La commissaire générale au Plan (Cgp), Najda Said Abdallah, a pris la parole, mercredi 24 septembre à New York, pour réaffirmer les engagements de son pays en faveur du développement durable et lancer un appel pressant à la solidarité internationale en marge du sommet biennal consacré à la réflexion sur la mise en œuvre des engagements financiers liés aux Objectifs de Développement Durable (ODD). Celui-ci est tenu «dans un contexte mondial instable, marqué par des crises économiques, climatiques et géopolitiques de plus en plus interconnectées», a-t-elle mentionné.
Une feuille de route ambitieuse
Najda Said Abdallah a salué les organisateurs pour avoir placé ces enjeux au cœur des discussions mondiales, et a rappelé l’urgence de rétablir la paix dans les régions en conflit. « L’humanité vit aujourd’hui une époque d’incertitude profonde. Les conflits meurtriers qui persistent rappellent à quel point la paix est un préalable indispensable au développement », a-t-elle déclaré, appelant à «un cessez-le-feu immédiat et un retour à la diplomatie », a-t-elle déclaré. La commissaire a également mis en garde contre «la résurgence du protectionnisme», illustrée, selon elle, par « la multiplication des barrières tarifaires et douanières », d’après ses propres mots. Une tendance qui, selon elle, « menace directement l’ordre économique mondial et pénalise avant tout les pays en développement, déjà fragilisés par la réduction de l’aide au développement».
Revenant sur les efforts nationaux, Mme Abdallah a présenté le Plan Comores Émergent (Pce), lancé en 2020 avec l’appui des institutions de Brettons Woods et des partenaires internationaux, se félicitant que les stratégies mises en œuvres par les Comores soient en parfaite cohérence avec les agendas mondiaux de développement. Ce plan vise, selon elle, à « inscrire l’économie comorienne sur une trajectoire de croissance de 4,8 % par an d’ici 2026 ». Elle ajoute : «Cette ambition est réaliste, mais elle demeure menacée par la contraction des financements extérieurs et la fragilité de nos équilibres macroéconomiques ». Face à ces défis, l’Union des Comores, par la voix de la Commissaire, appelle à « un sursaut collectif, articulé autour de quatre axes majeurs : le renforcement de la mobilisation des ressources internes pour réduire la dépendance à l’aide extérieure – l’allègement, voire l’annulation, de la dette des pays les plus vulnérables pour dégager des marges budgétaires –le soutien au financement innovant, notamment à travers la finance climatique, les crédits carbone et les énergies propres –la diversification économique, ( en misant sur les filières traditionnelles, l’écotourisme et les secteurs créateurs d’emplois durables pour les jeunes) ».
La commissaire a conclu en affirmant que « le financement durable ne peut plus être vu comme une promesse, mais doit être reconnu comme une exigence de justice, d’équité et de solidarité ». Et de poursuivre : « l’Union des Comores entend, avec l’appui de ses partenaires, mettre en œuvre sa stratégie nationale de développement pour contribuer à une économie mondiale plus équilibrée et résiliente ».Ce premier Sommet biennal, instauré dans le cadre du «Pacte pour l’avenir adopté l’an dernier», se veut «une plateforme de convergence des efforts multilatéraux et du système financier international autour d’objectifs communs de développement durable». Il vise à faire le point «sur les engagements en matière de financement des ODD, à encourager un dialogue inclusif entre les dirigeants des institutions multilatérales et les chefs d’État et de gouvernement, et à identifier des pistes pour renforcer la coopération entre ces institutions en vue de la mise en œuvre du Programme 2030 ».