logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Said Hamidi Soifaoui I «les projets suivront avec une nouvelle constitution»

Said Hamidi Soifaoui I «les projets suivront avec une nouvelle constitution»

Politique | -   Nourina Abdoul-Djabar

image article une
Vêtu de sa chemise blanche à rayures bleues, arborant son sourire fidèle et son sens de la sincérité, c’est dans sa maison qu’il nous a accueillis ce mercredi 10 janvier au matin. Saïd Hamidi Soifaoui, candidat au poste de gouverneur de l’île de Mwali, répond à nos différentes questions concernant sa candidature aux élections de 2024.

 

Pourquoi souhaitez-vous devenir gouverneur ?


Je veux être gouverneur parce que nous avons longuement réfléchi par rapport au fonctionnement de l’île. Les demandes des Mohéliens qui n’ont jamais trouvé de réponses m’ont poussé à faire ce choix. J’aimerais voir un changement et pour cela, il faut occuper un tel statut pour prendre des décisions. Avec mon équipe, je suis convaincu que nous pouvons répondre à ces demandes, mais pour cela, il faut revoir plusieurs points.

Les gouverneurs actuels semblent quasiment inutiles, sans budget ni marge de manœuvre. Pourquoi cela changerait-il avec vous ?


Je suis bien conscient qu’avec la modification de la constitution, il n’y a plus d’autonomie. Cependant, je vais me battre pour la rétablir. Tout d’abord, le gouvernement de l’union devrait cesser de nommer des coordinateurs qui agissent comme des gouverneurs des îles. Si les Moheliens votent un gouverneur, il faut le laisser faire son travail correctement. Ensuite, des discussions sont nécessaires.

Il n’y a plus d’autonomie, je le concède, mais soyons honnêtes, nos responsables actuels sont faibles, et les dirigeants moheliens ont tour à tour contribué à cette forfaiture ou bien bévue. Certains affirment même ouvertement que leur bilan est celui de l’union, ce qui est complètement absurde, surtout avec une population qui attend des réponses et une évolution. Nos responsables actuels ne se sont pas battus pour obtenir une autonomie.

Quels sont vos projets, et comment comptez-vous les mettre en œuvre ?


J’ai plusieurs projets, notamment dans le tourisme, mais avec la constitution actuelle, nous ne pouvons pas concrétiser de tels projets si c’est à l’État de tout décider. Il faut d’abord un changement de la constitution. Dans le domaine de l’agriculture également, j’ai des partenaires avec qui j’échange et qui sont prêts à investir.

On va créer des coopératives agricoles afin de mutualiser le travail des agriculteurs. Assurer la production et la vente de leurs produits, voire négocier avec des armateurs de la place pour acheminer dans les autres îles le surplus de la production agricole, afin d’assurer des revenus conséquents.

Je veux également faire de Mohéli une île propre. Nous ne pouvons pas vivre dans une insalubrité totale, la santé est également en jeu. Dans le domaine de la pêche avec les maigres ressources, le gouvernorat subventionnera le prix du pétrole des vedettes de pêches.


Des partenaires nous ont promis de construire des maisons frigorifiques. Ce qui va maintenir la stabilité du prix de poisson. Tous ces projets me tiennent vraiment à cœur, en espérant qu’il y aura une bonne entente et une révision de la constitution pour y arriver.

                                                          Portrait
                      Saïd Hamidi Soifaoui, un philanthrope à l’assaut de Bonovo

 

Saïd Hamidi Soifaoui, plus connu sous le nom de Mkombé Soifaoui, est né le 7 novembre 1978 à Fomboni à Mwali. Marié et père d’une enfant, il est connu pour sa générosité et son engagement, considéré dans sa famille comme le «mdjomba daho» (tonton de la famille qui assume plusieurs responsabilités).

Il est également reconnu pour son attachement à la culture et les traditions moheliennes. Soifaoui fait partie de ces grands notables aujourd’hui catégorisés comme généraux après son kombe, le plus haut rang conféré par le mariage traditionnel dans l’île de Djumbe Fatima.

Souriant, avec un grand sens de l’humour, il est le tonton des jeunes, contribuant à plusieurs équipes de football et au financement des études de certains, entre autres. Le jeune Hamidi est également un homme doté d’un curriculum vitae bien construit.

Après l’obtention de son baccalauréat, il s’est rendu en Turquie où il a obtenu son diplôme de langue turque à l’Université d’Ankara TÖMER en 2003, avant de décrocher une licence en finances publiques à l’université de sciences politiques d’Ankara en 2008, puis un master à l’Université de Galatasaray en 2011. Il a ensuite effectué sa première expérience professionnelle en 2006, travaillant au programme d’été pour les étudiants (summer work) en Angleterre.

Par la suite, Said Hamidi Soifaoui a occupé le poste d’interprète à l’Agence turque de coopération (Tika) dans le programme de coopération et de formation pour les pays africains de 2007 à 2008. De 2008 à 2009, il a effectué un stage au département des ressources humaines de l’ambassade d’Afrique du Sud à La haye Hollande. Actuellement, il occupe le poste de responsable des ressources humaines et d’interprète à la Société turque de construction (Kulak. Ins).


À noter qu’il a participé à la 6ème conférence sur l’organisation de la coopération Islamique (Oci) en matière de sécurité alimentaire, développement agricole, accès à l’alimentation et la nutrition dans les pays membres de l’Oci. Aujourd’hui, le fils de Fundi Anrafa, l’une des maîtresses d’école coranique les plus reconnues dans toute l’île et respectée, est candidat indépendant à l’élection de gouverneur de Mwali de ce dimanche 14 janvier.

Nourina Abdoul-Djabar

Commentaires