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Sommet extraordinaire de l’UA à Kigali : L’Accord sur la zone de libre-échange adopté

Sommet extraordinaire de l’UA à Kigali : L’Accord sur la zone de libre-échange adopté

Politique | -   Abouhariat Said Abdallah

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Sur les 55 Etats membres de l’Ua , 44 pays ont signé l’Accord établissant la zone de libre-échange continentale (Zlec), alors que la Déclaration de Kigali relative à son lancement a recueilli 43 signatures. Le Protocole au traité établissant la communauté économique africaine relative à la libre circulation des personnes, le droit de résidence et le droit d’établissement a été signé par 27 pays.

 

Une trentaine de chefs d’Etat et de gouvernement ont participé hier, mercredi au Convention center de Kigali, à l’ouverture officielle des travaux du 10ème sommet extraordinaire de l’Union africaine consacré essentiellement au lancement officiel de la Zone de libre échange continentale (Zlec). Le président en exercice de l’organisation panafricaine, le rwandais Paul Kagame, a tenu à souhaiter la bienvenue aux 55 délégations représentants les Etats membres de l’Ua, leur adresser ses remerciements pour avoir fait cet honneur au Rwanda, avant de présenter l’agenda du sommet.

Le président du pays aux Milles collines a, à cette occasion, félicité Mahamadou Issoufou pour avoir magistralement conduit le processus d’établissement de la Zlec. “La Zlec est l’aboutissement d’une vision énoncée il y a 40 ans et adoptée par les présidents en 1980. Nous continuons d’être guidés par la feuille de route de mise en œuvre tel que définit par ces documents”, déclarait-il avant de mettre l’accent sur le rôle prépondérant des communautés économiques continentales pour son intégration.

Le président rwandais dira, en substance, que ce qui est en jeu c’est la dignité et le bien être des pays, les travailleurs africains, particulièrement les femmes et les jeunes. “La promesse d’une libre circulation et échange c’est la prospérité pour les africains. Les avantages en créant un marché commun profiteront à nos partenaires commerciaux à travers le monde”, a soutenu le président Kagame.

Moussa Faki Mahamat,  le président de la commission de l’Ua (Cua), a déclaré qu’il s’agit d’un jour historique. “Après Addis-Abeba en mai 1963, Abuja en juin 1991 et Durban en juillet 2002, Kigali en ce mois de mars, marque une nouvelle étape dans notre marche vers plus d’intégration, plus d’unité”.

Nouveau jalon

Il a exprimé son appréciation à tous les chefs d’Etat et de gouvernement qui ont “répondu à l’appel du devoir à cette phase de notre histoire pour l’aboutissement de l’intégration du continent”. “Nous sommes ici pour poser un nouveau jalon, franchir un pas de plus, mû par la conviction que l’intégration n’est pas une option mais un impératif”, a-t-il expliqué avant d’ajouter que le géant, qu’est l’Afrique, ne peut se réveiller si le continent reste divisé. Il estime que le monde change à grande vitesse, la compétition internationale ne laisse pas de place aux faibles.

 

 

L’Afrique après des décennies d’indépendance marquées par un sous développement persistant et une place encore marginale dans le système internationale, les termes du débat se posent. Nos peuples, nos hommes femmes d’affaires et nos jeunes, surtout n’en peuvent plus d’attendre de voir lever les barrières qui morcèlent le continent, entravent son développement économique, et perpétuent la misère alors que l’Afrique regorge de richesses. Ce sommet va donc marquer une rupture, il doit conforter la confiance de nos peuples en leur Union et en sa capacité, à répondre à leurs aspirations, dixit Mahamat.  


Passeport africain
 
Il a insisté qu’au delà des débats sur ce que certains pays pourraient gagner ou perdre à court terme, la vérité statiquement établi, est que chacun des Etats membres et le continent dans son ensemble, tireront un bénéfice immense de la mise en place de la Zleca. “Notre ambition doit être d’assurer son entrée en vigueur avant la fin de cette année”.

 

 

Prenant la parole, Mahamadou Issoufou, président de la République du Niger et leader de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlec), a dit être honoré d’avoir été nommé champion de la Zlec et l’avoir accompli jusqu’à ce jour. “L’Afrique est aujourd’hui à un tournant décisif de son histoire. Nous vivons un moment historique et le Nom de Kigali sera associé, nous entamons la réalisation de ce vieux rêve initié par les pères fondateurs”. Selon lui, ce programme consiste à une suppression totale à terme de toutes les barrières tarifaires des 55 Etats du continent et créer ainsi un marché unique au monde.

 

 

L’Afrique regorge de ressources naturelles de toute nature et des potentiels agricoles énormes, l’élimination des barrières va créer des opportunités d’investissement à l’endroit des opérateurs économiques africains et pour les partenaires étrangers qui souhaitent s’associer avec eux, dit-il, la Zlec va favoriser la création des économies d’échelle, nous sommes un marché de 1,2 milliards de personnes avec une classe moyenne grandissante. La classe moyenne africaine sera de 600 millions de personnes d’ici 2030. Tourner la page de l’afro-pessimisme.


A souligner que ce sommet sera sanctionné par la signature d’un accord établissant la Zone de libre échange continentale (Zlec) et d’un protocole instituant la Communauté économique africaine, relatif à la libre circulation des personnes, au passeport africain, au droit de résidence et au droit d’établissement.
Le président de la Cua a encouragé la signature de cet instrument car “Nous devons faire en sorte que les africains cessent d’être traités comme des étrangers sur leur propre continent”.

 

 

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