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Souef Mohamed El-Amine : «Nous n’avons pas besoin de militaires étrangers pour sécuriser nos élections»

Souef Mohamed El-Amine : «Nous n’avons pas besoin de militaires étrangers pour sécuriser nos élections»

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Le chef de la diplomatie comorienne déplore l’attitude de ceux qui veulent toujours «coller une mauvaise image au pays» et maintient le dispositif arrêté, jusqu’ici, par le gouvernement comorien à savoir l’envoi «seulement» d’observateurs internationaux pour superviser le double scrutin prévu les 24 mars et 21 avril prochains.

 

«Il n’y a aucune raison de demander l’envoi de militaires ici». Souef Mohamed El-Amine, dans sa traditionnelle conférence de presse, organisée vendredi 22 février au ministère des Affaires étrangères, est revenu sur ses derniers déplacements à l’extérieur : à Addis Abeba en Ethiopie à l’occasion du 32e sommet de l’Union africaine et à Paris en France pour des discussions formelles sur la convention qui devrait être signée incessamment par les deux pays.et dont la dernière mouture et déjà sur la table.
Au siège de l’Union africaine, le ministre a résumé les rencontres de haut niveau entre le chef de l’Etat (actuellement en congé) et de nombreux responsables de l’institution dont Paul Kagame (président en exercice sortant de l’Ua) et Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’Union africaine. Au menu : la situation politique aux Comores, les grandes réformes et décisions de l’Ua et la position de l’organisation par rapport à de nombreux sujets et dossiers internationaux comme la souveraineté des Etats, citant les cas du Zimbabwe et du Venezuela.
«L’Union africaine va dépêcher une mission d’évaluation aux Comores», a-t-il annoncé, précisant que cette initiative de l’organisation panafricaine n’aboutira pas à l’envoi des militaires sur place pour sécuriser les élections anticipées. Mais pour se faire une idée de la situation réelle du pays à la veille d’échéances cruciales et surtout après la confrontation du rapport sur les Comores présenté par le Commissaire à la Paix et à la Sécurité, l’Algérien Smail Shergui.

Des observateurs

Souef Mohamed El-Amine déplore l’attitude de ceux qui veulent toujours «coller une mauvaise image au pays» et maintient le dispositif arrêté, jusqu’ici, par le gouvernement comorien à savoir l’envoi «seulement» d’observateurs internationaux pour superviser le double scrutin prévu les 24 mars et 21 avril prochains. Pour lui, ceux qui transmettent «des fausses informations sur les Comores» à l’étranger pour vouloir détourner l’opinion des institutions internationales ne rendent pas service à leur pays.
«Nous n’avons pas besoin de militaires étrangers pour sécuriser nos élections», a-t-il souligné, précisant que cela «n’est pas techniquement possible» et puis et surtout, selon lui, «rien ne justifie une telle hypothèse», selon ses termes, s’appuyant sur un double argument.D’un côté, les Comores ne sont pas en état de guerre, et de l’autre, cela va affaiblir la volonté des pays (y compris les Comores) à prendre en main leur propre souveraineté politique. «Tous les pays du monde se mobilisent pour prendre en main leur propre destin, l’armée comorienne est mieux outillée pour assurer la sécurité des Comoriens les jours des scrutins, l’expertise est là, des militaires comoriens ont acquis une expérience ces dix dernières années en matière de veille électorale», dit-il.

Transparence des
opérations électorales

«Pourquoi devons-nous toujours solliciter l’assistance de la communauté internationale de tout et sur tout», s’est-il interrogé, se disant mieux placé pour savoir les préalables qui fondent l’envoi de militaires étrangers dans un pays par une institution comme l’Union africaine. «Nous ne sommes pas en Somalie ou à Gao au Mali, là où il y a des tensions extrêmes et où on recense des morts tous les jours. Dites-moi, il y a des morts ici tous les jours», a-t-il demandé non pour qualifier les démarches engagées par «le camp de l’opposition» de «ridicules» et de coup d’épée dans l’eau.
«Il y aura des observateurs pour superviser les élections. Là, on est d’accord. Et, c’est à notre propre demande parce que nous estimons que nous devons prendre toutes les mesures pour garantir la transparence des opérations électorales», a souligné Souef Mohamed El-Amine, citant des requêtes envoyées dans ce sens aux organisations concernées dont L’Oif, le Comesa, la Ligue arabe, la Sadc, entre autres.
«J’ai rencontré Madame Louise (de la Francophonie, Ndlr), il y a déjà une mission du Comesa qui est là, une autre mission de la Sadc est attendue à Moroni, l’Onu a déjà dépêché une mission d’évaluation aux Comores, la Commission de l’Océan indien aussi. Tout cela pour rassurer l’opinion nationale et internationale sur notre volonté d’organiser de scrutins crédibles dans notre pays», a encore précisé le chef de la diplomatie comorienne.

Les intérêts des Comores

Enfin, le ministre des Affaires étrangères a annoncé une rencontre avec l’ambassadrice de France aux Comores, Mme Jacqueline Bassa-Mazzoni, pour les dernières retouches du projet de convention-cadre entre les Comores et la France et dont la presse ignore, pour l’instant, les termes. «La France a des intérêts comme les Comores aussi. Je vais rencontrer Mme l’ambassadrice aujourd’hui (vendredi, Ndlr), nous y travaillons dans un esprit responsable. Je vous assure que les intérêts de notre pays seront préservés jusqu’au bout», a mentionné le ministre.
A.S.Kemba

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