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Souef Mohamed El-Amine :« La conférence de Paris a atteint ses objectifs»

Souef Mohamed El-Amine :« La conférence de Paris a atteint ses objectifs»

Politique | -

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Devant la presse nationale, samedi dernier, le ministre des Affaires étrangères a insisté sur «le succès diplomatique, politique, financier et économique» de la Conférence des partenaires au développement des Comores (Cpad). Souef Mohamed El-Amine a lancé un appel aux forces politiques, au secteur privé national et à la société civile à accompagner la volonté des plus hautes autorités visant à mettre le pays sur la voie du développement. Le chef de la diplomatie comorienne est revenu, par ailleurs, sur les récents déplacements du chef de l’Etat à l’extérieur, au Kenya et en Egypte, profitant de cette occasion, pour faire le tour des derniers développements de l’actualité politique internationale.

 

Le ministre des Affaires étrangères, a défendu, samedi dernier, les résultats de la conférence de Paris, précisant que les engagements financiers annoncés, désormais estimés «à plus de 5,5 milliards», traduisent, à eux seuls, «le succès diplomatique, politique, financier et économique», de cette table-ronde organisée du 2 au 3 décembre derniers dans la capitale française.

 

Se mobiliser en faveur du développement du pays

 

Souef Mohamed El-Amine est resté optimiste tout au long de cette entrevue avec la presse où il a gargarisé, en préliminaire, ce rendez-vous économique qui avait mobilisé des représentants des pays amis des Comores, le secteur privé national, des hommes d’affaires et des patrons de grands groupes industriels internationaux. «La conférence de Paris a atteint ses objectifs», a-t-il souligné, l’air joyeux. Côté diplomatique, Souef Mohamed El-Amine a souligné les efforts visant à soigner l’image des Comores et à le mettre sur la voie du développement. «Aujourd’hui, le monde parle des Comores autrement. On parle d’un pays résolument engagé vers le développement. Avant, on ne parlait que des problèmes institutionnels, des conflits politiques, comment dénouer une crise, cette page est derrière nous», s’est réjoui le ministre. «Cette fois-ci, les Comores sortent des sentiers battus, on parle des Comores sous l’angle du développement. C’est en soi un grand succès et il faut nous en féliciter», a-t-il déclaré. Souef Mohamed El-Amine souhaiterait voir les Comoriens, toutes tendances confondues, s’unir autour d’un idéal promoteur et à faire du développement une urgence nationale. «Le développement doit être notre dénominateur commun, un défi pour tout Comorien, on doit désormais parler de développement, d’investissements et nous nous battrons pour promouvoir cette belle image retrouvée», a-t-il indiqué.

 

Revenant sur le succès politique, le ministre a souligné la forte mobilisation des organisations régionales et internationales à la conférence de Paris et leur ferme détermination à accompagner la mise en œuvre du Plan Comores Emergentes (Pce). «C’est la preuve tangible du soutien incontestable de la communauté internationale au gouvernement comorien», a-t-il admis. Côté financier, Souef Mohamed El-Amine est revenu sur les engagements chiffrés et non chiffrés des partenaires traditionnels des Comores.


«Il y a de nombreux pays qui continuent à se prononcer après la conférence, ce qui nous permet d’affirmer ici que les montants dépassent largement nos prévisions», a précisé Souef Mohamed El-Amine. Le ministre a cité des pays amis qui ont promis de revoir à la hausse leurs promesses financières dans le cadre de leur coopération classique avec les Comores, comme l’Inde, le Japon, la Chine, les Emirats arabes unis. «Nous avons signé des accords avec l’Inde dans divers secteurs comme les infrastructures portuaires. C’est pour vous dire que déjà, le gouvernement a engagé le processus de suivi de la conférence. Le président de la République a rencontré la ministre d’Etat émiratie. Des projets relatifs à l’autonomisation de la femme ont été annoncés», a-t-il dit. Le ministre a également évoqué le cas du royaume du Maroc «qui a anticipé» le suivi de la conférence en promettant de «dépêcher une délégation multisectorielle en janvier prochain à Moroni» pour le suivi de ses engagements pris à Paris. «De nombreux projets sur l’agriculture, le tourisme, la pêche sont au programme», a-t-il mentionné, précisant, toutefois que le gouvernement a déjà esquissé un plan de communication pour expliquer en détails le suivi de la conférence de Paris.

