Malgré la publication des résultats définitifs par la Cour suprême, le gouverneur de Ndzuani reste droit dans ses bottes. Jusqu’à vendredi dernier, et contrairement à ce qu’exige le communiqué du gouvernement en date du 8 août, le chef de l’exécutif anjouanais n’a pas mis fin aux fonctions de ses commissaires, au profit d’une nouvelle équipe de «collaborateurs», comme l’a indiqué la note d’information de la présidence. Tout comme son commissaire des Administrations publiques (qui a passé un séjour en prison l’avant-dernière semaine) n’a pas donné suite à la lettre du secrétaire général du ministère de la Fonction publique, datée du 4 août, lui demandant de centraliser le fichier électronique des fonctionnaires anjouanais, aux fins d’une unification complète de la Fonction publique nationale.
L’exécutif anjouanais ne s’est donc pas plié aux injonctions de la nouvelle République, et tout porte à croire qu’ils ne le feront pas. Le discours tenu par le gouverneur de Ndzuani le mercredi 8 août au palais de Dar-nadjah, devant ses soutiens politiques, augure en effet un nouveau bras de fer post-référendum entre lui et l’exécutif fédéral, au sujet de l’application de la nouvelle constitution, que le gouverneur ne reconnait pas.
Pour ce dernier, la tenue du référendum ainsi que les résultats qui en sont issus restent un non-événement. «Nous ne sommes pas seuls à savoir qu’il n’y a pas eu un changement de la constitution aux Comores, la communauté internationale aussi. La constitution que nous avions avant-hier, demeure la même en vigueur aujourd’hui et ce sera la même qui nous conduira jusqu’en 2021, puis jusqu’en 2031, et ce sera ensuite aux comoriens de voir s’ils la révisent», a-t-il asséné, avec sérénité.
D’aucuns se demandent donc comment fera le patron de Dar-nadjah pour empêcher son application. En tout cas, Salami a encore réaffirmé être «prêt à sacrifier» sa «vie pour la sauvegarde des intérêts de l’île de Ndzuani», et s’est dit «persuadé que le 26 mai 2021, le colonel va céder la place à un natif de Ndzuani». Une parole qui, selon lui, «a été déjà métamorphosée en un appel à faire couler le sang» par les autorités fédérales.