Le collectif des cinq candidats opposés au chef de l’État ont convié la presse, hier lundi en fin de journée, au Mumbai restaurant à Moroni, avec au menu, la rencontre du samedi 4 mai dernier entre leur porte-parole, Aboudou Souefo, et le chef de l’Etat, Azali Assoumani. Dans sa brève restitution des sujets discutés lors de cette rencontre, le doyen des candidats a fait savoir qu’ils ont évoqué la tenue d’un dialogue et la libération «des prisonniers politiques» et de leurs proches, « séquestrés » depuis le 16 janvier.
Si le doyen et porte-parole du collectif des candidats a dit s’être concerté avec ses pairs avant de s’entretenir avec Azali Assoumani, le fait qu’il soit le seul à être convoqué par ce dernier semble n’avoir pas été apprécié par certains.
Méfiance au sein de l’opposition
«Nous n’avons pas proposé ce dialogue. Mais comme Azali a déjà fait ce qu’il voulait et veut aussi nous embarquer, il est passé par le doyen. Sinon, pourquoi ne pas nous convoquer tous ensemble ?», s’est interrogé le médecin qui convoite Beit-Salam, Salim Issa Abdillah, candidat du mouvement «Nalawe».
A son tour, Mouigni Baraka Said Soilihi a fait savoir que la seule manière possible de tenir ce dialogue est de ne pas considérer « la mascarade électorale » du 14 janvier, estimant que « si Azali voulait vraiment organiser ce dialogue, depuis l’entretien du 4 mai, la communauté internationale serait déjà saisie. Alors que jusque-là, on ne voit rien».
Cependant, si Mouigni Baraka Saïd Soilihi pense qu’à J-12 du 26 mai, il est presque impossible d’organiser le dialogue, Aboudou Souefo pense le contraire. « Rien n’est trop tard », a-t-il dit, précisant que le collectif des candidats n’est pas un parti politique, « mais plusieurs candidats, avec chacun une façon différente de voir les choses ».
Dans la foulée, l’opposition condamne l’organisation de l’investiture, précisant que le contexte sanitaire actuel ne permet pas de « gaspiller ainsi de l’argent ».
Le porte-parole du collectif des candidats s’est emporté et déclare que «ce n’est pas normal que pendant que le pays fait face à diverses crises multisectorielles, certains se permettent d’organiser une fête avec plus d’un milliard de nos francs.
La situation à Ndzuani est critique». Tenant compte du comment il s’est emparé du pouvoir, «le gouvernement d’Azali ne devrait pas voir en la date du 26 mai comme étant la célébration de l’investiture mais plutôt la fin de son mandat», a estimé Aboudou Souefo qui conteste toujours les résultats proclamés par la Cour constitutionnelle.