Le cœur du problème réside dans le non-respect de la liste des membres proposée par la Commission électorale communale indépendante (Ceci). Dès le début, les candidats ont signalé des manquements, ce qui a conduit à l’interruption de la formation prévue, repoussée ensuite au 6 janvier. Cependant, même à cette date, les problèmes persistaient.
La liste définitive des membres des bureaux de vote
En effet, le samedi 6 janvier, le président de la Commission électorale insulaire indépendante (Ceii) de l’île a appelé tous ceux présents devant la salle multifonctionnelle de Fomboni à suivre la formation, même en l’absence de respect des règles établies. Certains participants n’avaient même pas soumis de dossier à la Ceci, ce qui a eu le don d’accentuer le climat de méfiance.
Hier jeudi 11 janvier, la publication de la liste définitive des membres des bureaux de vote a encore ravivé les tensions. Les candidats ont affirmé avoir découvert des «noms inconnus», des «personnes n’ayant soumis aucun dossier», voire ne répondant même pas au niveau d’éducation requis par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), fixé à un minimum de bac+2.
Des situations familiales douteuses ont également été avancées par les candidats contestataires : les deux sœurs de la candidate Chamina Mohamed, auraient, selon ces derniers, été inscrites en tant que secrétaire et assesseur respectivement, tandis que sa belle-sœur aurait été désignée comme secrétaire.
Les tensions ont dépassé le personnel de la Ceii, avec l’actuel gouverneur, Mohamed Said Fazul, qui dénonçait ouvertement «la fraude». Une discussion entre huit des dix candidats en lice au poste de gouverneur de l’île de Mwali et les représentants de la Ceii a eu lieu, et a abouti aux dénonciations du docteur Abdoulanziz Hassanly, l’un d’eux. Ce dernier a souligné les «irrégularités », en affirmant que «les personnes ayant suivi les procédures normales n’ont pas été retenues». Il a appelé le président de la Ceni à «prendre des mesures immédiates et à rétablir la liste initiale pour assurer la crédibilité des élections».
Dans une déclaration ferme, Hassanaly a averti que tout écart par rapport à la liste initiale pourrait créer un climat non paisible dans l’île.
Il a accusé certains acteurs de corruption et a promis de ne pas laisser «ces pratiques compromettre la paix et la stabilité de Mwali». Un membre de la Ceii, souhaitant rester anonyme, a confirmé les allégations.
Il a déploré le «non-respect des règles par le président Bounou Abas » et a exprimé «l’inquiétude des membres de la commission quant à ces irrégularités». À deux jours des élections, la liste des électeurs n’a toujours pas été affichée, et les accréditations des mandataires manquent toujours aux candidats. Les huit postulants au poste de gouverneur de Mohéli ont lancé un ultimatum : ils exigent que les listes soient affichées dans les 24 prochaines heures, autrement ils «réagiront sévèrement en cas de non-respect de cette demande».