Plusieurs corps constitués se sont rendus hier au palais de Beit-Salam pour présenter leurs vœux de bonne année au président de la République Azali Assoumani. En tout, ce sont cinq catégories de corps qui ont été reçues : les Grands élus et les élus, l’exécutif, le corps judiciaire, celui de la sécurité et de l’administration. Les Grands élus composés de l’Assemblée nationale et des maires ont été les premiers à être reçus par le chef de l’Etat. Les gouverneurs seront finalement reçus à part plus tard dans la journée d’hier.
Le vice-président de l’Assemblée nationale, Maoulana Charif qui représentait pour l’occasion Abdou Ousseni a ainsi fait part au chef de l’Etat quant à «mon soutien personnel, et de celui des élus avec qui nous partageons la même vision. Une vision qui rompt avec les visées partisanes, en accordant la priorité à l’intérêt supérieur de la nation». Aussi, «depuis votre accession à la magistrature suprême de notre pays, vous avez toujours su affirmer votre rôle de garant de notre indépendance et de nos institutions», martèle-t-il. Le chef de l’Etat, de son côté, a appelé à plus d’échanges avec les élus surtout les maires. Dans la journée, ce sont les gouverneurs de Mwali et Ngazidja respectivement Mohamed Saïd Fazul et Hassani Hamadi accompagnés de l’administrateur provisoire de l’île de Ndzuwani Abdallah Mohamed qui ont été reçus à leur tour. C’est Mohamed Saïd Fazul, doyen d’âge qui s’est exprimé au nom de ses collègues. A l’endroit du chef de l’Etat, il a déclaré : «Dieu vous donnera la force et vous accompagnera dans les projets et les initiatives que vous avez engagés».
Azali Assoumani est revenu sur les conflits d’antan. «Le débat et les critiques c’est tout ce qu’il y a de normal dans une démocratie. Nous devons donc être capables de dépasser cela. J’en suis ravi car, malgré nos différends, nous nous rencontrons régulièrement. Nous devons faire l’effort de bannir nos divergences systématiques et converger vers nos intérêts communs et ceux du pays», explique Azali Assoumani avant de les appeler «à laisser une bonne image de notre passage». Dans le même temps, «il nous faut éviter les complaisances. Chaque élu doit être respecté et les gouverneurs doivent quelques fois participer aux conseils des ministres».
Concertation
C’est le ministre premier Moustadroine Abdou qui s’est exprimé au nom de l’exécutif constitué du gouvernement, du cabinet présidentiel, des coordinateurs des îles et des préfets. Le ministre de l’énergie promet, au nom de tous ces collègues, de soutenir la politique initiée par Azali Assoumani espérant pouvoir finir ces projets et que la population comprendra cette vision du chef de l’Etat. Le président reviendra sur les «différents régimes» que le pays a connus avant le 30 juillet dernier avec la nouvelle constitution qui consacre un régime présidentiel. Dès lors le cabinet et l’exécutif doivent travailler de concert. Il faut plus de solidarité et plus de concertation par ce que les choix des uns impactent sur les autres.
Le président de la Cour suprême, Cheikh Salim s’est exprimé au nom de l’ensemble du corps judiciaire. Le 30 juillet dernier, «le peuple comorien a exprimé sans ambiguïté, à travers cette initiative majeure, sa volonté de voir évoluer et de moderniser le cadre institutionnel d’une manière générale, mais également et surtout une occasion d’harmoniser le droit applicable en consacrant la Cour suprême comme la « plus haute juridiction de l’Union en matière judiciaire, administrative, constitutionnelle, électorale et des comptes». Cheikh Salim a tenu à «rassurer» ceux qui croient que les juges sont nommés pour être «aux ordres» que les «conseillers de la Cour suprême tiennent farouchement à leur indépendance, mais mieux encore, ils disposent des moyens légaux pour faire respecter le principe constitutionnel de la séparation des pouvoirs». Pour lui, tous les justiciables sont égaux qu’ils soient gouvernants, administrés, élus ou simple citoyens. S’agissant des prochains scrutins, la Cour suprême «mettra en œuvre tous les moyens légaux à sa disposition en vue de la tenue d’un scrutin libre et transparent». Le grand mufti, Saïd Toihir Ahmed Maoulana a salué «la persévérance du chef de l’Etat».
Respect des lois
Ce dernier expliquera : «la force d’un pays c’est la concertation et le respect des lois. Vous êtes la vitrine de ce pays et votre bien-être professionnel est gage de prospérité pour le pays». L’objectif est que chacun exerce son métier pleinement et librement. «Il y a aussi la nécessité de réactualiser la législation héritée notamment de la période coloniale», déclare le président de la République. Aussi, l’application de la loi «ne doit pas engendrer des problèmes». Pour les forces de l’ordre, c’est le patron de la police nationale Abdoulkader Mahamoud qui s’est exprimé. Il a ainsi remercié le chef de l’Etat pour la collaboration et l’image que ce dernier donne aux forces de l’ordre. Il parlera ensuite de l’avancement de salaire de l’armée espérant au passage que la police nationale en bénéficiera elle aussi le moment venu. Youssouf Mohamed Ali, directeur de cabinet en charge de la défense a ensuite pris la parole et il reconnaitra qu’il y a eu des dérapages. Il énumèrera ensuite les nombreuses fois où les forces de l’ordre ont eu à intervenir cette année : référendum ou encore manifestation des vendredis, entre autres. Il saluera le dévouement des forces de l’ordre surtout lors des procès de la Cour de sûreté de l’Etat et les appellera à faire preuve de plus de professionnalisme et d’impartialité lors des prochaines échéances électorales.
Azali Assoumani rappellera que son rôle est de garantir les moyens et que celui des forces de l’ordre est de faire preuve de dévouement et d’engagement.
A l’en croire, l’armée doit être au service du pays et non de l’argent ou de toute autre chose. «L’armée est la colonne vertébrale d’un pays. Soyez donc à la hauteur de la mission qui vous est dévolue», déclare-t-il. Il ajoutera que ceux qui ont droit à des avancements devront en bénéficier mais les critères d’augmentation de salaire doivent être établis. Aussi, «vous devez bannir l’usage disproportionné de la force et faire la base du règlement». L’administration publique a été la dernière à être reçue. C’est le commissaire général au plan, Fouad Goulam, qui parlait au nom de ses collègues. Pour lui, les réformes administratives et institutionnelles engagées «créent un environnement propice à la redynamisation de l’économie nationale et donc à l’amélioration des conditions de vie des ménages comoriens».