 

Un journalisme de solutions

 

Côté économique, le ministre a, enfin, expliqué que la conférence de Paris a permis de faire valider l’ensemble des projets du Plan Comores Emergentes (Pce) et convaincre des hommes d’affaires sur les opportunités d’investissements aux Comores. «Des grands projets d’infrastructures portuaires et aéroportuaires ont été appropriés par des partenaires», a-t-il rappelé à l’assistance, invitant les organes de presse à développer un journalisme de solutions et à réfléchir sur les mesures à prendre pour assurer la promotion de l’image des Comores. «Vous avez un très grand rôle à jouer dans ce nouveau virage qu’a pris le pays», a-t-il déclaré.

Lire aussi: Conférence de Paris / La communauté internationale approuve le Plan Comores Émergentes


Le chef de la diplomatie comorienne a fait le bilan du dernier périple du président Azali Assoumani, d’abord à Nairobi au Kenya où il a assisté à la rencontre des chefs d’Etat et de gouvernement des pays Acp (Afrique, Caraïbes et Pacifique) à l’invitation du président kenyan et du secrétaire exécutif des pays Acp. «Les pays africains sont en négociation avec l’Europe en vue de la révision de leur partenariat historique», a souligné Souef Mohamed El-Amine, expliquant que les pays africains font face aujourd’hui à des défis nouveaux tels les changements climatiques qui doivent être pris en compte dans la future matrice de coopération avec l’Union européenne.

 

La vulnérabilité des petits Etats insulaires

 

«Aujourd’hui, les Comores font partie des pays vulnérables aux changements climatiques, nous sommes menacés. Vous êtes au courant des conséquences du cyclone Kenneth. Le président est donc revenu sur la vulnérabilité des pays du sud-ouest de l’Océan indien pour ne pas dire des petits Etats insulaires. Le président a demandé la prise en compte de leurs spécificités», a informé Souef Mohamed-El-Amine pour qui «les Comores n’ont pas les mêmes préoccupations et les mêmes défis que certains pays comme le Togo, le Gabon ou la Côte d’Ivoire» et que le futur accord entre l’Afrique subsaharienne et l’Union européenne doit «prendre en compte» les nouvelles réalités de certains pays comme les Comores.

 

Lire aussi: L’après-conférence. Le gouvernement comorien annonce une rencontre de suivi en janvier 2020 à Moroni


Souef Mohamed El-Amine est revenu, par ailleurs, sur la rencontre entre Azali Assoumani et Abdelfattah Al-Sissi à l’occasion du forum d’Assouan sur «la paix et la sécurité» tenu en Egypte au cours duquel le président de la République a insisté beaucoup sur l’énergie, l’éducation, la paix en Afrique et les résultats de la conférence de Paris. Le ministre a fait savoir que le chef de l’Etat a sollicité l’expertise de l’Egypte dans le suivi de la conférence, précisant qu’au cours des travaux du forum, il est revenu notamment sur l’avenir de la jeunesse. «Le président a fait part de sa préoccupation sur les difficultés d’emplois et l’impérative insertion professionnelle des jeunes. Il a interpellé la communauté internationale sur l’entreprenariat et l’urgence d’imaginer de nouveaux outils pour soutenir les jeunes africains à renouer avec l’auto-emploi», a rapporté le ministre qui a souligné l’impérieuse nécessité d’accompagner les jeunes comoriens à renouer avec l’innovation et l’esprit d’entreprise pour créer les conditions de leur propre insertion dans la vie professionnelle.


A.S.Kemba

 

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