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Sommet du G7 à Hiroshima I L’Afrique appelle au retour des grands équilibres mondiaux

Sommet du G7 à Hiroshima I L’Afrique appelle au retour des grands équilibres mondiaux

Politique | -   A.S. Kemba

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Conflit en Ukraine, inflation, hausse des prix des matières premières, décroissance, catastrophes climatiques, le président de l’Union africaine a plaidé pour de nouvelles politiques ambitieuses de relance de l’économie mondiale et de résorption des conflits qui plongent les populations africaines dans l’incertitude. Parlant, par exemple du climat, Azali Assoumani, au cours d’un panel de discussions intitulé «Efforts communs pour une planète résiliente et durable», a rappelé que «le continent africain perd, en effet, chaque année 7 à 15 milliards de dollars du fait du changement climatique». Il a ainsi demandé aux grandes puissances d’honorer leurs promesses de 100 milliards de dollars par an promis à l’Afrique.

 

Le président en exercice de l’Union africaine a appelé solennellement, samedi 20 mai, les dirigeants des grandes puissances de la planète à favoriser le retour des grands équilibres mondiaux dans le but de libérer les potentielles nécessaires à un retour de la croissance mondiale. Les Nations-Unies prévoient, dans un rapport publié le 17 mai dernier, «un prolongement de la faible croissance» de la planète avec des prévisions de 2,3% en 2023 et 2,5% en 2024. La Banque mondiale, dans «ses perspectives économiques 2023» anticipe déjà une baisse de la croissance économique.

La résilience économique de l’Afrique

L’Afrique devra encore subir les effets de la pandémie et de la guerre en Ukraine si les géants de l’économie mondiale n’accélèrent pas les mesures pour un retour de la croissance mondiale. «Le monde entier est confronté à de nombreux défis divers et je voudrais soumettre quelques points à votre réflexion pour ce qui est de l’Afrique (…). Le continent a montré la preuve de sa résilience économique en se remettant des effets de la pandémie de Covid-19 », a souligné Azali Assoumani à Hiroshima, dans un panel de discussions intitulé «Travailler ensemble pour résoudre les crises multiples, y compris l’Alimentation, la Santé, le Développement et le Genre».


Le président, se fondant sur des données de la Banque africaine de développement (Bad), reconnait que «le taux de croissance du Pib du continent sera de 4 %, taux supérieur à la moyenne mondiale de 2,9 % » et que «six des dix pays à la croissance la plus rapide au monde seront africains». Mais le rythme aurait pu être encore bien meilleur si d’autres phénomènes exogènes ne s’étaient pas greffés aux autres défis du continent. «La crise énergétique, exacerbée par la guerre russo-ukrainienne provoque une forte hausse des prix du carburant et des denrées alimentaires dans le monde, avec d’énormes répercussions sur les pays africains», a-t-il mentionné.

La relance de l’économie mondiale et la résorption des conflits

Conflit en Ukraine, inflation, hausse des prix des matières premières, décroissance, catastrophes climatiques, le président de l’Union africaine a plaidé pour de nouvelles politiques ambitieuses de relance de l’économie mondiale et de résorption des conflits qui plongent les populations africaines dans l’incertitude. Parlant, par exemple du climat, Azali Assoumani, au cours d’un autre panel de discussions intitulé «Efforts communs pour une planète résiliente et durable», a rappellé que «le continent africain perd, en effet, chaque année 7 à 15 milliards de dollars du fait du changement climatique». Il a ainsi demandé aux grandes puissances d’honorer leurs promesses de 100 milliards de dollars par an promis à l’Afrique.


«Il est alors important pour la communauté internationale de mettre en œuvre son engagement d’allouer 100 milliards de dollars par an, en appui aux efforts d’adaptation des pays en développement», a-t-il souligné. Azali Assoumani a, une nouvelle fois, souligné les répercussions des changements climatiques sur les populations africaines, rappelant le programme élaboré par la Banque africaine de développement (Bad), d’un montant de 25 milliards de dollars, et visant à soutenir les plans nationaux de lutte contre les phénomènes climatiques.


La moitié des fonds a été mobilisée. Mais le complément est nécessaire pour la mise en œuvre effective des stratégies censées, d’une part, contenir les effets négatifs des changements climatiques, comme la construction de «La Grande Muraille verte» ou la concrétisation des engagements de l’Accord de Paris. Les fonds devraient, inciter, d’autre part, les plans de mobilisation de nouvelles capacités pour accompagner le continent vers un mix énergétique. «L’Afrique peut exploiter ses abondantes ressources énergétiques pour transformer ses économies et devenir un leader mondial de la croissance verte inclusive», a estimé Azali Assoumani qui a ainsi insisté sur l’urgence de mettre en œuvre rapidement ce programme africain d’adaptation aux changements climatiques.


La sécurité alimentaire et la sécurité sanitaire en Afrique

«L’Afrique a besoin d’un soutien mondial pour lutter efficacement contre le changement climatique. C’est donc dans ce sens que je voudrais demander au G7 de soutenir fermement le programme d’accélération de l’adaptation en Afrique», a-t-il souligné, revenant sur d’autres défis : la sécurité alimentaire et la sécurité sanitaire. Le chef de l’Etat a fait part des ambitions du continent en matière de politique agricole, rappelant «Le Sommet «Nourrir l’Afrique», organisé à Dakar en janvier 2023» et qui a abouti à la rédaction «des pactes nationaux pour l’alimentation et l’agriculture pour 41 pays», et « visant à aider l’Afrique à atteindre la sécurité alimentaire et l’autosuffisance dans les cinq années à venir».


Au total, «72 milliards de dollars» ont été mobilisés par la Bad «auprès de partenaires de développement du monde entier en vue de la mise en œuvre des résultats du Sommet», selon Azali Assoumani qui a demandé solennellement «au G7 de soutenir fermement cet effort en Afrique». Côté sanitaire, le président de l’Union africaine a rappelé les engagements du continent en matière de développement des « technologies pharmaceutiques» avec comme finalité «renforcer la sécurité sanitaire de l’Afrique».

Le conflit russo-ukrainien

Pour Azali Assoumani, «l’Afrique doit se préparer à faire face aux futures pandémies et renforcer ses capacités de production pharmaceutique, afin de produire les médicaments et les vaccins qui assureront sa sécurité sanitaire», sollicitant également l’accompagnement des pays du G7. «L’Union Africaine a demandé que 100 milliards de dollars supplémentaires de Droits de Tirage Spéciaux soient réorientés vers l’Afrique afin d’aider le continent à relever ses défis budgétaires urgents, et qu’une partie de cette somme soit acheminée par le canal de la Banque africaine de Développement», a-t-il plaidé notamment auprès du président des Etats-unis, Joe Biden. Les deux chefs d’Etat ont aussi parlé du Soudan, de sécurité et d’investissement avec la reprise de la société nationale de pêche (Snp) par une société américaine Huffine Global Solutions pour un montant de 34 millions de dollars.


Le sommet du G7 avait réuni, les 19, 20 et 21 mai à Hiroshima, en plus des 7 pays les plus puissants de la planète (Etats-unis, Allemagne, France, Japon, Royaume Uni, Canada, Italie), l’Union européenne, représentée par Ursula von der Leyen, l’Union africaine par Azali Assoumani ainsi que le premier ministre indien, Narendra Modi (Inde), et le président brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva. La guerre en Ukraine était au centre des échanges. La présence de Volodymyr Zelensky a poussé les pays du G7 à maintenir leurs curseurs sur le conflit russo-ukrainien.avec la livraison annoncée de nouvelles armes à l'Ukraine dont des avions F16.

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