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Said Larifou : «le Ridja a décidé de quitter la mouvance pour définir sa ligne politique»

Said Larifou : «le Ridja a décidé de quitter la mouvance pour définir sa ligne politique»

Politique | -

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Le leader du Ridja explique le choix entériné par le parti de tourner le dos à la Mouvance présidentielle après des mois d’alliance. Said Larifou dit n’avoir aucune déception, précisant que son parti n’avait pas demandé «un accord quant à la gestion du pouvoir».

 


Nous venons de prendre connaissance d’un communiqué du parti auquel vous êtes à la tête. Après tant d’efforts et une implication de tous les instants, vous venez de prendre congé de la mouvance. Quelle lecture peut-on faire de cette décision pour le moins inattendue ?



On avait une lecture très claire de notre engagement depuis un an. Il était question d’un engagement pour la réforme des institutions. On s’est donc rendu disponible et on s’est impliqué pour faire en sorte que les décisions soient prises en faveur de l’émergence. Le Ridja n’a pas trouvé l’espace dans la mouvance pour le débat ne serait-ce que pour les recommandations des assises qui devaient faire l’objet de débats et de discussions.
C’est notre logique qui nous a conduit à nous allier avec la Crc et des partis politiques et autres organisations de la société civile. Nous visons une réforme institutionnelle d’abord avant des réformes économiques, culturelles, entre autres. On a atteint les résultats escomptés à commencer par les Assises, le référendum, les institutions et les élections par conséquent, le Ridja a décidé de quitter la mouvance pour définir sa ligne politique par rapport aux échéances électorales à venir. Il n’est pas question d’un départ inattendu parce qu’on ne nous a jamais proposer ni demander un accord quant à la gestion du pouvoir. Il n’existait aucun accord pour la conquête du pouvoir.


Vous actez votre départ de la mouvance présidentielle, vous qui étiez pleinement investi, peut-on parler de déceptions ?



Il n’y a aucune déception parce qu’au contraire, nous avons eu une expérience exceptionnelle avec la participation de gens de tous les horizons aux Assises dans l’intérêt du pays. On ne peut pas dire que la réussite est totale mais c’était une belle réussite. Les gens, en nous voyant soutenir des initiatives mises en place, se sont convaincus que nous sommes du régime. Nous n’avons rien contribué à l’arrivée d’Azali Assoumani au pouvoir et le Ridja depuis sa création n’a jamais été associé à la gestion du pouvoir. Le Ridja n’est donc pas comptable du passif et de l’actif de ce régime.



Quant à la question de savoir si je suis dans l’opposition, je dirais que cette notion n’a plus lieu d’être du moins en ce moment. Toutes les cartes sont rabattues car nous allons vers des élections. Tout le monde sera sur le même pied d’égalité. On va se battre contre des hommes qui ont déjà eu à gérer le pays. Je veux incarner une offre nouvelle différente de celle que l’opposition actuelle offre. Je veux donc impliquer la jeunesse, faire émerger une nouvelle classe politique, de nouveaux cadres qui contribueront pour une nouvelle forme de gestion publique.
Il y’a une flambée des inégalités qui frappent en particulier la nouvelle génération en toute impunité. Aujourd’hui, les jeunes se demandent s’il en vaut la peine de faire des études pour ensuite pointer au chômage ou être obligé d’aller quémander pour la fonction publique (…).


Les élections présidentielles et gubernatoriales sont enfin fixées. Ces échéances ont-elles guidé votre décision ?



Oui les élections ont guidé notre décision.  Le Ridja se doit d’avoir des candidats pour les prochaines élections. En 2006, on a fini en 7eme position alors que les sondages nous donnaient 14eme, en 2011, on a fini en deuxième position, et en 2016, on était en 5eme position. Il y a une certaine constance. On a une vision, un combat, une réalisation, un électorat et certains veulent nous écouter, nous voir. On aura des candidats pour les gouverneurs et un candidat pour la présidentielle. C’est le cas depuis 19 ans et on a aucune raison de modérer nos ambitions ou de les nuancer.

Propos recueillis par
Mohamed Youssouf

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