Mohamed Abdou, le nouveau directeur des Travaux publics de Ndzuani, a annoncé avoir commencé son travail depuis le mercredi. Il a appelé les conducteurs d’automobiles de l’île à aller échanger leurs permis de conduire estampillés “Ile Autonome d’Anjouan” par ceux de l’Union des Comores. Les premiers, a-t-il rappelé, ne sont pas reconnus par l’autorité à Ngazidja et à Mwali. Cette annonce semble être prise au sérieux par les chauffeurs.

Je dois aller échanger le mien au plus vite. L’on ne badine pas avec l’autorité, surtout qu’il y a un délai, s’est dit un jeune conducteur de bus,

rencontré jeudi matin à Mutsamudu, en train d’écouter l’intervention du directeur à la radio, dans sa voiture. Le délai effectivement annoncé est de trois jours. Passé, “les demandeurs devront passer de nouveau l’examen préalable du permis de conduire”, comme l’a précisé Mohamed Abdou. Comprendre aussi que passé ce délai, les permis délivrés par l’autorité insulaire, qui n’étaient déjà pas reconnus à Ngazidja et à Mwali, ne le seront pas non plus à Ndzuani.

Il faut rappeler que Mohamed Abdou a été nommé au mois de décembre dernier à la tête de la direction des Travaux publics de Ndzuani, par le vice-président en charge du ministère de l’Aménagement du territoire, dans un contexte de forte tension entre les autorités fédérales et insulaires, sous le couvert d’un conflit de compétences.

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Il venait en effet de remplacer Saindou Fadhula, nommé des années avant par le gouverneur de l’île sortant et reconfirmé par le présent.
Après plusieurs jours de contestation infructueuse par l’exécutif anjouanais, pour réclamer l’annulation de l’arrêté ministériel de nomination, le commissariat insulaire chargé de l’Aménagement du territoire a décidé, mi-janvier dernier, de délocaliser le siège du service des mines,

en attendant que la crise qui a surgi à la direction des travaux publics de Ndzuani trouve un dénouement.

Aujourd’hui, l’île compte deux services, qui se reconnaissent tous les deux le droit de délivrer des permis de conduire, cartes grises et autres attestations de visite technique. De leur côté, pris au piège, les agents de la direction auraient, pour la plupart, choisi de suivre leur ancien patron, nommé par l’île.

Mohamed Abdou a expliqué à ce sujet que “des agents ont été dépêchés depuis Moroni pour travailler avec ceux qui sont restés”, et le service a été doté d’un nouvel équipement, informatique notamment.

Sm