La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a rendu publics hier les résultats provisoires du référendum constitutionnel du 30 juillet. Selon un tableau remis à la presse, le Oui l’emporte à 92,74% alors que le Non recueille 7,26% des suffrages exprimés. Sur les 301.006 électeurs convoqués, seulement 192.444 d’entre eux se sont rendus dans les urnes dimanche sur l’ensemble des trois îles, représentant un taux de participation de 63,9%, soit 183.572 de suffrages réellement exprimés. Le nombre des bulletins nuls est de 8.755 (voir tableau).
Présent au Palais du peuple, le ministre de l’Intérieur, Mohamed Daoudou, a fait part de «la maturité» du peuple comorien qui a su préserver l’essentiel : «le référendum a bien eu lieu malgré tout ce que les uns et les autres avaient prédit le jour du vote», a indiqué Mohamed Daoud. «Nous sommes heureux. Les Comores ont montré qu’elles sont capables d’organiser un scrutin sans aucun apport extérieur. C’est une fierté. Je salue le chef de l’Etat, grand partisan de toutes ces réformes qui ouvrent le pays vers des nouveaux horizons promoteurs. Le référendum est une étape importante vers la mise en œuvre des assises», a-t-il ajouté devant les medias, peu après la proclamation des résultats.
le président Ahmed Mohamed Djaza, avec le sentiment du devoir accompli, a salué «le professionnalisme» des forces de sécurité grâce auxquelles les opérations de vote ont pu être maitrisées dans les 723 bureaux repartis dans les trois îles. Le patron de la Ceni a fait savoir que «trois tendances» s’étaient dégagées tout au long du processus référendaire : les partisans du «Oui», ceux du «Non» et ceux du «boycott».
Il a notamment fait part de la fierté du pays à organiser un scrutin «sans expertise internationale», signe de la maturité de son institution qui est à sa sixième expérience en matière d’organisation de scrutin électoral. «C’est un challenge à vanter, quand nous savons le nombre important de personnel et le grand pourcentage budgétaire qui interviennent en pareil cas. Cette fois, (…), on peut s’enorgueillir», a-t-il souligné, entouré des commissaires de la Ceni et des responsables des autres structures électorales insulaires.
Le président de la Ceni a fait savoir que ses services allaient transmettre «le plus vite possible» les résultats provisoires à la Cour suprême, seule institution habilitée à proclamer les résultats définitifs du scrutin. «C’est la Cour suprême qui est maintenant compétente en matière électorale, elle a les attributions de la Cour constitutionnelle», a indiqué Djaza, faisant référence à la décision N°18/020/PR, transférant provisoirement les compétences de la Cour constitutionnelle à la Cour suprême.
A.S.Kemba