La ministre de la Santé, Dr Rashid Mohamed Mbaraka Fatma, a salué hier le climat de paix et de sérénité qui a rythmé le référendum malgré «l’acte ignoble et inhumain soutenu par une opposition inconsciente», selon ses termes. «J’espère que la peine contre le coupable sera à la hauteur de cet acte», dit-elle. Pour la ministre, la population comorienne a envoyé « un message fort » en approuvant la nouvelle constitution à 92%. Un satisfecit historique qui témoigne, selon elle, du «soif de changement pour les Comoriens». Elle rappelle que l’idée du référendum émane de la volonté de toutes les couches de la société comorienne qui ont approuvé les recommandations issues des Assises nationales. «Les cadres, la société civile, la jeunesse, les Ong et politiciens ont fortement pris part à ces Assises nationales », a-t-elle souligné.
La ministre de la Santé explique que le gouvernement poursuivra sa politique de mobilisation des infrastructures et de promotion de la croissance en vue de la création d’emplois au profit de la jeunesse. «La population comorienne est largement constituée de jeunes, nous disposons de beaucoup de potentialités en matière de ressources humaines, nous voulons tenir la promesse du président lors de la campagne présidentielle, un jeune un emploi», rappelle Dr Mbaraka Fatma.
Dans sa lancée, la ministre cite les grands chantiers entrepris par le gouvernement, à l’instar de la construction de l’hôpital El-Maarouf, les infrastructures lancées sur l’ensemble du territoire national, le projet des ports et de réhabilitation de l’aéroport ainsi que l’élaboration de la stratégie nationale sur l’économie bleue. «Ce sont ces activités qui vont créer les emplois des jeunes et qui nous mènerons vers l’émergence à l’horizon 2030». Pour Dr Fatma, la jeunesse occupe une place importante dans la nouvelle constitution qui leur accorde la possibilité de prétendre à présider aux destinées du pays à l’âge de 35 ans. «On a compris que les jeunes d’aujourd’hui ont une maturité intellectuelle et politique. De même, la femme occupera une place importante dans les plus hautes sphères de l’Etat», précise-telle, selon ses propos. «Avant, les femmes occupaient ces places, sans que cela soit mentionné nulle part. Aujourd’hui, nous avons la garantie que c’est écrit dans la nouvelle constitution». La ministre salue, en outre, le fait que la nouvelle constitution accorde une large place à la religion de l’islam sunnite de rite chafiite.
Absence prolongée du directeur d’El-Maarouf
Au cours de l’entretien, la ministre a promis de poursuivre les grands projets lancés dans le domaine de la santé, à savoir l’assurance maladie généralisée et la couverture sanitaire universelle et dont les travaux vont «dans le bon sens». Avec l’appui de l’Afd, un expert est arrivé à Moroni pour l’étude de faisabilité. Pour sa part, l’Oms a envoyé un expert pour étudier le système de financement. Et, au stade actuel, le ministère est en train de chercher les sources de financements nécessaires au lancement du projet.
Abordant la question de l’absence prolongée du directeur du Chn El-Maarouf, depuis près de trois mois, la ministre indique que celui-ci est à l’extérieur pour des raisons familiales, mais doit « très bientôt » reprendre son travail. «Le directeur n’a pas abandonné ses fonctions comme on tend à le dire et il y a une personne qui assure son intérim depuis son absence. Le Dr Youssouf Mahmoud qui assure l’intérim suit la feuille de route», dit-elle. Même si on nous dit ici et là que l’absence prolongée du directeur d’El-Maarouf serait liée à « des raisons de santé ».
Concernant le problème récurrent du service de laboratoire de l’hôpital de référence, la ministre de la Santé a indiqué que son département mise sur les techniciens du pays dans le cadre du plan de formation élaboré. «Une fois les nouvelles machines arrivées, nous chercherons des techniciens dans la région pour les installer ; pareil en cas de panne, il faut faire appel à ces techniciens pour la réparation et cela nous revient cher». Au sujet de l’hôpital de Bambao Mtsanga où le personnel a fait désertion, Dr Fatma Rashid soutient qu’à son ouverture, l’hôpital devait fonctionner avec 5 services, puis les autres services allaient ouvrir progressivement, mais certains n’avaient pas compris. Beaucoup de gens croyaient que tous les soins allaient y être procurés immédiatement. Les patients se rendaient pour demander des services non opérationnels.
«Le programme que nous avons arrêté au départ pour améliorer progressivement a été modifié. Tous les services ont été ouverts alors qu’il n’y avait pas le personnel soignant nécessaire. Toutefois, un plan national de ressources humaines a été élaboré, un nettoyage de la fiche signalétique au niveau de la Fop a été également entrepris, les travaux ont pris fin, maintenant une nouvelle phase de titularisation et d’avancement va débuter et c’est après que les recrutements vont commencer pour placer les agents de la santé», conclut la ministre.