Après la première table ronde consacrée à l’évaluation du dernier processus électoral en Union des Comores, qui s’est déroulée au mois de septembre 2016 à Moroni, les principales institutions impliquées dans l’organisation et la gestion des élections aux Comores (Commission électorale nationale indépendante, Cour constitutionnelle, Exécutifs des îles, société civile, Conseil national de la presse et de l’audiovisuel, partis politiques et certains ministères) se sont de nouveau retrouvées cette semaine.
Cette fois le lieu de rencontre a été Mutsamudu (Ndzuani), et les participants avaient pour mission, du lundi 27 février au mercredi 1er mars, la rédaction de l’avant-projet du code électoral.
Le travail a été intense ; la journée pouvait durer jusqu’à 22 heures. Sous l’égide du ministère de l’Intérieur et avec l’appui technique de l’Eces (Centre européen d’appui électoral), l’accent a été cette fois porté sur la forme et non pas le fond des textes, lesquels ont déjà été réaménagés lors du premier atelier, qui s’était proposé de «relever et corriger les anomalies constatées» lors des précédentes élections.
Notons que le gouvernement espère pouvoir soumettre le nouveau texte à l’examen de l’Assemblée nationale à la prochaine session d’avril. Pour le représentant de l’Eces, Irchad Kader, «il faut surtout souligner le fait que c’est la première fois qu’une réforme du cadre juridique relatif aux élections se fait de manière aussi inclusive et démocratique». Pour le représentant du Programme des Nations unies pour le développement, Abdousalam Saadi, «il est important que la population apprenne le contenu de ce document avant son examen par l’Assemblée nationale».
Quant à Abdallah Mahamoud, le commissaire en charge des collectivités locales de l’île de Ndzuani, il a préféré faire le lien entre ce projet de révision du code électoral et le contexte actuel. «L’exécutif de Ndzuani se réjouit du choix de l’île pour abriter les présentes assises. Ce choix se justifie d’autant plus que dans le contexte actuel, la configuration du Conseil de Ndzuani, dont le fonctionnement se trouve paralysé par la déchéance de l’un de ses élus, crée un vide qui requiert une solution urgente», a d’abord dit le commissaire.
Il se montrera ensuite plus inquiet par rapport à la tournure que prennent les événements. «Il y a eu l’émergence d’une Commission électorale nationale indépendante, réclamée à cor et à cri par la population comorienne. L’idée était de maintenir le pouvoir à l’écart de la gestion du processus électoral. Or nous avons l’impression qu’aujourd’hui ce pouvoir cherche à revenir en force dans la gestion du processus électoral, ce qui est une mauvaise idée», a-t-il ensuite déclaré. Allusion peut être au retard que continue de prendre l’organisation de la partielle de Hadda.