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Sommet Ue-Union africaine à Bruxelles I Le chef de l’Etat plaide pour des investissements accélérés en Afrique

Sommet Ue-Union africaine à Bruxelles I Le chef de l’Etat plaide pour des investissements accélérés en Afrique

Politique | -   A.S. Kemba

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Les deux continents, liés par l’Accord de Cotonou, ont promis de poursuivre les discussions pour raffermir la coopération dans tous les domaines à travers la concrétisation de l’ensemble des engagements pris à l’issue du dernier sommet commun tenu à Bruxelles en février 2022. Le chef de l’Etat, Azali Assoumani, futur président en exercice de l’Union africaine, a promis d’accorder un intérêt particulier au partenariat Ue-Union africaine durant sa mandature. Outre les investissements sur le continent, le président s’est réjoui «de l’évolution positive des discussions sur les accords de pêche» et s’est aussi félicité de «la levée prochaine du carton rouge» qui pèse sur les Comores.

 

Le président de la République, arrivé hier à Moroni, a plaidé, lundi 13 février à Bruxelles, en faveur de l’accélération des investissements en Afrique en marge des échanges avec les dirigeants du Vieux continent dont le président du Conseil européen, Charles Michel. «La coopération bilatérale, le développement socio-économique, la démocratie et la présidence de l’Union africaine» avaient constitué l’ossature des discussions avec les responsables européens, d’après le service de communication de Beit-Salam.

Raffermir Les liens de coopération entre l’Afrique et l’Europe

Azali Assoumani a rappelé les engagements pris lors du sixième sommet Union européenne-Union africaine visant à accompagner l’Afrique, non seulement à accélérer ses plans de transformation mais à faire face aux chocs épisodiques causés par les multiples crises de ces dernières années notamment la Covid-19 et le conflit en Ukraine.
Diverses annonces avaient été faites, sous la présidence sénégalaise, notamment une promesse d’investissement de 150 milliards d’euros dans plusieurs secteurs dont l’énergie, les transports, les infrastructures numériques, la santé et l’éducation. Sans parler aussi du programme «Global Gateway» de l’Ue, doté d’une enveloppe de 300 milliards d’euros et qui consiste à financer d’importantes infrastructures notamment dans le secteur de l’électricité en Afrique grâce à un plan d’action conjoint avec la Banque africaine de développement (Bad).


«L’Union des Comores souhaiterait que l’Union européenne puisse accélérer son appui dans le cadre du programme Pacte vert et bleu, permettant le financement des programmes de protection côtière», a-t-on souligné.Le chef de l’Etat, futur président en exercice de l’Union africaine, a promis d’accorder un intérêt particulier au partenariat Ue-Union africaine durant sa mandature. «C’est cet esprit d’une coopération étroite avec l’Union européenne, que j’ai toujours entretenu au niveau bilatéral et qui a va animer ma présidence l’Union africaine», a indiqué Azali Assoumani, insistant sur «l’urgence de transformer les produits africains sur le continent afin de créer un vaste marché pour l’Afrique».

La transformation et l’exportation des produits comoriens

Sur ce point, l’Union européenne et l’Union africaine, liées par l’Accord de Cotonou, signé en l’an 2000 et impliquant 79 pays membres de l’Organisation des États d’Afrique des caraïbes et du pacifique (Oeacp) se sont convenues de poursuivre le dialogue sur les Ape (Accords de partenariats économiques) afin de permettre à l’ensemble des pays du continent à se conformer aux règles commerciales et aux autres directives du marché européen. L’Accord de Cotonou révisé devrait être formalisé en juin prochain.


A Bruxelles, le président de la République s’est entretenu avec le secrétaire général de l’Organisation des États d’Afrique des caraïbes et du pacifique (Oeacp), Rebelo Pinto Chicoti. Azali Assoumani a exprimé son souhait de voir les produits comoriens (la vanille, l’ylang ylang, le girofle) bénéficier d’un environnement favorable à leur transformation dans les îles. Les Comores ayant déjà ratifié, depuis 2019, l’Accord de partenariat économique (Ape) avec l’Ue, suite à des reformes conjointes menées avec l’appui technique du Comesa et le soutien financier de l’Union européenne. Mais les discussions techniques et les négociations commerciales se poursuivent encore dans d’autres volets essentiels notamment le processus de certification des produits à l’export.Le chef de l’Etat, lors de sa rencontre avec le secrétaire général a émis le vœu de voir les principaux produits comoriens être transformés localement pour maintenir leur valeur, augmenter la richesse nationale, générer des emplois et favoriser le transfert des technologies.


Les Comores bénéficient déjà du Programme Apile (Appui à la production, à l’industrialisation et au libre-échange) soutenu par l’Union européenne à hauteur de 3 milliards de franc comorien et consistant à promouvoir la compétitivité des produits d’exportation par le soutien du secteur privé local.«Le président Azali a démontré que les produits de rente des Comores, la vanille et l’Ylang peinent à s’exporter en cette période de crise et la réponse à l’impasse serait de transformer localement ces produits», souligne le site de Beit-Salam qui précise que le plaidoyer formulé par le président vise à pousser l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (Oeacp) à accélérer les démarches en vue de la signature rapide de l’Accord post-Cotonou disponible depuis avril 2021.

La condamnation de l’invasion russe en Ukraine

Côté bilatéral, le président Azali Assoumani a proposé «la mise en place d’un nouvel instrument de coopération entre l’Ue et l’Union des Comores (Indci), pour la période 2021-2027», lequel servira, selon lui, «de levier pour mobiliser d’autres ressources auprès de la Banque européenne d’investissement». Outre les investissements sur le continent, le président s’est réjoui «de l’évolution positive des discussions sur les accords de pêche» et s’est aussi félicité de «la levée prochaine du carton rouge» qui pèse sur les Comores.S’agissant de la présidence de l’Union africaine, Azali Assoumani est notamment revenu sur deux grands chantiers de son mandat à savoir la mise en œuvre effective de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZleCaf) et le bilan de la première décennie de l’agenda 2063 (2013-2023). D’autres points comme «la réforme du Conseil de Paix et Sécurité, la nouvelle clef de la répartition des contributions annuelles des Etats membres, la lutte contre le terrorisme « et «la question du barrage de la renaissance» étaient aussi au cœur des échanges au siège de l’Union européenne.Le président de la République n’a pas manqué de condamner «l’invasion russe en Ukraine», à l’origine selon lui, «des impacts négatifs considérables sur l’économie mondiale, notamment l’accentuation de la fragilité des économies les moins avancées, en terme d’inflation, de déficit budgétaire, de risque d’endettement et de souffrance des populations vulnérables».

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