Moins de 24h après le déclenchement de la tentative de déstabilisation à Ndzuani, le ministre de l’Intérieur, Mohamed Daoudou, a convié la presse pour faire le point sur la situation. Le ministre a fait part de la situation qui prévaut dans l’île de Ndzuani, depuis la matinée du lundi 15 octobre aux environs de 2h00. Une situation de barricade des voies publiques sur l’ensemble de l’île, ainsi que des assaillants civils armés qui font face aux forces de l’ordre. Mohamed Daoudou a salué le comportement des forces de l’ordre (la force comorienne de défense (Fcd), la gendarmerie et la police nationale), qui travaillent sans relâche depuis le déclenchement des émeutes, pour apaiser le climat et libérer les voies publiques sur l’ensemble de l’île, à l’exception de Mutsamudu, le chef-lieu insulaire.
Le ministre s’est dit préoccupé car «pendant que les acteurs politiques du pays se sont engagés dans un dialogue pour trouver une solution aux divergences d’opinions, d’autres personnes ont choisi une autre voie, qui est celle de l’affrontement». Selon lui, des contestataires armés se sont engagés en affrontement avec les forces de l’ordre et de sécurité, lesquelles sont engagées dans l’opération de libération des voies publiques. Il a salué la retenue des forces de l’ordre qui n’ont tiré sur aucun manifestant «malgré des tirs des manifestants». Le ministre indiquera que selon une enquête menée par les forces de l’ordre, «les tirs déclenchés dans l’île ont été tirés par des manifestants armés qui sont déjà identifiés et recherchés par les forces de l’ordre». Le patron de la sécurité nationale affirme que les préparateurs de cette situation sont des membres de l’exécutif de l’île de Ndzuani, à la tête duquel, le gouverneur de l’île, Abdou Salami Abdou. Il a éclairci que «le directeur des affaires financières du gouvernorat, le trésorier payeur de l’île, le directeur des impôts de l’île, le contrôleur financier et des conseillers du gouverneur ont été identifiés sur le terrain pour les préparatifs de cet acte de tentative de déstabilisation de l’île». «Et la justice fera son travail sur cette affaire», tranchera-t-il.
Le gouverneur de Ndzuani a rejeté ces accusations. Il a souligné que «le ministre de l’intérieur a cité des gens qui sont actuellement en prison et à l’étranger, notamment le directeur des impôts de Ndzuani, Abdabdelkader Charkan, qui se trouve actuellement en Inde et le contrôleur, Elhad, en prison pour l’affaire de l’ancien vice-président Moustadroine Abdou». Il faut que «les autorités disent la réalité», a poursuivi le gouverneur avant de conclure qu’il ne s’agit pas d’une «identification de terrain», mais plutôt une «identification stratégique». Face à ces évènements, le ministre salue la réaction de la population qui s’est rangée derrière les forces de l’ordre pour dégager les voies et le retour à la paix et à la stabilité dans l’île. Mohamed Daoudou prévoit une réaction de la part du gouvernement qui sera à la hauteur des agissements des assaillants armés.
Un couvre-feu entre 20h à 06h du matin
«Aucune bêtise ne sera tolérée. Ils ont monté un coup contre l’ancien vice-président de l’île de Ndzuani, ensuite le coup de la main coupée d’un agent de l’armée, et aujourd’hui, ils menacent la sécurité dans l’île de Ndzuani, en faisant retourner le pays à une époque derrière nous, et la réponse sera à la hauteur de ces agissements», prévient-il. Le ministre a annoncé que le gouvernement de l’Union a décidé un couvre-feu dans la préfecture de Mutsamudu, entre 20h00 et 06h00. «Aucune personne n’est autorisée à sortir pendant ces heures. Ensuite, l’ensemble des frontières de Ndzuani est en surveillance et sécurisé par les forces de l’ordre suite à une information selon laquelle, des manifestants en provenance de l’île comorienne de Maoré à bord des Kwassa-Kwassa sont en route vers Moroni pour apporter secours aux provocateurs anjouanais», devait ajouter Mohamed Daoudou.