Dar-nadjah a en effet choisi Mohamed Ahmed Salim, conseiller juridique du gouverneur, Saïd Ali Nadhoiri, secrétaire particulier du même gouverneur, et Ramlati Abdou, la suppléante de la députée Bacar Abdou Dossar, comme étant ses représentants au sein de la Céii de Ndzuwani. Cette liste devait être apportée en main propre hier mercredi au ministère de l’Intérieur par le directeur de cabinet du gouverneur Salami, d’après une source du gouvernorat.
Dar-soifat, le Conseil de l’île dominée par une majorité Juwa, s’y est également prêté. Il s’y fera représenter par Rakib Ahmed côté groupement de l’opposition, et Saïd Mohamed pour la majorité. Notons qu’une Ceii est composée de neuf membres, dont trois nommés par le gouverneur, un par le président de l’Union, deux par le bureau de la Commission nationale électorale indépendante (Ceni), deux par le Conseil de l’île et un dernier par le ministre de la Justice (obligatoirement un magistrat exerçant dans l’île).
Paradoxalement, ce sont les Commissions électorales communales indépendantes (Ceci), sous la tutelle de communes acquises pour la majorité à la politique du gouvernement fédéral, qui trainent encore les pieds. Des trois membres que doit comporter chacune, il manque encore les représentants de la société civile. Ce qu’il y a, c’est que le président de la Maison des organisations de la société civile (Mosc) de Ndzuwani, Ahmed Malide, a quitté le pays (il se trouve actuellement au Sénégal) avant d’avoir décidé avec ses camarades qui devront les y représenter. Et jusqu’à hier mercredi, veille de la date butoir, cette liste n’avait pas pu être arrêtée. “Nous avions commencé à sélectionner nos représentants, mais Malide est parti avant d’avoir terminé, et la liste est depuis restée incomplète. Nous ne pouvons pourtant pas ne rien faire avant son retour… “, nous confie Ibrahim Saïd, membre du bureau de la Mosc-Anjouan.
Une Commission électorale communale indépendante est pour rappel composée d’un représentant du maire de la commune concernée, d’un responsable financier (de cette même commune) nommé par le commissaire des Finances de l’île, et un représentant de la société civile. L’une de ces trois personnes doit obligatoirement être une femme.
Dr Abdou Salami a donc choisi d’intégrer l’organe central en charge de l’organisation du référendum, tout en rejetant ce dernier. “Il n’y aura pas de référendum aux Comores, le juge constitutionnel n’est pas là et le décret de convocation est illégal”, a-t-il, pour rappel, déclaré le samedi dernier. Cette ambivalence, il l’explique ainsi : “la Ceni et ses démembrements ne sont pas là seulement pour un référendum. En 2019 auront lieu les élections législatives et des conseillers, et donc il n’y a pas de mal à mettre en place dès maintenant les organes la Commission électorale et ses démembrements”.
Sauf que l’article 62 du code électoral dispose clairement que “les membres de la Ceii sont désignés pour chaque échéance électorale, quatre-vingt-dix jours minimum avant le 1er du mois durant lequel le ou les scrutin(s) a ou ont lieu (…)” et que “pour chaque échéance électorale, leurs fonctions prennent fin dix jours au plus tard après la proclamation des résultats définitifs de l’élection concernée par la Cour constitutionnelle”. Tout ne semble donc pas été dit par le gouverneur.