Ca se précise. Les Assises de bilan auront lieu, les partis politiques reçus mercredi par le président de la république ont montré leur approbation. Outre le Radhi, il y avait aussi l’Updc, le Rdc version Djae Ahmada Chanfi et la version Mouigni Baraka Said Soilih.
Le Juwa aussi était représenté par Sitti Farouata Mhoudine, en bisbilles avec son président d’honneur, après l’exclusion prononcée à l’endroit de Sounhadj Attoumane. A noter que le secrétaire général de ladite formation (et député de la circonscription de Moroni Nord), Ibrahim Mohamed Soulé n’était pas au courant de la rencontre.
Le leader du Radhi qui parlait au nom de l’opposition a clairement fait savoir que celle-ci était favorable au projet avancé par le Mouvement du 11 août, à savoir tirer les leçons des 42 ans d’indépendance.
Il ira un peu plus loin : « nous sommes favorables à une réforme constitutionnelle, ce ne sera pas une première fois, elle a déjà été modifiée en 2009 », a-t-il expliqué.
Sous Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, aurait-il pu rajouter. L’ancien ministre de l’intérieur se gardera cependant de parler de l’abrogation de la tournante, si chère à Said Larifou. Il n’évoquera pas non plus les points qui doivent être revus si réforme il y a.
Justement en parlant de l’ancien président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, la 2eme personne à avoir pris la parole lors de cette rencontre au nom du Juwa , est la commissaire au Genre, Sitti Farouata Mhoudine. Elle aussi, ira dans le même sens que Houmed Msaidie.
Quant au directeur de cabinet du ministre de l’intérieur, Anzaouir ben Alioiou qui a parlé au nom du parti Orange, il a été un peu plus loin dans son allocution. Loin de se baser sur des généralités, comme ses prédécesseurs, il a eu un discours plus détaillé.
S’il a parlé de la stabilité politique retrouvée après l’avènement de la constitution de 2001, de l’alternance rendue possible par cette dernière, il a tout de même pointé du doigt
le chauvinisme, l’insularité exacerbés qui ne renforcent pas l’unité nationale.
Il a dit être conscient « que ce n’était sans doute pas l’esprit de la loi fondamentale » mais les faits sont là. Ces questions doivent être débattues et des solutions, apportées lors des assises.
Il poursuivra son argumentaire en déplorant « la non continuité de l’Etat ». Tous les 5 ans, dira-t-il, le nouveau régime fait table rase de ce qui a été entrepris par le précédent. L’éternel recommencement. Il a dit espérer que les Assises se tiennent rapidement « pourquoi pas en 2017 ? ».
Dès le début de son discours, le président de la République a dit la nécessité de dresser le bilan sans que celui-ci nous soit imposé.
« Nous avons changé la constitution en 2001 parce que les événements nous y ont forcés ». Il a poursuivi en disant que le bilan devait être fait « dans l’apaisement, dans la détente sans attendre que l’on nous y contraigne comme par le passé ».
Prévoir, anticiper pourraient résumer son propos. « Nous devons dès aujourd’hui, penser aux Comores de demain », a lancé le Chef de l’Etat.
Il a dit sa satisfaction à voir les Forces Vives de la Nation avaliser l’appel de l’ancien ministre Ali Bazi Selim. Il étaiera son propos en citant « le document rédigé par les conseillers de l’île et les maires de Ndzuani ». Il citera également le gouverneur Fazul, qui est lui aussi favorable au bilan.
Il nous reste maintenant à déterminer les voies et moyens pour le faire.
Tout comme Houmed Msaidie, il se gardera de parler d’abrogation de la tournante mais il insistera sur « les acquis enregistrés ces 15 dernières années qui doivent être consolidés » mais il faut aussi voir comment ils pourraient être améliorés afin d’impulser « une nouvelle dynamique sur le plan socio-économique ».
Avant de clore son propos, il regrettera la lâcheté de ceux qui ferment les yeux sur le communautarisme, qui y prennent part ou qui y participent, (des acteurs passifs ou actifs). « Tout cela nous interpelle, c’est un travail titanesque mais nous devons le faire, nous devons parler de tout ça ».
Comme annoncé hier, le président de la république a reçu ce jour, les 3 gouverneurs des îles autonomes. Nous y reviendrons dans nos prochaines éditions