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Souef mohamed El-Amine : «Pour les autorités malgaches, Mayotte est comorienne»

Souef mohamed El-Amine : «Pour les autorités malgaches, Mayotte est comorienne»

Politique | -   Faïza Soulé Youssouf

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Le ministre des Affaires étrangères a convié la presse comorienne, hier 2 mars pour sa traditionnelle conférence de presse mensuelle. Divers sujets ont été abordés. De l’ouverture «d’un bureau de la coopération décentralisée de Mayotte», le mois dernier au sein de l’ambassade de France à Madagascar, à l’affaire Sambi, en passant par la prochaine présidence de l’Union des Comores à la Commission de l’Océan Indien (Coi). Les dernières élections ont elles aussi été évoquées.

 

Lors de la conférence de presse qui a eu lieu ce 02 mars, Souef Mohamed El-Amine a décidé de faire d’un non-événement l’ouverture «d’un bureau de la coopération décentralisée de Mayotte» localisé à l’ambassade de France à Madagascar. L’inauguration a eu lieu le 20 février dernier à Antananarivo, capitale malgache avec notamment la présence de Jean-Yves le Drian, le patron de la diplomatie française. «Ce qui se passe dans les chancelleries françaises ne nous regarde pas», devait-il dire. Allusion au fait que le bureau de la coopération décentralisée ait été ouvert au sein-même de l’ambassade française. Il n’a pas manqué de souligner l’absence des autorités malgaches à l’événement en question. « Elles ont été invitées mais ont exprimé le regret de ne pouvoir s’y rendre, le 22 février, par le biais d’une note verbale, mon homologue malgache a levé toute ambiguïté vis-à- vis de la question, arguant que Mayotte était comorienne, tout comme les îles éparses sont malgaches». Ces entités sont revendiquées par les Comores et Madagascar.


Autre sujet évoqué, la présidence, le 6 mars prochain des Comores à la Coi pour un mandat d’une année. Le tableau de bord de la présidence comorienne comportera bien des sujets d’intérêt commun, comme la sécurité maritime, la santé ou encore l’agriculture. Cependant, un point sera notamment défendu par les Comores : la libre-circulation des biens et des personnes pour la zone indianocéanique. C’est en tout cas ce qu’a affirmé le patron de la diplomatie comorienne, ajoutant qu’à ce sujet, deux pays membres peuvent se sentir lésés par rapport à d’autres : Les Comores et Madagascar.

«Mayotte est membre puisqu’elle fait partie intégrante de notre territoire»

En effet, il est compliqué pour des ressortissants de ces pays-là d’obtenir un visa d’entrée pour l’île de La Réunion. Autre sujet de dissension qui pourrait être à l’ordre du jour lors de la présidence comorienne : l’adhésion de l’île comorienne de Mayotte soutenue, entre autres, par le parlementaire Mansour Kamardine, à la Coi. «Mayotte est membre puisqu’elle fait partie intégrante de notre territoire». Pour rappel, en août 2019 lors de la retraite ministérielle de la Coi qui a eu lieu à Moroni, son secrétaire général, Hamada Madi avait balayé d’un revers de la main, toute idée d’adhésion de Mayotte au sein de l’organisation régionale, « qui est réservée aux Etats indépendants, sinon Mohéli peut aussi prétendre à en être membre». Au niveau national, le cas de l’ancien président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, en détention préventive depuis août 2018 s’est invité dans la discussion. Interrogé sur son état de santé, Souef Mohamed El-Amine s’est gardé de se prononcer.


En revanche, concernant la probable évacuation dont lui-même avait fait état lors de sa conférence de presse du 21 janvier dernier, il a indiqué que les autorités comoriennes avaient pris contact avec un certain nombre de pays pour l’accueillir afin de lui offrir les soins adéquats si jamais il s’avérait qu’il était malade, parmi lesquels, le Royaume d’Arabie Saoudite. «Le président Sambi a demandé un temps de réflexion» a-t-il indiqué. Il a également tenu à souligner que le cas Sambi était une affaire comoro-comorienne et relève par voie de fait, de la souveraineté nationale. Enfin, Souef Mohamed El-Amine s’est exprimé sur la tenue des élections législatives et communales du 23 février dernier. « Je ne peux que saluer la sagesse de la population et de la classe politique comoriennes, tout s’étant déroulé sans effusion de sang, évidemment tout n’était pas parfait mais les erreurs commises ne peuvent être que réparées à l’avenir».
Les élections étaient-elles inclusives ? «Elles ne l’étaient pas mais l’opposition s’est exclue d’elle-même et encore Salim Saadi (candidat malheureux pour la circonscription d’Itsandra Nord, Ndlr) y a pris part et lui est un opposant», a-t-il justifié.

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