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Résultats provisoires des élections législatives I Des réactions contrastées chez les candidats

Résultats provisoires des élections législatives I Des réactions contrastées chez les candidats

Politique | -

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La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a publié, mardi 14 janvier, les résultats provisoires du premier tour des élections législatives. Ceux-ci suscitent des réactions contrastées chez les candidats. Certains candidats dénoncent «des irrégularités massives» présumées, alors que d’autres savourent leurs victoires.À Moroni Sud, Ahmed Youssouf Abdou, élu dès le premier tour, revendique, pour sa part, une victoire qu’il qualifie de méritée. «Nous n’avons rien laissé au hasard», affirme-t-il avec fierté, insistant sur la mobilisation de son équipe de campagne et le soutien massif de ses partisans. Il balaie les accusations de fraude : «Qu’ils contestent auprès des instances, ils n’ont aucune preuve», souligne-t-il.


Plusieurs candidats contestataires, comme Fahmi Said Ibrahim, candidat indépendant à Itsandra Sud, et Mohamed Daoud, alias Kiki, président du parti Orange, dénoncent une « mascarade électorale ». Fahmi évoque une « fraude massive » ainsi que «l’exclusion » de ses assesseurs des bureaux de vote. Kiki va plus loin et qualifie les élections de «mascarade nationale», affirmant que «les bulletins venaient même de l’extérieur».


Toufé Maecha, candidat dans la 20e circonscription, partage également sa colère face aux résultats annoncés. «Sans surprise, c’est la candidate du pouvoir qui a été déclarée élue dès le premier tour avec 74,15% des suffrages», déclare-t-il. Il dénonce «des fraudes généralisées», affirmant que «le nombre des bulletins était supérieur à celui des votants». Face à ces irrégularités présumées, il annonce son intention de contester les résultats auprès de la Cour suprême : «La résignation ne doit jamais être une option».


D’autres témoignages viennent appuyer les accusations de dysfonctionnements. Abdel-Roibi Ahmed, candidat indépendant à Moroni Sud, exprime sa déception : «Ces résultats ne reflètent pas la volonté du peuple». À Mwali, Madhouni Mikidache, du parti Orange, dénonce « l’expulsion de ses mandataires et la domination numérique du parti au pouvoir dans les bureaux de vote»

Recours

Plusieurs candidats annoncent leur intention de contester les résultats. Madhouni Mikidache déclare : «Je ne reconnaîtrai jamais ces résultats». Fahmi Said Ibrahim, quant à lui, appelle à la transparence pour le second tour. Sur les irrégularités présumées, le président de la Ceni fera savoir que ses équipes avaient pris le temps de contrôler les données transmises au centre de compilation, conformément aux procédures d’usage, précisant qu’un travail de vérification a été procédé avant la séance de proclamation des résultats. (Lire notre édition du mercredi 15 janvier). «Les résultats transmis par des personnes non accréditées par nos soins n’ont pas été pris en compte, c’est évident, et ça je vous le rassure», a-t-il souligné s’agissant des cas des personnes qui seraient remplacées dans certains bureaux de vote le jour même du scrutin.


Le président de la Ceni précisera que «les mêmes procès-verbaux sont adressés en même temps, à la Cour suprême, à la Ceni, au ministère de l’intérieur, aux Ceii, aux Ceci» et qu’une opération de redressement est toujours engagée si nécessaire dans des bureaux de vote suspects. Idrissa Ben Said Ahamada invite les candidats à faire valoir leurs droits si besoin, rappelant que «la contestation des résultats provisoires se fait par les voies légales en saisissant le juge du contentieux électoral dans les 10 jours suivant la proclamation de ces résultats».


À noter que les missions d’observation, notamment celles de l’Easf et de l’Oif, ont souligné «la régularité globale du scrutin ». En dépit de ces contestations, certains candidats appellent à la responsabilité. «Un scrutin transparent est source de paix et de cohésion dans tout le pays», souligne Fahmi Said Ibrahim.

  Nourina Abdoul-Djabar, Abdillahi Housni, Youssef Abdou 

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