En marge du séminaire gouvernemental ouvert depuis hier au Palais du peuple à Moroni, (lire page 3), une table ronde autour de l’»accès au financement du développement» s’est tenue en fin de journée avec comme panelistes le ministre des Finances, Ibrahim Mohamed Abdourazak, la représentante par intérim du coordonnateur résident du Système des Nations-Unies aux Comores (Snu), Dr Nkurunziza Triphonie, la chargée « des Affaires pragmatiques » auprès de l’ambassade de Chine à Moroni et le représentant de la Banque mondiale aux Comores.
A l’issue de ces échanges, assez interactifs avec le public, le ministre des Finances a dévoilé l’objectif du panel qui consiste, selon lui, à réfléchir et à identifier les voies et les moyens pour accroître les ressources publiques, les recettes intérieures en particulier. «Comment le ministère des Finances s’organise et quelles sont les réformes à engager pour élargir l’assiette fiscale, sécuriser les recettes et promouvoir la mobilisation des ressources intérieures ? ». Telles sont les questions centrales au cœur du débat, selon le ministre des Finances.
Et de poursuivre : «On a eu l’opportunité d’étudier et de pister quelques mesures phares des réformes innovantes qu’on va mettre en place pour mobiliser davantage les ressources intérieures. Il s’agit notamment de la digitalisation et la formalisation de l’informel », avant de préciser que ces mesures vont être mises en place très rapidement pour mobiliser plus de ressources avec efficacité et sécurité. Autre point évoqué : la problématique liée à l’accès du secteur privé local aux grands marchés publics. «Nous savons très bien que le secteur privé local peine à décrocher les gros marchés publics. On a posé la question pour recevoir les avis des uns et des autres pour avoir des recommandations nous permettant d’améliorer ce processus-là, accompagner le secteur privé local pour qu’il puisse accéder aux grands marchés publics comme la construction des routes enrobées.… », a expliqué Ibrahim Mohamed Abdourazak.
Harmoniser les procédures des bailleurs et des partenaires
A cet effet, le représentant résident de la Banque mondiale aux Comores a fait part de son constat par rapport au secteur privé aux Comores. Selon lui, «le secteur privé pense directement que les marchés sont déjà accordés à des gens dès le départ». Et de conseiller le secteur privé local à ne pas avoir pareils préjugés. Pour sa part, la représentante de l’ambassadeur de Chine à Moroni a réitéré «l’engagement sans faille de la Chine à toujours accompagner les Comores ». Dernier élément au cœur des échanges : le cadre de gestion des projets de développement. «Les procédures avec les partenaires au développement ne sont plus harmonisées », a-t-on évoqué. Un constat partagé par le ministre des Finances.
Et lui d’ajouter : «Chaque partenaire vient avec ses procédures propres et cela retarde la mise en œuvre du projet, le taux de décaissement et ralentit le taux d’absorption des financements. Donc, aujourd’hui, on a posé la question sur comment améliorer et harmoniser ces procédures-là. On a eu des retours assez satisfaisants qui permettraient dans un avenir proche de discuter et trouver une solution ». Une autre table ronde sur «l’efficacité de l’aide publique au développement» s’en est suivie avec comme panelistes, l’économiste national du Pnud, Salim Abdallah Youssouf, le directeur des Affaires judiciaires au ministère des Affaires étrangères, Faissoil Mohamed Djitihadi, Nourdine Mohamed Moeva, directeur de la coordination de l’aide au Commissariat général au Plan (Cgp) et le chef du bureau de l’Union européenne aux Comores.