Après le mémorandum suivi de la conférence de presse organisée par le collectif des personnalités politiques comoriennes d’origine anjouanaise, vendredi dernier, c’était au tour de 15 partis, mouvements et personnalités politiques de tenir une conférence de presse à l’hôtel Retaj pour confirmer si besoin était leur soutien au chef de l’Etat.
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Des politiques venus de tous les horizons ont ainsi fait face à la presse pour dénoncer le mémorandum qu’ils qualifient de séparatiste et pour appuyer la volonté du gouvernement en vue du bilan de l’indépendance. Pour Said Larifou, la question de la composition du Cpan n’est rien d’autre qu’un prétexte.
Le train est déjà en marche, il faut par conséquent communiquer sur les enjeux. Ces assises dépassent le cadre du régime actuel puisqu’elles sont d’un intérêt national. A l’heure où la désinformation gagne du terrain, il faudrait apprendre à dépersonnaliser les assises nationales. C’est de la mauvaise foi que de parler d’un format du Cpan imposé ou décidé à Beit-Salam. Et de toute façon, les signataires du mémorandum sont contre les assises et le discours autour du format du Cpan n’est qu’une façade a-t-il dit.
Pour lui, l’idée d’organiser des assises insulaires avant de le faire au niveau national ouvrirait la voie à l’organisation d’assises dans les familles, les villages, les régions etc. “Mohamed Bacar est un comorien comme nous tous mais jugé séparatiste, il a été exilé. Cette jurisprudence peut servir pour toutes les personnes qui seraient reconnues comme étant des séparatistes. Les débats seront engagés et l’insularité est donc à bannir” a ajouté Me Larifou pour qui, la tournante favorise l’identité insulaire du pouvoir.
“Un mémorandum séparatiste”
Pour Anzaouir Ben Alioiou du parti Orange, le fait que le président de la République soutienne l’organisation des assises voulues par le Mouvement du 11 août est une aubaine parce que depuis 2015, l’idée des assises a émergé sans que le régime d’alors ne s’y intéresse. Il rappellera également le Consensus historique tenu en 2014 par le Mouroua et dont les résolutions n’ont pu être appliquées.
Revenant sur le mémorandum signé par les personnalités politiques originaires de Ndzuani, Anzaouir Ben Alioiou estime que “tout le monde peut s’exprimer sans pour autant attiser l’insularité”. Prenant la parole à son tour, Mhoudine Sitti Farouatta demande qu’on ne se focalise pas sur la tournante. Pour elle,
la tournante a été mise à mal depuis 2015 lorsque des personnalités essentiellement venues de Ngazidja ont voulu appuyer la candidature de Sambi aux élections présidentielles sachant que le tour revenait à Ngazidja a-t-elle rappelé.
Appelé à justifier sa présence, Dr Sounhadj Attoumane a affirmé qu’il existe bel et bien deux partis Juwa. “Je suis là en tant que secrétaire général adjoint du parti Juwa. Vous n’êtes pas sans savoir qu’il y a deux tendances Juwa dont l’une que j’incarne est au pouvoir et l’autre dans l’opposition. Je tiens à déplorer la démarche insulaire des signataires du mémorandum.
Je regrette aussi le fait qu’ils aient envoyé ce document aux organismes internationaux et aux différents ambassadeurs” devait-il ajouter. Et à Djaé Ahamada Chanfi, de révéler que les partis qui soutiennent le régime en place ont pris en compte la recommandation du M11 quant à la représentativité des îles.
Les partis qui soutiennent le régime ont désigné Saïd Larifou, Mohamed Chatur Elbadaoui et Djaé Ahamada Chanfi pour Ngazidja, Anzaouir Ben Alioiou et Ali Houzam Abbas pour Ndzuani,et Aboubacar Saïd Fazul pour Mwali. A noter la présence de Yahya Mohamed Illiasse qui a tenu à dénoncer le dernier communiqué du M11 en estimant qu’”il s’agit de quelques personnes qui visaient des intérêts personnels” et dont les ténors du M11 auraient remonté les bretelles.