logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Sommet du Groupe 77+Chine I Un appel à une refonte du système économique mondial

Sommet du Groupe 77+Chine I Un appel à une refonte du système économique mondial

Politique | -   A.S. Kemba

image article une
Les dirigeants de ces pays majoritairement issus de l’hémisphère sud estiment que les fruits de la croissance mondiale ne profitent pas aux populations et défendent un projet de «nouvel ordre économique mondial» qu’ ils veulent concrétiser rapidement. Le chef de l’Etat et président en exercice de l’Union africaine, Azali Assoumani, s’est longuement exprimé sur le thème du sommet : «Défis actuels du développement:  le rôle de la science, de la technologie et de l’innovation».

 

Réunis vendredi et samedi derniers à La Havane (Cuba) en sommet extraordinaire, les chefs d’Etats et de gouvernement, membres du Groupe 77+Chine sortent de leurs gonds et dénoncent vertement le système économique mondial hérité des accords de Brettons Woods de 1944. Ils ont lancé un appel à la mobilisation de tous pour bien peser sur les grandes orientations du système mondial actuel, quitte à remettre en cause ses fondements et le remplacer par un autre.


«Nous constatons avec une vive inquiétude que les graves problèmes que l’ordre économique international cause, parce qu’injuste, aux pays en développement ont atteint leur acmé », écrivent-t-ils dans un communiqué, sollicitant, l’urgence de « réformer à fond l’architecture financière internationale » pour qu’elle soit « plus inclusive et plus coordonnée ».  Le président cubain Miguel Diaz-Canel est allé plus loin, soulignant la nécessité de «changer les règles du jeu» de l’économie mondiale. Les participants à ce sommet ont assisté à un procès à charge contre la Banque mondiale, le Fmi et certaines organisations multilatérales. Les dirigeants de ces pays majoritairement issus de l’hémisphère sud estiment que les fruits de la croissance mondiale ne profitent pas aux populations et défendent un projet de «nouvel ordre économique mondial» qu’ils veulent concrétiser rapidement.


Le président du Brésil a été le plus virulent. Syndicaliste, issu du monde du travail, Luiz Inacio Lula da Silva a profité pour critiquer le système financier international. «La gouvernance mondiale reste asymétrique. Les Nations-Unies, le système de Brettons Woods et l’OMC perdent de leur crédibilité. Nous ne pouvons pas nous diviser», a-t-il lancé, exhortant ses pairs à «rester unis face aux pays riches». Il a ajouté que les pays membres du G77+Chine doivent tout faire pour rattraper leur retard technologique et pourquoi pas être les acteurs de «la quatrième révolution industrielle».Le chef de l’Etat et président en exercice de l’Union africaine, Azali Assoumani, s’est longuement exprimé sur le thème du sommet : «Défis actuels dudéveloppement: le rôle de la science, 
de la technologie et de l’innovation».

L’adhésion de l’Union africaine au G20

Il a reconnu, lui aussi, «un développement déséquilibré», par rapport aux pays du nord, faisant référence à la science et aux nouvelles technologies. «Nous exhortons, alors, ce Sommet de définir les grandes lignes d’un mécanisme concret, permettant l’accès à la  révolution numérique à ceux qui n’en n’ont pas les moyens», a-t-il souligné.Le président de la République a tout de même souligné le rôle joué par de nombreuses organisations et institutions internationales dans l’intégration économique mondiale, citant  la Conférence des Nations-Unies sur le commerce et le développement (Cnuced), l’Organisation mondiale du commerce (Omc) et l’organisation mondiale des douanes (Omd), qu’ils considère comme « de véritables leviers de développement».

 

Le patron de l’Union africaine a défendu devant ses homologues du G77+Chine la vision d’un monde intégré, juste et mieux représenté dans les grands forums mondiaux. Allant dans le même sens, le patron de l’Onu, Antonio Guterres appelle les pays membres du groupe à «lutter pour un monde qui fonctionne pour tous». Reconnaissant que l’adhésion de l’Union africaine au G20 constitue un pas dans l’implication du G77+Chine dans les grandes décisions, Azali Assoumani a appelé au dialogue entre les Etats et les organisations pour une meilleure gestion des politiques internationales dans tous les domaines. «Cette assise de La Havane, devrait encore une fois, rappeler la nécessité d’une solidarité internationale effective», a-t-il souligné.Le G77+Chine, créé en 1964, représente plus de 70% de la population mondiale mais pèse faiblement sur les grandes décisions internationales. Les critiques émises contre la Banque mondiale, le Fmi et des grandes organisations ne datent pas d’aujourd’hui. Le président des Etats-Unis, Joe Biden, a reconnu la nécessité de reformer ces deux institutions pour plus d’efficacité dans la gouvernance financière et économique mondiale.

Commentaires