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Sommet coopération sino-africaine 2018: «Ensemble pour un partenariat gagnant-gagnant»

Sommet coopération sino-africaine 2018: «Ensemble pour un partenariat gagnant-gagnant»

Politique | -   Mohamed Youssouf

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A travers une coopération basée sur le concept d’ «un destin commun et un futur partagé», le volume des échanges entre la Chine et le continent africain a atteint les 170 milliards de dollars rien que pour l’année 2017, faisant de la République populaire de Chine, le premier partenaire économique du continent noir. C’est ainsi que pour les chefs d’Etat et de gouvernement africains ainsi que le président chinois, le sommet de coopération sino-africaine qui s’ouvre à Beijing aujourd’hui doit permettre de renforcer les relations économiques et commerciales, entre autres. «La Chine et l’Afrique : construire une communauté de destin encore plus solide par la coopération gagnant-gagnant» est le thème choisi pour 2018.

 

La Chine est considérée comme étant le premier partenaire économique de l’Afrique devant les États-Unis. C’est dans ce contexte que le sommet sur la coopération sino-africaine 2018 qui débute aujourd’hui au Grand palais de la capitale chinoise, Beijing, avec la participation des chefs d’Etat africains, dont le président de la République, Azali Assoumani, et différents chefs de gouvernement, est devenu incontournable tous les trois ans depuis l’an 2000. Présidé par le président chinois, Xi Jinping, le sommet de Beijing cherche à renforcer la coopération entre les deux parties pour un développement certain comme en témoigne les différents slogans affichés un peu partout dans la capitale chinoise.

On peut lire, entre autres, «Ensemble pour le développement et la prospérité» ou encore «une rencontre d’amitié, un sommet de coopération» pour ne pas dire «la main dans la main pour une coopération gagnant-gagnant». Le thème choisi pour cette rencontre des autorités africaines et chinoises est «La Chine et l’Afrique : construire une communauté de destin encore plus solide par la coopération gagnant-gagnant». Une façon de démontrer, si besoin est, une volonté de renforcer les échanges économiques et commerciaux en particulier  pour, dit-on, lancer «de nouvelles stratégies et mesures en vue de renforcer la coopération…aux fins de créer des opportunités et des perspectives pour le développement du partenariat de coopération stratégique global sino-africain». En effet, le 21 juillet dernier à Dakar, le président chinois, Xi Jinping, a déclaré que «la Chine et l’Afrique ne peuvent qu’entretenir des relations d’amitié, de fraternité et d’un bon partenariat. La coopération sino-africaine demeure un parfait exemple de partenariat Sud-Sud».

Des objectifs élevés

Les Etats participants entendent atteindre cinq objectifs majeurs. On peut noter «la construction commune de la Ceinture et la route» en plus de l’agenda 2030 de l’Onu pour le développement durable et l’agenda africain 2063 ; le renforcement et la consolidation de l’unité et la coopération entre les deux parties ; la promotion de la coopération économique et sociale ; un développement équilibré et coordonné des relations sino-africaines, entre autres points essentiels qui seront discutés. Dans une interview à la chaine publique chinoise, Cgtn, le 24 août dernier, le président togolais revenait sur l’importance et le poids du partenariat entre la Chine et le continent africain.

«Les échanges commerciaux progressent et la confiance réciproque ainsi que la fidélité sont au rendez-vous», disait-il avant d’insister sur le caractère gagnant-gagnant de cette coopération. En parlant d’échanges économiques et commerciaux, le dirigeant africain prendra en exemple, le nouvel aéroport togolais construit récemment par la Chine. «C’est un aéroport moderne, avec des garanties en termes de sécurité et de sûreté», a-t-il rappelé. L’on apprend ainsi que la Chine, jusqu’en 2018, a formé plus de 200.000 professionnels et techniciens en Afrique alors que plus de 40.000 fonctionnaires et techniciens sont sur le territoire chinois.
L’on peut également citer les 123 projets agricoles mis en œuvre par la partie chinoise sur le continent africain entre 2015 et 2018. Dans cet élan, le ministère du Commerce chinois évoque plus de 200 projets d’infrastructures exécutés en Afrique, notamment dans le domaine des transports, des télécommunications ou encore de l’électricité.
En ce qui concerne les Comores, l’on peut citer le complexe omnisports de Maluzini, le Palais du peuple, le centre hospitalier de Bambao-Mtsanga  ou encore l’Office de radio et de télévision des Comores (Ortc) ainsi que des projets exécutés dans le domaine des transports routiers et dans le domaine de la santé.

Une omniprésence de la Chine en Afrique

Mais pour la Chine, l’une de leurs grandes réalisations aux Comores n’est autre que la venue du câble Avassa. Ainsi on peut notamment lire qu’en «2016, une société de télécommunications chinoise a livré avec succès le système de câbles sous-marins Avassa, offrant un accès plus rapide au réseau à environ un million de résidants dans les îles Comores». Selon toujours le ministère chinois du Commerce, le volume des échanges entre son pays et le continent africain a atteint 170 milliards de dollars en 2017. A ce chiffre, il faut également retenir que les pays africains exportent majoritairement des minéraux, des métaux de base et produits métalliques, des produits agricoles et textiles vers la Chine. On parle en effet de plus de 75 milliards d’exportations africaines vers la Chine annuellement.


C’est dans ce contexte que les arrangements commerciaux auront une place importante lors de ce sommet de coopération à l’image du système «tarif douanier zéro» qui permet à de nombreux produits africains d’entrer dans le marché chinois à zéro tarif douanier. Si l’on se fie aux statistiques, l’Afrique du Sud demeure le plus grand partenaire de la Chine au niveau africain. «L’Afrique du Sud, quant à elle, demeure le plus grand partenaire commercial de la Chine en Afrique, le plus grand pays fournisseur de la Chine en Afrique et aussi le premier marché d’exportations chinoises vers l’Afrique», peut-on lire sur un document officiel du ministère du commerce chinois. L’on parle de plus de 94 milliards d’exportations chinoises vers le continent noir et des importations qui atteignent les 75,3 milliards rien qu’en 2017 pour montrer la pertinence de la coopération sino-africaine.


Pour les autorités chinoises, s’il fallait donner un chiffre pour magnifier l’intérêt de la Chine à l’égard de l’Afrique, ce serait les plus de 11 millions de visiteurs chinois en 2016. Il y a également plus de 100 milliards d’investissements chinois dans 50 pays du continent jusqu’en fin 2017. Pour montrer le succès et le caractère gagnant-gagnant de sa coopération avec l’Afrique, la Chine prend l’exemple de sa société Huawei qui couvrirait 54 pays africains, près de 60% des réseaux sans fil, plus de 65% des réseaux haut-débit mobiles 4G, 50.000 km de fibre optique et 7.000 employés en Afrique dont 65% de locaux. Ce sommet aux enjeux et aux défis touristiques, culturels, éducatifs, commerciaux, environnementaux et diplomatiques verra les dirigeants africains ainsi que leurs homologues chinois se pencher pendant deux jours (lundi et mardi) sur l’idéal et l’objectif d’ «un futur partagé».

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