Les travaux du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine ont commencé, hier dimanche 28 janvier, à Addis-Abeba, par un petit-déjeuner de travail au cours duquel on a longuement discuté de la nécessité de “promouvoir la parité” en Afrique.
Dans son discours, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a, en effet, déploré la “faible représentation” des femmes dans l’appareil administratif même de l’Ua et s’est engagé à “inverser cette tendance” durant son mandat. “Le genre sera l’un des axes prioritaires de ma mission”, a-t-il déclaré, suscitant les applaudissements de la salle.
Mais, celui qui aura été le plus convaincant sur le sujet ne saurait être que le secrétaire général des Nations unies, Antonio Gutteres, qui, à sa nomination, a secoué le cocotier onusien en nommant plusieurs femmes à des postes de responsabilité, dont la Nigériane Amina Mohamed, qui occupe depuis janvier 2017 le poste de vice-secrétaire générale des Nations unies et la Brésilienne Maria Luiza Ribeiro Viotti, devenue la cheffe de son Cabinet.
“Il est urgent de réaliser la parité des sexes à l’Onu et c’est l’une des priorités que je me suis fixées. C’est un devoir moral ainsi qu’une nécessité opérationnelle. Par une véritable inclusion des femmes dans les procédures décisionnaires, nous pourrons obtenir des gains d’efficacité et de productivité, profiter de nouveaux points de vue et découvrir de nouvelles solutions, disposer de meilleures ressources et déployer des efforts plus efficaces pour les trois piliers de notre action”, a-t-il dit.
Impliquer les femmes dans les sphères du pouvoir
Le président tchadien a abondé dans le même sens et a appelé à “une transformation des valeurs culturelles de l’Afrique” pour une plus grande implication de la femme dans les sphères du pouvoir et dans le processus de prise de décisions. Il a, en outre, fait part des mesures qu’il a prises dans ce sens au niveau local, notamment l’interdiction du mariage avant l’âge de 18 ans et la présence de plusieurs femmes dans les rangs de son gouvernement.
La scolarisation de la petite fille doit d’abord être un priorité continentale. Nous devons aussi orienter de plus en plus les femmes vers des formations plus pointues comme les finances, les télécommunications, etc., a-t-il ajouté.
Profitant de la présence du patron de l’Onu à Addis-Abeba, Idriss Deby lui a rendu un vibrant hommage “pour avoir été parmi les premiers à réagir aux propos injurieux” du président américain, Donald Trump. Ce dernier a, en effet, qualifié l’Afrique de “pays de merde” lors d’une réunion au Bureau ovale.
Pour sa part, le premier ministre marocain, Saad-Eddine el Othmani, a soutenu l’idée de promouvoir la parité en Afrique et de donner plus de responsabilités aux femmes. Il a, ainsi, proposé que l’Ua affiche des objectifs clairs et établisse un calendrier précis de mise en œuvre de ses recommandations.
“Nous devons également redéfinir les critères de sélection des candidatures africaines aux postes internationaux pour privilégier plus les femmes que les hommes”, a-t-il enfin suggéré.
Imrane