Ce dernier a fait un plaidoyer en faveur de l’accès des associations qui luttent contre les violences à des financements durables pour mieux réussir leurs missions. Le président de la République s’est montré favorable à l’établissement d’un modèle de financement de ces associations. «C’est important que ces Ong aient des fonds alloués à leurs activités en dehors des cotisations et de l’appui des différents partenaires notamment l’Unicef et l’Unfpa pour garantir une certaine autonomie.
Cela leur permettra d’agir librement et prendre les décisions qu’ils voudront sans influence aucune». De son côté, la ministre Fatima Ahamada a rappelé que les Vbg restent une réalité alarmante aux Comores. «Même si l’on constate une légère baisse des cas, de 769 en 2023 à 522 en 2024, les violences sexuelles restent les plus fréquentes», a-t-elle souligné, ajoutant que «82% des victimes de ces Vbg sont des femmes contre 12% d’hommes».
Mobiliser des ressources financières conséquentes
Elle appelle à une prise de conscience collective pour transformer cette lutte en un combat national, appelant à «renforcer les mécanismes institutionnels et à mobiliser des financements dédiés, au-delà de l’appui des partenaires comme l’Unicef et l’Unfpa pour lutter contre ce fléau qui persiste toujours». Le représentant de l’Unicef, Mostapha Ben Messaoud a plaidé pour une politique nationale de protection de l’enfance avec des objectifs clairs et mesurables, proposant, entre autres, « un système plurisectoriel de protection, engageant les ministères de la Justice, de l’Éducation, de la Santé, de l’Intérieur et des Affaires sociales ».
De son côté, Edith Boni-Ouattara de l’Unfpa, a mis en avant «l’importance du renforcement des structures de terrain, notamment les centres d’écoute déployés dans les trois îles ; insistant sur la sensibilisation communautaire, la formation des acteurs locaux et le rôle crucial des campagnes médiatiques pour faire évoluer les mentalités». Karimou Abdoulwahabi a défendu une approche en trois temps : la prévention, la riposte ainsi qu’une gestion post-événement, appelant, à cette occasion, «à une action collective avec l’engagement de l’Etat par des lois strictes et exigeantes sur les Vbg» mais aussi «une synergie entre tous les acteurs notamment la sécurité civile, les médias, les chefs religieux et traditionnelles, qui doivent unir leurs forces et leurs voies pour déconstruire les normes sociales et néfastes et soutenir les victimes».
Il a proposé l’intégration de l’égalité des genres dans les programmes scolaires pour éduquer les enfants dès le plus jeune âge. «L’action immédiate est vitale. Il faut s’organiser pour dénoncer les faits, mais surtout communiquer pour alerter et s’assurer que l’auteur des faits soit mis hors de danger», a-t-il préconisé.
Pour Chabane Mohamed, «ce panel consacré à la lutte contre les Vbg est un signal fort, lancé par le gouvernement et du président de la République à l’endroit de ces femmes victimes de violence, à ces enfants qui sont violées et agressées sexuellement». La Commissaire générale au Plan, Najda Said Abdallah, a clôturé la session en appelant à «une synergie d’actions et à une responsabilité partagée», soulignant que «le changement durable passera par une mobilisation multisectorielle et intergénérationnelle».