Depuis des mois, le déplacement d’une île à une autre est devenu un parcours de combattant. Un comorien voulant voyager entre les îles doit se préparer deux semaines à l’avance avant d’obtenir une place chez la seule compagnie qui assure le service de transport inter-îles.
Selon le témoignage d’une cliente de la compagnie Int’Air Iles, Mbahoua Ahamada, elle a passé toute la journée du 10 juillet dans l’agence de la compagnie à Moroni avant d’obtenir une place pour voyager le 16 juillet à destination de Mwali.
Le manque de places disponibles n’est, cependant, pas la seule contrainte. D’après une source de l’Aéroport international Moroni prince Saïd Ibrahim (Aimpsi), qui a requis l’anonymat, la seule compagnie qui fait la navette entre les quatre îles de l’archipel dispose actuellement de deux appareils de 12 places chacun, pour assurer la rotation entre Ngazidja, Mwali, Ndzuani et Mayotte.
Notre interlocuteur a souligné qu’actuellement, suite à l’arrêt brusque d’Ab-Aviation, il manque en moyenne 60 sièges de façon quotidienne pour le transport inter-îles. Enorme.
Interrogé sur ce qu’il compte faire pour mettre fin à ce calvaire, le directeur de cabinet du vice-président chargé du ministère des Transports, Djamal Ali Mbaraka, a répondu que “des procédures étaient déjà lancées pour venir au secours de la population”.
Lui demandant d’être un peu plus précis, il évoquera la possibilité que des compagnies, comme “Air Tanzanie et d’autres”, interviennent prochainement pour assurer le trafic inter-îles.
Pour rappel, à partir du mois de janvier dernier, la direction de l’Agence nationale de l’Aviation civile et de la météorologie (Anacm) a cloué au sol l’un des avions de la compagnie aérienne Ab-Aviation et lui a retiré son permis d’exploitation aérien, créant un «monopole de fait».
Et depuis, pour se déplacer, il faut avoir des relations ou alors être doté d’une très grande patience parce que le pays ne dispose que d’une seule compagnie qui assure la liaison entre les îles.