent en ce sens que l’autre partie peut créer une autre opposition et dialoguer avec». «Quant à l’union de l’opposition, nous avons quitté la table des négociations en premier lieu parce que les mesures d’apaisement, qui étaient préconisées, ne sont toujours pas mises en vigueur. La mouvance présidentielle nous a pourtant certifié que le président de l’Union, avant de s’envoler pour New York, a donné ses instructions pour traduire ces mesures en actes. Par conséquent, nous comprenons qu’au sein du gouvernement, certains n’obéissent pas aux directives du chef. Raison pour laquelle, nous ne reprendrons pas le chemin des discussions que lorsque nous saurons que les directives du président sont respectées», fulminera l’élu d’Itsandra-Nord.

Méfiance

Quant au second point d’achoppement, Oumouri M’madi Hassane expliquera que l’union de l’opposition exige qu’à la fin des négociations, si accord il y a, «que l’Union africaine en soit signataire en guise de témoin ou à défaut de l’Ua, la mouvance présidentielle propose son témoin». Une position que la partie qui soutient le régime en place ne voit aucunement d’un bon œil en rappelant la souveraineté du pays. «Il est clair qu’on ne se fait pas confiance loin de là.
Par conséquent, nous devons prendre toutes les précautions. Nous ne voyons pas pourquoi la mouvance est réticente à l’idée qu’il y ait un témoin à moins qu’elle ait prévu une autre stratégie qui viserait à ne pas respecter un éventuel accord», devait renchérir le chef de la délégation de l’opposition, Youssouf Boina.

Le troisième et dernier point concerne la présence de la société civile. Une présence qui a déjà provoqué des remous dès le début de la reprise des négociations depuis la dernière visite de Lamamra. Si l’on en croit l’opposition, le régime bien qu’à la base avait fini par accepter la présence de la société civile après de vifs échanges, est revenu sur sa position et «ne veut aucunement que la société civile prenne part au dialogue prétextant qu’elle est de mèche avec l’opposition». À ce sujet, Ibrahim Ali Sélémane rappellera que «la mouvance présidentielle a osé nous dire qu’elle défend le gouvernement mais qu’elle ne le représente pas. Une manière de signifier qu’elle n’a pas de décision».


Pour le secrétaire général de l’Updc, Youssouf Boina, «aucun développement ni processus démocratique ne peut se faire aujourd’hui dans le monde sans la participation active de la société civile», dit-il, regrettant le non-respect de certains principes et acquis démocratiques dans le pays. L’union de l’opposition se montre encline à revenir sur sa décision mais au préalable, «outre le respect des directives du chef de l’Etat quant aux mesures d’apaisement, la garantie de ne pas revenir sur les points ayant déjà débouché sur des accords, il faut impérativement qu’il y ait une tierce partie signataire en guise de garantie», soutient-on dans le milieu de l’opposition. Les conférenciers se montrent «viscéralement convaincus» que le climat actuel est «loin d’être propice au dialogue quand on sait que les mesures liberticides vont crescendo», citant des faits et des évènements vivement déplorés ces derniers temps dans le pays. Selon eux, l’abrogation de l’arrêté «Barwane» et la mise en place de la Commission nationale des droits de l’homme «ne sont que des gouttes d’eau dans l’océan».

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